“On ne peut pas forcer les gens à aimer ce qu’ils détestent (ici, l’astrologie), on ne peut même pas les forcer - et on ne doit pas les forcer - à s’informer sur la question. Mais nos scientifiques, nos scientifiques rationnels et objectifs, ne font qu’exprimer leurs goûts et leurs dégoûts. Ils font comme s’ils avaient des arguments et se servent de leur autorité considérable pour leur donner du poids. Mais les arguments qu’ils utilisent réellement démontrent leur inculture pitoyable…” (Paul Feyerabend, historien des sciences épistémo-anarchiste, Dialogues sur la connaissance, Seuil 1996).
Cette étude en 7 chapitres rassemble, documente et critique les principales études statistiques sérieuses consacrées à l’astrologie parmi les centaines qui ont été réalisées au cours du XXe siècle et au début du XXIe.
Ces statistiques portent soit sur les savoirs astrologiques traditionnels eux-mêmes, soit sur la validité et la fiabilité des jugements des astrologues qui les mettent en pratique. La distinction est d’importance : on ne juge pas de la réalité, de la pertinence et de la valeur d’un savoir à l’aune des performances de ses acteurs. Pour prendre un exemple, aucun scientifique sérieux n’aurait l’idée saugrenue de faire des statistiques sur les physiciens ou les biologistes pour confirmer ou infirmer une hypothèse à propos de la physique ou de la biologie. Il en est de même pour l’astrologie, à ceci près (et la distinction est aussi essentielle) que la physique et la biologie sont des sciences “dures”, ce que n’est pas le savoir astrologique.
Remerciements à Julien Rouger pour son expertise, ses éclairages et corrections techniques à propos des lois & méthodes statistiques.