Dans le panthéon grec qui fait référence chez les astrologues férus de mythologie, Neptune s’appelait Poséidon, né (comme Zeus et Pluton) des amours incestueuses entre Cronos (Saturne) et Rhéa, tous deux enfants de Gaïa (la Terre) et d’Ouranos (Uranus, le Ciel). Poséidon était le dieu de l’élément liquide et, les astrologues symbolistes incontinents semblent l’avoir oublié, des… tremblements de terre !
Théoricien de la dérive des continents, le géophysicien et météorologue allemand Wegener (1880–1930), a confirmé ces deux gouvernements de Poséidon : grâce à lui, on sait que les tremblements de terre ont pour origine le glissement brutal, les unes sur les autres, des plaques tectoniques qui constituent l’écorce terrestre. La majorité de la terre se trouvant sous l’eau, il était donc logique que le dieu des océans soit aussi celui des séismes… Wegener était-il neptunien ? En toute logique, Poséidon avait donc élu domicile au fond des mers, régnant sans partage sur le profond, l’obscur, mais aussi le trouble et le mouvant, bien loin de l’écume des jours et des choses. Erotomane invétéré, il ne sortait de ses abysses que pour tromper sa femme légitime Amphitrite avec de simples mortelles. En dehors de ces intermèdes lubriques qui firent de lui le père d’une multitudes de monstres malfaisants très mal considérés par ses collègues de l’Olympe, atteint de l’ivresse des profondeurs bien connue des plongeurs, il ne sortait de son palais aquatique, sur son char tiré par des chevaux au galop puissant et houleux, que pour soulever ou calmer les flots.
Commandeur imprévisible et irascible de la météo marine, il faisait ce qu’il voulait des vagues et des navires grâce à son célèbre trident. Loin d’être un lymphatique spiritualiste comme le décrit trop souvent l’astrologie “classique”, il avait une voix de stentor et piquait des colères homériques si les éléments refusaient d’obéir à ses ordres furieux. Mais Poséidon régnait aussi sur l’eau et les Nymphes aquatiques, divinités féminines de la nature. Habile à dissiper l’humidité quand c’était nécessaire ou qu’il en avait tout simplement envie, il concourrait ainsi à rendre fertiles les champs : c’est pourquoi les anciens grecs voyaient aussi en lui une divinité agraire pacifique et bénéfique.
Le Neptune romain n’était pas une divinité marine : en effet, les peuples du Latium (Italie centrale) était avant tout des agriculteurs peu soucieux de rendre grâces à un dieu de navigateurs. Pour les Latins, Neptune était un dieu de l’Humidité terrestre, qu’ils fêtaient en juillet, au plus fort des chaleurs estivales, sous des huttes de feuillages qui procuraient un peu d’humidité. Le Neptune latin fut identifié avec le Poséidon grec à une date très ancienne, et finit par prendre progressivement tous ses traits de caractère.
On le sait, les dieux de l’Olympe étaient profondément humains : ils passaient leur temps à s’entredéchirer pour des questions de pouvoir, de sexe, de territoire, de famille, de jalousie. Neptune-Poséidon ne déparaît pas dans ce turbulent portrait de groupe. Bouillant, passionné et querelleur, il passait son temps à se battre sur de multiples fronts et pour les motifs les plus divers. Il était en conflit permanent avec son frère Zeus : pouvoir visible du ciel contre pouvoir occulte de la mer. Très loin de réciter des mantras sur fond de musique de relaxation new-age, c’était un conquérant qui déclenchait sans cesse des guerres pour établir et élargir ses conquêtes territoriales en Grèce et sur les îles méditerranéennes. Ceux qui s’opposaient à lui risquaient tornades, inondations et raz-de-marées.
Ses comportements n’avaient en général rien de rationnel. Il réagissait en fonction de son humeur (souvent mauvaise) du moment, de ses coups de cœur ou coups de foudre, sous l’empire de ses passions impatientes et d’une sexualité exubérante. Dragueur de bas-fonds et violeur récidiviste, il forniquait avec tout ce qu’il pouvait attirer dans son lit ou ailleurs : déesses, femmes, enfants, bêtes. Même sa sœur Déméter, déesse du Blé, ne put échapper à sa fureur érotique : s’étant transformée en jument pour échapper aux ardeurs de son frère, elle fut immédiatement violée par celui-ci, qui n’était pas un mauvais cheval.
La descendance de Neptune-Poséidon est donc immense. Triton, Rhodé et Benthésicymé furent les seuls enfants légitimes. Triton, tout aussi furieux que son géniteur, était quand même plus bienveillant : les marins le vénéraient parce qu’il servait d’intermédiaire entre eux et l’imprévisible Neptune. Il fut l’amant de Scylla, nymphe à la beauté radieuse. Jalouse, Amphitrite la transforma en monstre à six têtes et douze pattes pour se venger. De ses amours avec Amymoné, qu’il avait sauvée des mains d’un satyre alors qu’elle cherchait de l’eau naquit le navigateur Nauplios, qui bâtit la ville de Nauplie. Il tenta d’officialiser ses amours tumultueuses avec la gorgone Méduse dans le temple d’Athéna. Sage et raisonnable, cette dernière transforma Méduse en monstre et lui trancha le cou. Neptune l’oublia vite et partit vers de nouvelles torrides aventures. Il coucha ainsi avec sa grand-mère Gaïa et lui fit un enfant, Antée, un bandit de grand chemin cruel dont Hercule finit par avoir la peau. Il séduisit Téthis, douce et hospitalière, et Protée naquit de leur union…
En fait, Neptune-Poséidon n’était pas l’unique dieu des océans. Il était surtout le plus connu. Pontos, né d’un ovule non fécondé de Gaïa, régnait avant lui sur les flots et les abysses. Son tempérament lymphatique et réservé l’empêcha d’atteindre les sommets de la hiérarchie visible de l’Olympe. De son union avec Gaïa naquit Nérée, qui lui aussi régna sur les océans bien avant Neptune. Nérée avec un caractère juste, pacifique, pondéré et bienveillant. Vivant au fond des mers dans une grotte éclatante de lumière, il n’en sortait que pour se livrer à des divinations et prophéties pour la plupart réussies. Enfin, Protée, fils de Poséidon, gardien des phoques, se rendit célèbre lui aussi par son extraordinaire pouvoir de divination accordé par son père. Plutôt grincheux et misanthrope, il refusait de dévoiler ses prédictions.
L’ensemble des significations que l’astrologie “classique” a attribuées à Neptune paraît ainsi davantage renvoyer à Pontos (le tempérament lymphatique, obscur et incertain) à Nérée (l’humanisme bienveillant, la spiritualité profonde, le pouvoir de divination) et Protée (le don de voyance) qu’à Poséidon, cet érotomane colérique et querelleur. En tout cas, ceux qui prétendent expliquer la fonction neptunienne exclusivement grâce à la symbolique mythologique se trompent lourdement : le caractère du Neptune romain n’a pas grand’chose à voir avec celui du Neptune de l’astrologique symboliste…
▶ Pluton-Hadès
▶ Uranus-Prométhée
Les significations planétaires
par
620 pages. Illustrations en couleur.
La décision de ne traiter dans ce livre que des significations planétaires ne repose pas sur une sous-estimation du rôle des Signes du zodiaque et des Maisons. Le traditionnel trio Planètes-Zodiaque-Maisons est en effet l’expression d’une structure qui classe ces trois plans selon leur ordre de préséance et dans ce triptyque hiérarchisé, les Planètes occupent le premier rang.
La première partie de ce livre rassemble donc, sous une forme abondamment illustrée de schémas pédagogiques et tableaux explicatifs, une édition originale revue, augmentée et actualisée des textes consacrés aux significations planétaires telles qu’elles ont été définies par l’astrologie conditionaliste et une présentation détaillée des méthodes de hiérarchisation planétaire et d’interprétation accompagnées de nombreux exemples concrets illustrés par des Thèmes de célébrités.
La deuxième partie est consacrée, d’une part à une présentation critique des fondements traditionnels des significations planétaires, d’autre part à une présentation des rapports entre signaux et symboles, astrologie et psychologie. Enfin, la troisième partie présente brièvement les racines astrométriques des significations planétaires… et propose une voie de sortie de l’astrologie pour accéder à une plus vaste dimension noologique et spirituelle qui la prolonge et la contient.
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Pluton planète naine : une erreur géante
par
117 pages. Illustrations en couleur.
Pluton ne fait plus partie des planètes majeures de notre système solaire : telle est la décision prise par une infime minorité d’astronomes lors de l’Assemblée Générale de l’Union Astronomique Internationale qui s’est tenue à Prague en août 2006. Elle est reléguée au rang de “planète naine”, au même titre que les nombreux astres découverts au-delà de son orbite.
Ce livre récapitule et analyse en détail le pourquoi et le comment de cette incroyable et irrationnelle décision contestée par de très nombreux astronomes de premier plan. Quelles sont les effets de cette “nanification” de Pluton sur son statut astrologique ? Faut-il remettre en question son influence et ses significations astro-psychologiques qui semblaient avérées depuis sa découverte en 1930 ? Les “plutoniens” ont-ils cessé d’exister depuis cette décision charlatanesque ? Ce livre pose également le problème des astres transplutoniens nouvellement découverts. Quel statut astrologique et quelles influences et significations précises leur accorder ?
Enfin, cet ouvrage propose une vision unitaire du système solaire qui démontre, chiffes et arguments rationnels à l’appui, que Pluton en est toujours un élément essentiel, ce qui est loin d’être le cas pour les autres astres au-delà de son orbite. Après avoir lu ce livre, vous saurez quoi répondre à ceux qui pensent avoir trouvé, avec l’exclusion de Pluton du cortège planétaire traditionnel, un nouvel argument contre l’astrologie !
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