Vous rappelez-vous l’homérique et grand-guignolesque bataille électorale pour la Mairie de Paris ? Les candidats de droite se multipliaient à foison pour succéder au très contesté Jean Tibéri, roi de l’électeur-fantôme et lui-même candidat à sa réélection. C’est alors qu’apparut une pétulante candidate RPR en rollers qui traitait son collègue RPR Philippe Seguin de “King-Kong”. Belle, séduisante et dynamique, Françoise de Panafieu a bien failli être la candidate officielle de la droite. Elle seule semblait capable de battre le candidat de gauche. Les embrouilles partisanes de la fin du règne Chirac-Tibéri et peut-être aussi le sexisme en ont décidé autrement. Peu importe aujourd’hui : dans cette épreuve, une femme politique s’est révélée.
Ce micro-portrait ne fait qu’esquisser une interprétation très simplifiée des configurations zodiaco-planétaires dominantes et de la planète la plus faible de ce Thème natal. Excluant par exemple l’interprétation des Aspects, cette étude succincte ne saurait remplacer une véritable analyse approfondie, mais elle en ouvre quelques-unes des pistes principales.
La configuration dominante du Thème natal de Françoise De Panafieu est une opposition de la Lune en Taureau à Vénus en Scorpion, la Lune étant au trigone de Mars-Jupiter en Capricorne et de Saturne en Vierge. Neptune en Balance est la planète la plus faible.
Ses réponses aux questions devraient donc refléter les pôles hyper-dominants de sa personnalité :
▶ Vos qualités : vous déployez toute votre énergie pour maintenir en vous et si possible autour de vous un bien-être stable, une sérénité et une paix à l’abri des aléas du hasard et des caprices de l’imprévu. Vous prenez racine dans vos habitudes et vos routines, vous attachez tranquillement mais indéfectiblement à ce et ceux qui font partie de votre monde intime et familier. Votre devise pourrait être “on se calme !”. Vous savez faire les concessions nécessaires pour que personne ne vienne vous déranger dans votre “bulle”, résistez sans efforts aux emballements de votre environnement et ne voulez à aucun prix vous laisser déstabiliser par qui ou quoi que ce soit. Convivial et agréable à l’intérieur du cercle des fidèles que vous avez soigneusement choisis, vous restez indifférent et méfiant vis-à-vis du reste.
▶ Vos défauts : apathique, vous avez trop tendance à vous immerger dans vos routines et sécurités acquises. Vous avez du mal à accepter de sortir du cercle ronronnant de vos familiers, de vos intimes. Seule votre tranquillité égoïste et auto-satisfaite semble avoir une réelle valeur pour vous. Alors vous vous répétez, vous rabâchez avec indolence, incapable de reconsidérer le monde et les êtres qui vous entourent d’un œil neuf. Prisonnier de vos dépendances sécurisantes, de vos acquis établis, vous vous laissez vivoter au sein protecteur de vos habitudes confortables, végétez sans demander plus. Fatigué d’avance à l’idée de prendre une initiative, vous n’en restez pas moins inquiet à l’idée de perdre une miette de votre bonheur fermé.
▶ Vos qualités : vous disposez d’une très large ouverture d’esprit et d’une très grande facilité pour nouer des contacts dans bien des domaines et avec des gens très différents. Dans votre optique, pourvu qu’on ait d’emblée un minimum de points communs, il n’y a aucune raison de ne pas favoriser tous les rapprochements possibles dans une atmosphère d’entente décontractée et de coopération spontanée : il suffit pour cela d’assimiler dynamiquement les us et coutumes du milieu social où l’on se trouve. Curieux, charmeur et soucieux de votre impact social, vous savez à la fois vous engager avec enthousiasme dans vos rencontres et vous en dégager avec tact et décontraction. Tolérant et humaniste, vous voyez loin et grand.
▶ Vos défauts : dans vos mauvais moments, vous rejetez toute limitation, toute contrainte, toute sécurité au nom de la liberté absolue de flâner selon vos désirs multiples, vos curiosités éclectiques, vos centres d’intérêt changeants. Dans votre désir parfois pathétique d’être a priori respecté, reconnu, admiré par les gens les plus divers, vous vous illusionnez sur vos propres capacités et compétences, exagérez, en faites trop, brassez du vent. Votre décontraction souriante masque mal des appétits de puissance dont vous est incapable de vous donner les moyens tant vous êtes indiscipliné et versatile. Contradictoire et parfois incohérent, vous est capable de soutenir en même temps les points de vue les plus opposés.
Inversement, les réponses de Françoise De Panafieu aux questions devraient montrer qu’elle ne correspond pas du tout au portrait suivant :
Vous êtes un intuitif hanté par les puissances de l’imaginaire, branché sur les réalités subtiles, sous-jacentes, invisibles. Vous vous déterminez en fonction d’aspirations profondes, sous la pression insidieuse des couches les plus enfouies de votre être. Vous vous sentez habité par un ailleurs qui vous dépasse de toute part et qui décide de tout pour vous. Vous vous laissez guider par votre inspiration, par vos presciences, vos pressentiments. Vous savez comme miraculeusement faire les bons choix, sans le vouloir, comme si ce que vous faites était le fruit d’une obscure mais puissante nécessité. Votre vie intérieure est riche, touffue, complexe, traversée d’états d’âme, de songes et de visions. Vous ne savez pas ce qui vous motive au fond et cela vous importe peu : vous avez la foi dans votre devenir, dans votre radar et n’écoutez que votre petit doigt. Votre esprit subtil et nuancé ne craint pas les paradoxes, les ambivalences, les ambiguïtés : vous savez intimement qu’ils sont le reflet de la vie toujours imprévisible et déconcertante dans ses manifestations.
Vous êtes un sensitif délicat, quasi médiumnique, une plaque sensible qui ressent avec force les signaux les plus ténus. Les plus infimes variations de l’ambiance extérieure vous touchent, vous font réagir, vous émouvoir. Vous ressentez l’invisible, reniflez le mystère, écoutez les secrètes musiques du silence. Vous percevez ce que les autres ne perçoivent pas et incarnez à votre manière vibrante et frémissante une étrange et surprenante logique qui vous pousse à réagir, souvent avec une surprenante justesse, en fonction des humeurs que vous dicte votre inconscient, des états d’âme qui vous traversent. Votre présence est déroutante : vous êtes à la fois ici par les turbulences qui vous agitent et ailleurs, dans votre monde impénétrable et incompréhensible pour la logique commune. Votre baromètre intérieur décide de ce que vous allez faire. La météo de votre âme est changeante et mystérieuse, elle passe vite du calme plat à la tempête. Vous ne savez qu’au tout dernier moment quel cap vous allez suivre instinctivement, sans crispation mais avec une incroyable détermination.
Françoise Hardy : Votre conditionnement céleste comporte beaucoup de bonnes cartes qui ne vont pas toutes dans le même sens, mais sont susceptibles de se compléter harmonieusement. Par exemple, si le signe du Sagittaire et Jupiter vous prédisposent à être une femme de communication, de concertation, de dialogue… Mars bien relié à Jupiter, à Saturne et surtout à la Lune, fait également de vous une femme d’action et de terrain, une pragmatique qui tient compte du long terme… tandis que Vénus devrait vous valoir un côté fleur bleue et sentimental accusé. Votre carte la plus forte semble cependant être celle de la Lune qui vient de se lever en Taureau : cette carte rend très tributaire de la cellule familiale, celle d’origine d’abord, celle qu’on s’est créée ensuite. La solidarité vis-à-vis de votre clan familial, le maintien de sa cohésion constituent-ils votre priorité ?
Françoise de Panafieu : C’est ma priorité absolue. Je viens d’une famille nombreuse puisque je suis l’aînée de huit enfants. Ma mère était l’aînée de dix enfants, mon père était le troisième ou le quatrième de sept enfants. Moi-même j’ai quatre enfants et je suis un peu la paresseuse de la famille puisque mes sœurs ont cinq, six enfants… Je vois plutôt ma famille comme une tribu et mon appartenance tribale est si forte que dans la plupart des situations où je me trouve — qu’elles soient difficiles ou amusantes —, j’ai une arrière-pensée immédiate pour tel ou tel membre de ma famille. Si dans une émission de radio ou de télé, je fais un bon mot, plus ou moins lourd hélas !, je ne peux pas m’empêcher de penser à mon père qui doit se marrer en m’écoutant et se dire que je suis sa digne fille. Si je me trouve dans une situation politique compliquée, j’imagine souvent que ma mère, qui a fait de la politique, aurait eu dans les mêmes circonstances une réaction plus fine que la mienne.
C’est un référentiel permanent…
Presque… et pas encombrant du tout dans la mesure où il est drôle et gai. Par rapport aux parents, j’imagine toujours mes sœurs, mes frères et moi-même comme une partie de pétanque : mes parents sont le cochonnet et nous sommes les boules qui tentons de nous rapprocher le plus possible du cochonnet. Nous habitons à Paris, une ville où, sans que les familles soient forcément éclatées, il est quand même rare d’habiter dans le même arrondissement, or trois d’entre nous habitons dans le même pâté de maisons autour de la demeure de nos parents. Ce n’est évidemment pas fortuit. Et nous transmettons cet esprit-là à nos propres enfants. Ma fille a trente-quatre cousins germains et le cousinage est essentiel pour elle comme pour moi ! Ma famille est également faite de telle manière que mes parents — et cela vaut pour mes sœurs et moi-même —, ne font aucune différence entre leurs gendres, leurs belles-filles et leurs propres enfants. Ils ont un cœur gigantesque où il y a de la place pour tout le monde. C’est sans appel. Je constate que, sans me forcer, parce que j’ai intégré et fait complètement mien ce système familial par lequel j’ai été conditionnée, je me comporte de façon identique avec ma belle-fille. Ce n’est pas évident de passer un mois de vacances avec sa belle-mère or je note que non seulement elle vient mais qu’elle se conduit d’une manière totalement naturelle avec moi. Je le cherche, je le provoque au fond, parce que j’y crois comme à un facteur essentiel d’équilibre.
Une dominante lunaire, surtout en Taureau, incite à faire tellement corps avec le clan auquel on se sent appartenir, qu’on en épouse spontanément les us et coutumes, y compris les idées. Vous est-il ou non facile d’imaginer que si vous aviez été issue d’une famille de gauche vous auriez été de gauche ?
Pas du tout. Nous sommes mariés tous les huit, ce qui fait seize personnes. Vous imaginez bien que les seize ne partagent pas exactement les mêmes idées, au point que dans les grands débats nationaux, nous nous avérons très représentatifs de la France. Au moment du Traité de Maastricht, par exemple, la moitié d’entre nous était pour, l’autre moitié contre. Le tableau politique qu’offre la cellule familiale est souvent un indicateur très juste de la façon dont la France va voter.
Les options politiques sont pourtant souvent tributaires du conditionnement socioculturel d’origine…
J’ai quand même choisi mon camp. Mes parents étaient gaullistes et de Gaulle n’était pas franchement de droite ni franchement de gauche. Mes parents sont ainsi. De Gaulle — et on peut en dire autant d’une femme comme Simone Veil —, était une personnalité incadrable qui se situait au-delà des appartenances politiques de droite et de gauche.
Est-ce ainsi que vous vous situez ?
Non. Parce que l’époque est différente. Jusqu’à l’attentat du 11 septembre, elle n’était pas porteuse de grands débats. On a davantage vécu ces vingt dernières années comme l’aboutissement d’une démocratie capable d’alterner régime de gauche et régime de droite sur fond de période de paix où l’aspect “droite” stricto sensu ou “gauche” stricto sensu ressort plus que l’aspect global. Je me situe par rapport à un moment fort de mon histoire nationale dans le contexte duquel la gauche n’est pas mon camp. Je trouve les gens de gauche trop raisonneurs, se donnant trop en exemple comme s’ils étaient plus impeccables que tout le monde : ça m’exaspère ! Jamais je n’irai prétendre que mon modèle familial ou autre est exemplaire : à chacun sa forme d’équilibre.
Il suffit d’ouvrir un peu les yeux pour réaliser à quel point les prises de position politiques des uns et des autres sont entachées d’une affectivité sous-jacente qui nuit d’ailleurs beaucoup à l’objectivité. Même si votre ciel vous donne, par Saturne, le possibilité d’avoir du recul, la partie très sentimentale de votre personnalité pourrait vous poser problème. Trouvez-vous parfois difficile de dissocier la politique des sentiments ou le faites-vous naturellement ?
Je ne dissocie pas. Il y a un aspect très irrationnel dans ce métier et l’irrationnel appelle l’affectivité qui est mon tendon d’Achille. Je le sais et je fais avec. Mon activité m’amène à voir beaucoup de gens. Quand les gens viennent nous voir, c’est forcément parce qu’ils vivent des situations dantesques, des drames absolus. J’aimerais résoudre tous les problèmes et je me surprends à soulever des montagnes car je fais une véritable affaire personnelle des dossiers qui m’incombent. Je me glisse si facilement dans la peau de celui ou celle qui est en face de moi, que lorsque je défends son dossier, j’y mets une fougue que je ne maîtrise pas toujours mais qui a pour effet d’ébranler ceux par qui je dois passer pour faire avancer les choses et c’est en m’engouffrant dans la brèche ainsi ouverte que j’y parviens.
Il y a toujours des dispositions maternantes avec une dominante lunaire…
C’est ma priorité absolue. Je viens d’une famille nombreuse puisque je suis l’aînée de huit enfants. Ma mère était l’aînée de dix enfants, mon père était le troisième ou le quatrième de sept enfants. Moi-même j’ai quatre enfants et je suis un peu la paresseuse de la famille puisque mes sœurs ont cinq, six enfants… Je vois plutôt ma famille comme une tribu et mon appartenance tribale est si forte que dans la plupart des situations où je me trouve — qu’elles soient difficiles ou amusantes —, j’ai une arrière-pensée immédiate pour tel ou tel membre de ma famille. Si dans une émission de radio ou de télé, je fais un bon mot, plus ou moins lourd hélas !, je ne peux pas m’empêcher de penser à mon père qui doit se marrer en m’écoutant et se dire que je suis sa digne fille. Si je me trouve dans une situation politique compliquée, j’imagine souvent que ma mère, qui a fait de la politique, aurait eu dans les mêmes circonstances une réaction plus fine que la mienne. Mes électeurs sont les miens. C’est un tort car vous n’avez pas à vous substituer à ce point-là aux autres, ça peut être très éprouvant pour l’entourage…
La dissonance Lune-Vénus qui marque en priorité votre ciel vous prédisposait à avoir du mal à concilier ce qui relève de votre besoin de stabilité et d’équilibre sur tous les plans ainsi que d’harmonie entre vous et votre entourage, avec ce qui relève de votre besoin d’émotions fortes sur le plan sentimental. Est-ce que la force du premier besoin vous a fait renoncer à la satisfaction du second ?
C’est sûr. Et si jamais vous ne voulez pas aller jusqu’au bout du renoncement, vous devez bien choisir là où vous allez taper. Je suis très mauvaise dissimulatrice, je suis capable de l’être mais le contrôle de chaque instant que cela requiert, est un exercice que non seulement j’ai du mal à pratiquer, mais qui me met très mal à l’aise. Je n’aime pas vivre comme ça. C’est la première difficulté. La deuxième étant que si je voulais tenter une expérience sur le plan dont vous parlez, je devrais la choisir de telle façon qu’elle ne puisse jamais mettre en cause mon équilibre premier.
Finalement, cette forte sentimentalité qui est la vôtre est à la fois contrariée et contrariante ?
Elle peut, en effet, contrarier certaines choses mais je pars du principe que la vie est une question de choix : on a toujours des choix différents à faire et il faut savoir les faire…
Le Vénusien non dissonant ne choisit pas, il va où ses attirances le mènent…
Je ne dis pas que je ne me laisserai jamais submerger. C’est comme prétendre qu’on n’aura jamais de dépression nerveuse. Ça n’existe pas, ça peut du jour au lendemain tomber sur le dos de n’importe qui. J’ai pourtant toujours eu le sentiment que pour se mettre dans des situations difficiles, doubles, triples etc., il fallait au fond une prédisposition d’esprit. C’est comme le mariage, on ne me fera jamais croire que ça vous tombe dessus et boum ! Il y a un moment où vous avez accepté peu ou prou cette idée. À présent j’ai passé l’âge, mais disons qu’à partir du moment où j’étais, suis mariée avec un homme que j’admire, respecte, etc., et pouvais tomber sur d’autres hommes admirables, respectables, etc., mon tempérament me portait à faire en sorte que si interférence il y avait, elle ne puisse se situer au même niveau. C’est clair. Si mon équilibre est en jeu, je dois le préserver.
Par le Sagittaire vous avez besoin de diversifier les projets, les rencontres alors que par l’axe Taureau-Scorpion vous êtes plus exclusive et portée à vous focaliser sur un seul objectif. La politique vous permet de concilier ces besoins différents…
Il y a le côté “je suis comme une moule à mon rocher”, ça c’est la famille. Alors que la politique qui est plus houleuse, m’oblige à passer d’une chose à une autre et il s’agit souvent de choses extrêmement différentes…
Le Sagittaire vous donne toute la mobilité requise pour ça…
Complètement…
Les cartes dominantes de votre ciel vous portent à être plus à l’aise dans les rapports d’égal à égal, y compris ceux qui impliquent la bagarre, que dans les rapports hiérarchiques. N’avez-vous pas tendance à en faire trop ou pas assez quand les circonstance vous obligent à exercer une autorité ?
Je ne privilégie pas les rapports hiérarchiques. J’ai d’immenses défauts mais ma principale qualité est de savoir fédérer les gens autour de moi… J’ai su le faire, par exemple, quand j’étais aux Parcs et Jardins de la Ville avec 4300 personnes qui, subitement, se trouvaient sous mes ordres, auxquelles je demandais des comptes sur la gestion de l’affaire, etc. Mais je m’arrangeais pour les mettre en séminaire une fois par trimestre, faisais en sorte que ces gens se voient et apprennent à mieux se connaître d’étage à étage au lieu de vivre enfermés dans une boîte, et tout ça se passait de façon naturelle et non autoritaire… Je faisais donc office du fédérateur qui chapeaute les choses et est reconnu en tant que tel. Je procède de la même façon ici, à la mairie du 17e. Dans l’équipe, il y a des éléments qui tout en appartenant à la même majorité, ne sont pas inscrits au même parti. J’apporte une extrême attention à ce que les diverses étiquettes, qui ressortiront au moment des élections, ne gênent en rien la fédération et je veille activement à ce que tous ces gens apprécient de travailler ensemble. Jamais je n’irai leur dire que c’est moi qui suis le chef, mais je m’arrange pour avoir la demi-longueur d’avance qui me permet de bien réagir, de les faire rire, de dégonfler ou au contraire susciter ce qui doit l’être, j’ai, entre autre, un carnet d’adresses plus fourni que le leur afin d’être en mesure de proposer et permettre des rencontres… Par ailleurs, je dispose d’une grande énergie vitale : je suis tout le temps sur le pont et ça compte. Quand eux sont lessivés à cinq heures du soir, moi je suis repartie jusqu’à 22 heures en affichant beau, même si je suis fatiguée. Je justifie le fait d’être à leur tête en faisant un peu plus qu’eux et en les aidant chaque fois que je le peux.
Le signe du Sagittaire est le plus fédérateur qui soit, il porte aussi à être toujours en mouvement, en action …
Trop !
Votre pôle Lune-Taureau devrait vous permettre pourtant de décompresser. Si le Sagittaire incite à être dans un mouvement perpétuel, si le Taureau prédispose à être accro à son travail, une Lune forte dans ce dernier signe fait en principe les bons vivants qui dosent correctement dépense et récupération d’énergie…
Je ne trouve peut-être pas le juste milieu autant que je le voudrais mais, d’une certaine manière, j’y arrive quand même. À partir du moment où il y a des journées où je travaille quatorze heures d’affilée, j’entends qu’on me foute la paix quand je pars pêcher à la crevette pendant trois jours.
Quand vos enfants étaient petits vous preniez plus de temps que ça, j’imagine ?
J’ai une fille de dix ans. Lorsque j’ai de longues journées de travail, je la préviens et elle comprend très bien que nous avons chacune notre boulot, que c’est la règle du jeu. Je ne crois d’ailleurs pas qu’elle aimerait avoir sa mère tout le temps sur le dos. Mais on se donne de vraies plages et quand je lui consacre une journée ou une semaine, je coupe mon portable et je suis réellement disponible.
C’est ce que disent toutes les mamans très occupées… Les prédispositions Taureau à la patience, à une certaine placidité, l’emportent-elles ou non sur celles plus explosives et remuantes du Sagittaire ?
Malheureusement, l’impatience, la difficulté, encore aujourd’hui, à gérer le temps, l’emportent sur le reste… C’est un de mes grands conflits…
Votre ciel vous incite à joindre le geste à la parole…
Oui…
Êtes-vous agacée par les beaux parleurs ? Il doit y en avoir pas mal en politique…
Il y en a beaucoup aussi qui mouillent leur chemise. Ce sont plutôt les gros bonnets qui se contentent de discourir, de toujours chercher les planques et qui s’avèrent donc plus ou moins méprisables par certains côtés. Mais les neuf dixièmes de la troupe se défoncent pour leurs dossiers et n’arrêtent pas de labourer le terrain… C’est un travail qui peut être très gratifiant mais qui est avant tout laborieux.
Et l’aspect formaliste de ce travail, tout ce qui est de l’ordre de la représentation, ça ne doit pas être trop votre truc ?
Ça dépend. Les situations où vous êtes en représentation peuvent vous apprendre quelque chose : dans la manière dont les gens se tiennent, se placent, dans le contact que vous allez avoir avec votre voisin… Vous êtes obligée d’assister à une remise de décoration et, comme par hasard, votre voisin sera le patron des H.L.M. C’est une occasion différente du bureau : vous l’invitez à boire un verre et en profitez pour lui glisser une ou deux choses utiles au succès de certaines démarches et comme l’ambiance est plus amicale que professionnelle, le message est susceptible de mieux passer que dans des réunions où les situations sont plus figées, voire plus frontales… Ou bien vous vous trouvez à côté du préfet de police… En tant que maire, j’ai, bien évidemment, des tas de problèmes qui sont de son ressort. Alors pendant que j’entends “je vous décore de machin, vous êtes épatant et tout le tintouin…”, je me dis : “Tu as le préfet de police à côté de toi, il ne faut pas le laisser partir, voyons quel est le sujet prioritaire pour ton quartier…” Et la cérémonie terminée, je lui dis : “Ça ne vous ennuie pas Monsieur le préfet qu’on aille se prendre une petite coupe de champagne ? J’ai quand même un sujet de préoccupation dont j’aimerais vous entretenir calmement pendant qu’on est là tous les deux…” Vous tentez de mettre à profit, pour votre arrondissement, des situations de représentation a priori embêtantes où, finalement, vous ne vous embêtez pas parce que vous vous dites : “Je ne sais pas si ça avancera ou pas mais, en tout cas, j’essaye, je tente le coup.”
Vous savez sans doute que Jacques Chirac est du Sagittaire. Avez-vous noté certains points communs entre vous ?
Les hommes qui arrivent à ce niveau de pouvoir sont sur une autre sphère. Avant qu’il en soit là, il y avait, je ne dirai pas la même forme d’humour, mais lorsque la situation était tendue, lui comme moi arrivions à trouver le dérivatif pour faire baisser la tension… La disponibilité aux autres… Je ne sais pas comment il est aujourd’hui, car une position telle que la sienne doit changer le caractère, mais je l’ai connu comme Maire de Paris et il était très concerné par la situation de quelqu’un, très désarmé par sa détresse. Il est allé deux fois sur les ruines du World Trade Center, sans caméras pour le filmer. Je sais qu’il a accusé le coup au point d’avoir les larmes aux yeux. Il s’est vite repris bien sûr, mais je le connais assez pour être sûre que ce n’était pas de la frime. C’est quelqu’un de “touchable”.
Autant par l’axe Sagittaire-Gémeaux occupé à votre naissance, il y a prédisposition à avoir l’esprit large, ouvert, à voir ce qui rapproche, autant par l’axe Taureau-Scorpion il y a propension à se braquer sur ce qui ne va pas, à avoir un réflexe défensif…
Je suis quelqu’un d’extrêmement primaire…
C’est le côté “basique” du Taureau…
Basique, c’est ça. Dans ma famille — sauf évidemment pour ma fille de dix ans — je laisse aller, je suis très calme et très cool, j’ai fait ce que j’avais à faire, je n’ai plus qu’à espérer qu’ils arrivent à bien assumer leur vie quelle que soit la manière dont ils l’assument. Alors que dans ma vie professionnelle, chaque fois que quelqu’un arrive, je me demande comment je vais pouvoir l’aider. C’est une maladie. Je n’arrive pas à avoir de réflexe de protection — à cinquante-deux ans !
Il manque au Sagittaire ce qui fait la force de son signe inverse, le Cancer, qui incite justement à savoir se protéger. En 2000, vous aviez une échéance difficile, voire douloureuse de rupture, de renoncement qui mettait en jeu le plan sentimental. Je sais bien que cela a correspondu à la période des élections municipales mais vous auriez pu être touchée au delà de ça, dans votre vie personnelle…
J’ai mené cette pré-campagne pour la Mairie de Paris et quand j’ai arrêté la course parce que tous les dés étaient pipés, mon entourage professionnel a trouvé que je m’en étais sortie avec les honneurs de la guerre, sans mettre à mal mon camp… C’était le point de vue de mon entourage ainsi que de nombreux députés, sénateurs, etc. J’ai eu des centaines de témoignages dans ce sens, mais je me suis jugée très sévèrement. J’avais été au gouvernement et j’en avais été virée au bout de cinq mois et demi. Peut-être que cela n’avait rien à voir avec moi, il n’en reste pas moins que dans l’une comme dans l’autre situation, je ne suis pas allée au bout de mon entreprise. Quand vous avez dépassé le cap de la cinquantaine, vous vous posez des questions. La remise en cause a donc été profonde et éprouvante en conséquence. Elle m’a amené à penser qu’il me faudra jouer mon va-tout à la prochaine élection : ou ça passe ou ça foire mais au moins je saurai où j’en suis, quitte à abandonner la politique et avoir d’autres occupations. Je ne sais pas où j’en serai après les prochaines législatives mais je veux trouver un équilibre. J’ai besoin que la situation se clarifie et cela implique des risques. J’ai également conscience qu’aujourd’hui j’ai des flambeaux à passer, une relève à assurer. Je n’arrête d’ailleurs pas d’y penser comme si j’étais à la veille de ma retraite.
Peut-on aller jusqu’à dire que l’année 2000 aura été difficile sentimentalement ?
Quelque chose s’est ébranlé. Ayant travaillé pendant vingt ans avec Chirac, je n’ai pas compris pourquoi il m’avait lâché au profit de Seguin. Le lâchage est quelque chose de difficile à vivre, j’ai eu l’impression d’être lâchée et, contrairement à mon entourage, je l’ai très mal vécu.
Texte paru dans Astrologos, décembre 2002.
Le petit livre du Sagittaire
par
49 pages. Illustrations en couleur.
Ce livre présente et explique les trois zodiaques : celui du décor des constellations, celui de l’astrologie traditionnelle basé sur les Quatre Éléments symboliques (Feu, Terre, Air & Eau) et celui de l’astrologie naturelle basé sur les phénomènes astronomiques objectifs.
Interprétation du Sagittaire selon la symbolique classique et selon ses réflexes dans le zodiaque naturel (force, vitesse, équilibre) ; interprétation du Sagittaire en fonction des planètes dominantes ; le Signe solaire & le Signe Ascendant.
Téléchargez-le dès maintenant dans notre boutique
Élections présidentielles 2017 : des candidats et des astres
par
182 pages. Illustrations en couleur.
Ce livre passe en revue les rapports entre astrologie et politique, propose les portraits astraux des principaux candidats à l’élection présidentielle française de 2017 et aborde d’une manière inédite la question du mensonge en politique à travers le cas de Donald Trump.
Téléchargez-le dès maintenant dans notre boutique