Le christianisme a toujours entretenu une relation très ambiguë avec l’astrologie. D’un côté, l’Église l’a très tôt condamnée en tant que pratique païenne et croyance superstitieuse faisant de l’ombre à la toute-puissance divine et niant le libre-arbitre que Dieu aurait accordé à l’Homme (ce qui est un sacré paradoxe) ; de l’autre côté, innombrables sont les églises dont les frontons, les colonnes et les clochers s’ornent de symboles planétaires et zodiacaux et, de plus, il est de notoriété publique que de nombreux papes et leurs cours ont recouru jusqu’au milieu du XVIe siècle à l’astrologie. Il y aurait même eu des papes astrologues !
Lors de ses vœux de nouvel an le premier janvier 2002, le pape Jean-Paul II s’est attaqué aux astrologues et aux voyants. Pourquoi cette condamnation ?
“Chez l’homme, a dit Jean-Paul II, le désir est bien vif de connaître le sens et la dynamique des événements personnels et communautaires dans lesquels il est impliqué. Il aimerait savoir avant ce qui arrivera après, de façon à ne pas être pris par surprise. Jésus, cependant, n’a jamais satisfait cette curiosité… Jésus nous exhorte à ne pas chercher inutilement à connaître tout ce qui est réservé à Dieu.”
Cette déclaration a fait pas mal de bruit. En France, les quotidiens France-Soir et Le Monde ont consacré de longs articles aux propos papaux et aux réactions passionnées qu’ils ont provoqués chez les croyants et/ou les astrologisants. D’une manière à la fois cynique et ironique, le premier journal en a d’ailleurs profité pour annoncer “Que vous croyiez en Dieu, dans les astres ou dans les deux, France-Soir vous propose votre horoscope de l’année.”
France-Soir ne s’est pas contenté de proposer à ses lecteurs les prévisions horoscopiques pour 2002. Il a également donné la parole au théologien dominicain Jacques Arnould, qui a relayé la condamnation papale dans les termes suivants : “Jean-Paul II a voulu rappeler que notre histoire, nos histoires, ne sont pas écrites dans le ciel comme elles le seraient dans la pierre ou sur un programme informatique. Certes, la Bible nous dit que nos existences sont dans la main de Dieu, mais n’y sont pas enfermées.”
Le christianisme a toujours entretenu une relation très ambiguë avec l’astrologie. D’un côté, l’Église l’a très tôt condamnée en tant que pratique païenne et croyance superstitieuse faisant de l’ombre à la toute-puissance divine et niant le libre-arbitre que Dieu aurait accordé à l’Homme (ce qui est un sacré paradoxe) ; de l’autre côté, innombrables sont les églises dont les frontons, les colonnes et les clochers s’ornent de symboles planétaires et zodiacaux et, de plus, il est de notoriété publique que de nombreux papes et leurs cours ont recouru jusqu’au milieu du XVIe siècle à l’astrologie. Il y a même eu des papes astrologues !
Le prêtre Jacques Arnould le reconnaît volontiers : “les prélats, dit-il, croyaient comme leurs contemporains que les astres étaient mus par des forces venant directement de Dieu, éventuellement des anges, et que les destins de l’humanité s’inscrivaient dans leurs trajectoires. Nous savons désormais que ce sont les lois de la physique qui règlent ces mouvements. Pour suivre de près l’aventure spatiale, j’aime à dire que désormais, ce n’est plus notre destin qui est écrit dans les étoiles par le doigt de Dieu, mais nous qui inscrivons nous-même notre destin dans les étoiles.”
De la part d’un théologien catholique, utiliser cet argument purement physicien et matérialiste est plutôt surprenant. On se serait plutôt attendu à ce qu’il vienne d’un scientifique rationaliste. Il est quand même étrange d’appeler l’astronautique au secours de la métaphysique. Mais l’astrologie possède apparemment ce mystérieux pouvoir qui pousse régulièrement les contraires (en l’occurence le croire et le savoir) à s’amalgamer pour s’unir contre elle. Pourquoi ? Parce qu’elle dérange à la fois le croire chrétien, pour lequel l’astrologie serait incompatible avec la volonté divine et le savoir scientifique actuel, qui affirme, par ignorance et manque de curiosité, que les astres du système solaire n’exercent aucune influence sur nous. Pourquoi ces paradoxes et ces malentendus ?
“Recourir à l’astrologie et aux autres formes de voyance, poursuit notre théologien, c’est non seulement donner à ces pratiques un pouvoir qu’elles ne possèdent pas, mais c’est aussi s’inscrire contre la foi en Dieu Créateur de l’Univers et de l’humanité.” Là, il montre clairement qu’il ne sait pas de quoi il parle : d’une part, l’astrologie n’est pas une “forme de voyance”, mais l’étude des relations et interactions entre les espèces vivantes (dont l’Homme) et les astres du système solaire, et d’autre part, la voyance n’est nullement incompatible avec la foi.
Nous savons aujourd’hui que le rire n’est pas le propre de l’homme : quantité de mammifères supérieurs s’amusent et ont le sens de l’humour. Par contre, l’envie de connaître l’avenir semble bien être une propriété fondamentale de l’espèce humaine. Le père Arnould le reconnaît bien volontiers ; “C’est dans la nature de l’Homme de s’interroger sur son avenir. Sans doute est-ce l’un des caractères qui nous distinguent des animaux. Le croyant n’a aucune raison de l’ignorer, mais il doit agir en cohérence avec sa foi. D’une certaine manière, astrologie et sciences occultes comblent un manque pour ceux qui n’ont pas la foi.” Peut-être, mais alors comment expliquer que de nombreux voyants et astrologues sont profondément croyants ?
Le dominicain postule que nous n’avons pas la possibilité de prédire l’avenir mais affirme étrangement que “les boules de cristal ou les prévisions informatisées se trompent bien souvent”. Bizarre raisonnement au silicium (le cristal et les puces informatiques ont en commun le quartz) : si l’avenir est imprévisible, comment se fait-il que voyants et astrologues ne se trompent que “bien souvent” ?
Les multiples prophètes de la Bible se seraient-ils eux aussi “bien souvent” trompés ? Les prophéties de la très catholique Vierge de Fátima, apparue à trois enfants au Portugal en 1917, ne seraient-elles que des élucubrations siliceuses ? Pour répondre à ces gênantes questions, notre dominicain se transforme en jésuite : “Il ne faut pas écarter toutefois la possibilité pour certains humains, dit-il, d’avoir une certaine vision de l’avenir… Ces prophéties sont reconnues par la tradition chrétienne. Je dirai simplement qu’elles ne sont pas nécessaires à la foi. Bien plus, elles doivent se plier à la foi, aux exigences du message évangélique.”
Cela revient à dire que “certains humains”, de préférence bibliques, ont la possibilité et le droit de prédire l’avenir, et pas les autres. Une phrase peut ainsi résumer les propos du père Arnould : “l’avenir est imprévisible, mais néanmoins prévisible.” Il y a là comme un petit problème de logique fondamentale. Comment le résoudre ? N’étant pas logicien, je vous propose simplement de méditer sur une expérience vécue.
Je pratiquais l’astrologie depuis une dizaine d’années lorsque, par l’intermédiaire d’une relation commune, je fis la rencontre d’un curé de campagne qui s’intéressait à la science des astres. Il me confia alors que lorsqu’il était au séminaire, dans les années 1930, de très nombreux candidats à la prêtrise étaient comme lui. Je fis alors avec lui l’étude de son Thème natal et, croyez-moi, ce n’était pas un mystique illuminé : plutôt le genre de curé qui trimballait sa caisse à outils dans sa vieille 2CV Citroën pour rendre service à ses paroissiens là où il savait que les prières étaient inefficaces.
Quelques années plus tard, il demanda à me revoir. Il traversait une terrible période de doute, de “nuit de la foi” comme disent les chrétiens, et voulait savoir si cette difficile épreuve pouvait être explicable par des échéances astrologiques. C’était effectivement le cas : il traversait une période où ses modèles, principes et valeurs directrices (pour lui, la foi en Dieu) étaient profondément déstabilisés, remis en question. Nous en parlâmes longuement ensemble. À la suite de cet entretien, il comprit qu’il lui était nécessaire de transformer son rapport personnel au divin pour ne pas perdre définitivement la foi, ce qu’il fit avec de grandes difficultés. Finalement, sa foi en ressortit confirmée et approfondie.
Cette anecdote illustre à merveille les rapports que peuvent entretenir astrologie et religion. Affirmer que “Recourir à l’astrologie, c’est s’inscrire contre la foi”, comme le fait Jacques Arnould, est une insulte à la mémoire et à la foi de mon ami le bon curé de campagne, aujourd’hui décédé. L’astrologie n’est pas affaire de croyance, mais d’expérimentation empirique. On ne croit pas aux astres comme on croit en Dieu, à moins d’être astrolâtre, et je sais par expérience que les astrolâtres font de mauvais astrologues. L’astrologie sérieuse n’a rien à voir avec l’horoscopolâtrie et n’est en rien l’ennemie de la raison ni de la foi, n’en déplaise aux anti-astrologues scientistes et cléricaux.
Personnellement, je suis agnostique, mais tous les astrologues ne le sont pas. L’un d’entre eux, Louis Saint-Martin, doctorant en philosophie, “catholique romain, astrologue et fier de l’être” selon ses propres propos, soutient que le ciel “est porteur d’un sens parce qu’il est avant tout projet d’un Créateur […]. Ainsi, l’astrologie constitue une grâce spécifique, une carte marine que Dieu accroche au faîte de chacun de nos berceaux pour l’aider à comprendre un peu.”
Dans ce cas de figure, l’astrologue catholique a moins de problèmes de logique que le théologien. Comprenne qui pourra et qui voudra.
Texte paru dans Astrologos n° 10, avril 2002.
Les significations planétaires
par
620 pages. Illustrations en couleur.
La décision de ne traiter dans ce livre que des significations planétaires ne repose pas sur une sous-estimation du rôle des Signes du zodiaque et des Maisons. Le traditionnel trio Planètes-Zodiaque-Maisons est en effet l’expression d’une structure qui classe ces trois plans selon leur ordre de préséance et dans ce triptyque hiérarchisé, les Planètes occupent le premier rang.
La première partie de ce livre rassemble donc, sous une forme abondamment illustrée de schémas pédagogiques et tableaux explicatifs, une édition originale revue, augmentée et actualisée des textes consacrés aux significations planétaires telles qu’elles ont été définies par l’astrologie conditionaliste et une présentation détaillée des méthodes de hiérarchisation planétaire et d’interprétation accompagnées de nombreux exemples concrets illustrés par des Thèmes de célébrités.
La deuxième partie est consacrée, d’une part à une présentation critique des fondements traditionnels des significations planétaires, d’autre part à une présentation des rapports entre signaux et symboles, astrologie et psychologie. Enfin, la troisième partie présente brièvement les racines astrométriques des significations planétaires… et propose une voie de sortie de l’astrologie pour accéder à une plus vaste dimension noologique et spirituelle qui la prolonge et la contient.
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Pluton planète naine : une erreur géante
par
117 pages. Illustrations en couleur.
Pluton ne fait plus partie des planètes majeures de notre système solaire : telle est la décision prise par une infime minorité d’astronomes lors de l’Assemblée Générale de l’Union Astronomique Internationale qui s’est tenue à Prague en août 2006. Elle est reléguée au rang de “planète naine”, au même titre que les nombreux astres découverts au-delà de son orbite.
Ce livre récapitule et analyse en détail le pourquoi et le comment de cette incroyable et irrationnelle décision contestée par de très nombreux astronomes de premier plan. Quelles sont les effets de cette “nanification” de Pluton sur son statut astrologique ? Faut-il remettre en question son influence et ses significations astro-psychologiques qui semblaient avérées depuis sa découverte en 1930 ? Les “plutoniens” ont-ils cessé d’exister depuis cette décision charlatanesque ? Ce livre pose également le problème des astres transplutoniens nouvellement découverts. Quel statut astrologique et quelles influences et significations précises leur accorder ?
Enfin, cet ouvrage propose une vision unitaire du système solaire qui démontre, chiffes et arguments rationnels à l’appui, que Pluton en est toujours un élément essentiel, ce qui est loin d’être le cas pour les autres astres au-delà de son orbite. Après avoir lu ce livre, vous saurez quoi répondre à ceux qui pensent avoir trouvé, avec l’exclusion de Pluton du cortège planétaire traditionnel, un nouvel argument contre l’astrologie !
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