Sens des ensembles chez les Gémeaux : l’homme-orchestre. L’excitation réduit l’inhibition à la portion congrue. Le refus ou le dépassement actif des antagonismes permet à tout et à tous de se rencontrer librement. Les éléments les plus hétéroclites se mélangent naturellement, chacun d’entre eux étant totalement autonome et en même temps relié aux autres par une dynamique d’ensemble qui brasse les dualités apparemment irréductibles. L’humanisme est instinctif, l’universalisme spontané. Les contradictions qui naissent de points de vue opposés peuvent s’aplanir à partir du moment où chacun respecte la liberté foncière de l’autre.
Sens des ensembles chez le Cancer : le patrimoine. En phase Gémeaux, nous étions en présence d’un ensemble qui accueillait de plus en plus d’éléments (croissance et domination absolue du diurne). En Cancer, le monde diurne domine toujours absolument, mais il décroît : il n’y a plus rien à accueillir, il faut désormais intégrer. Il s’agit ici d’une synthèse en milieu clos : le lieu du plus grand contenu. On rassemble dans un même cadre limitatif, sous une même houlette. Conserver une mémoire exhaustive, vivre pleinement toutes les facettes de son monde intérieur et le défendre contre toute extériorité. Maintenir avec constance une multitude de projets. Sens de la cohérence interne et de l’homogénéité.
Sens des ensembles chez le Sagittaire : le fédérateur. On est en quête d’une macro-synthèse infiniment ouverte, dont tous les éléments sont liés, enchaînés souplement les uns aux autres, interdépendants. Tout se tient, du microcosme au macrocosme, du haut en bas, de gauche a droite, de la Terre au Ciel : universalisme, cosmopolitisme, encyclopédisme. Ce n’est même pas “il faut de tout pour faire un monde”, c’est “le monde est fait d’un tout”. On tient à garder une vue d’ensemble qui surplombe absolument les dualités, rivalités, clivages, distinctions et antagonismes habituels. Goût pour les brassages, les métissages, les hybridations, besoin de relier en une harmonieuse et dynamique synthèse tout l’ensemble de la personnalité.
Sens des ensembles chez le Capricorne : le légiste. Quête de la matrice fondamentale, du squelette invisible, de la structure absolue. Tout doit se tenir dans une très grande précision et cohésion architecturale, mécanique ou métaphysique. Le puzzle parfait, sans aucun interstice entre les éléments. Les lois de fonctionnement internes à la société, au cosmos ou à l’individu. Besoin d’être fondamentalement soi-même, bien construit, bien ordonné, chaque tendance de l’être étant à sa place, rigoureusement emboîtée et articulée aux autres. Humanisme abstrait : que chacun soit un rouage humble et bien ajusté de la Totalité, et tout ira pour le mieux. Intégrité, respect de l’Ordre nécessaire, stricte observance des règles.
Phase ultraparadoxale chez les Gémeaux : le quiproquo. La perte du sens des antagonismes produit une inversion du système excitation-inhibition : ce qui est normalement inhibant devient excitant, d’où l’attrait pour le nocif, le dangereux, l’immoral, le tabou, etc. L’absurde devient sensé, le “toi” devient le “moi” (identification active et spontanée à autrui, imitation, parodie, mime, dédoublement). Goût prononcé pour les illogismes flagrants, les spéculations abracadabrantes. Au mieux, il réussit, diplomate de l’éphémère, à marier les points de vue les plus opposés en une alliance fragile et fugace. Au pire, c’est le “grand écart” permanent, les acrobaties hallucinantes pour justifier toutes les contradictions.
Phase ultraparadoxale chez le Cancer : le capharnaüm. La perte de différenciation des antagonismes atteint ici le sens des frontières : est-on dedans ou dehors ? Frontières incertaines. Casanier, on rêve d’aventures. Aventureux ou bohème, on rêve d’un nid douillet. Le réel et l’imaginaire, le subjectif et l’objectif se surimpressionnent et se mélangent. On s’émeut de ses émotions, pense à ses pensées en circuit fermé. Tout s’agglomère en milieu clos : capharnaüm, bric-à-brac hétéroclite, entassement de pensées, rêves ou émotions en pièces détachées, sans aucun lien entre eux, sans fil conducteur. Identification à ce qui protège : famille, lieu, autorité, et réflexes de crainte ou de fuite devant les propositions de coopération, de mains tendues.
Phase ultraparadoxale chez le Sagittaire : la tour de Babel. On veut intégrer et faire coopérer les points de vue, les camps les plus irréductiblement antagonistes, les plus radicalement étrangers. C’est le grand méli-mélo, les associations abracadabrantes. Ce qui est normalement inhibant devient excitant : attrait pour le dangereux, roulette russe, paris stupides, épuiser avec délectation ses réserves. Hyper-conditionnement social tout en se voulant original : le révolutionnaire de salon, le bien-pensant anticonformiste, actes non conformes à la morale affichée. Minimiser à outrance ses ennemis : finir par faire jouer leur jeu à force de se dire qu’on peut faire entrer le loup dans la bergerie pour peu que chacun y mette des civilités.
Phase ultraparadoxale chez le Capricorne : le totalitaire. Les stimuli normalement excitants deviennent inhibants : sortir, s’ouvrir, aborder l’inconnu provoquent des réactions de rejet. La nouveauté n’excite pas, les meilleures nouvelles laissent froid. Flegme caricatural, habitudes indéboulonnables dans les situations où il vaudrait mieux réagir vigoureusement et immédiatement. Avidité inadaptée aux besoins réels : plus on méprise ce que l’on n’a pas, plus on en a envie. On s’identifie totalement à la Loi, à la Règle, au Sacré, à la Morale, à la Cause transcendante, d’où les risques de fanatisme impitoyable, de passions glacées où l’individu s’oublie complètement lui-même au service d’un absolu pour lequel il est capable de tout sacrifier, y compris ce et ceux qui ne lui demandent rien.