Depuis l’aube de l’humanité, les bébés avaient pris l’habitude de naître à l’heure qu’indiquaient les invisibles horloges de la nature. Tout a changé en 1810, lorsque le Dr James, un professeur d’obstétrique américain, a provoqué le premier accouchement médical par rupture artificielle des membranes. Par la suite, l’obstétrique n’a cessé de multiplier les techniques : forceps, césarienne, monitoring, etc. Et pourtant, les astrologues continuent à calculer leurs Thèmes en fonction la date et l’heure exactes de l’accouchement, un instant de plus en plus souvent décidé par l’obstétricien ou par la mère et non plus par la nature. À tort ou à raison ?
Témoignage personnel : j’ai connu une femme qui avait donné naissance à une fille dans les années soixante-dix. À l’époque, elle ne connaissait que des rudiments d’astrologie (quelques généralités sur les Signes du zodiaque). Pour je ne sais plus quelles obscures raisons ou déraisons, elle ne voulait à aucun prix que son bébé naisse sous le Signe du Capricorne. L’accouchement devait naturellement avoir lieu un 20 janvier, date à laquelle le Soleil se trouve tout à la fin du Capricorne. Elle a donc demandé à l’obstétricien de service de retarder l’accouchement d’un jour, (en fait, de quelques heures), afin que son bébé naisse lorsque le Soleil se trouverait au tout début du Signe du Verseau.
L’opération a parfaitement réussi, et la Terre a accueilli une petite “Capricorne” de moins et une petite “Verseau” de plus, à la grande satisfaction de sa très volontariste maman… qui n’a appris que beaucoup plus tard, lorsqu’elle a approfondi ses connaissances en astrologie, que sa fille était très peu influencée par le Verseau, où ne se trouvait que le Soleil, et énormément par le Sagittaire, occupé par une conjonction Vénus-Mars-Jupiter-Neptune.
Ne voulant pas d’une “Capricorne”, elle a donc mis au monde une “Sagittaire” alors qu’elle espérait une “Verseau”. Tromperie sur la marchandise ? Non : revanche de la complexité du réel astrologique. Le caractère d’un individu ne se réduit à et ne se déduit pas de son seul Signe solaire. Mais au moment ou la maman avait pris cette décision, elle ne pouvait pas le savoir…
L’objet de cet article n’étant pas de faire un cours d’obstétrique, résumons brièvement en quoi consiste le processus naturel de la naissance : au bout de 36 à 42 semaines environ de vie intra-utérine, le couple-mère enfant décide de se séparer physiquement. Pendant une période qui peut durer entre un quart d’heure et trois jours et dans un crescendo de douleur, l’utérus de la mère se contracte alors de plus en plus vite et de plus intensément, jusqu’au moment où le bébé est “expulsé” (les nouveaux-nés sont tous des sans-papiers) et sa génitrice “délivrée”.
On sectionne le cordon ombilical, et vient alors pour le bébé le moment crucial de la respiration autonome. Qu’on le pende brusquement par les pieds (ça ne se fait heureusement plus guère) ou qu’on le pose doucement sur le ventre de sa mère, l’expérience de la première bouffée d’oxygène dans ses poumons qui se déploient est rude pour le bébé : ça brûle, ça râpe, ça racle… et puis finalement ça passe et ça y est : l’atterrissage a réussi. L’astrologue peut alors établir la carte du ciel du nouveau-né.
Quel est l’agent qui “décide” de l’heure de la naissance lorsqu’il n’y a aucune intervention médicale ? Il y a 2500 ans, pour le grand médecin Hippocrate, cette décision était le fait du fœtus lui-même : “lorsque le moment est venu, l’enfant s’agite, rompt les membranes qui le retiennent et sort du ventre de sa mère.” Cette opinion a été largement partagée jusqu’au début du XIXe siècle, jusqu’à ce que la science rationaliste et matérialiste décide que “l’utérus était une forteresse inexpugnable, sauf pour le sperme. L’utérus était présenté comme une sorte de mausolée ensevelissant en lui le fœtus. Il n’y avait de stimulation ni interne ni externe d’aucune sorte jusqu’à ce qu’au terme de neuf mois la vie en surgisse.”
Heureusement, pendant le siècle et demi au cours duquel cette naïve et dogmatique croyance scientiste a régné, les mères avisées n’en ont tenu aucun compte, sachant très bien qu’en massant leur fœtus à travers la peau de leur ventre et en lui parlant, elles pouvaient le calmer. Puis la science a étudié d’un peu plus près et un peu plus sérieusement la vie intra-utérine, et la mode a tourné. En 1975, le professeur Robert Debré n’hésitait pas à affirmer dans France-Soir que “c’est le bébé qui ordonne à la mère de l’expulser !”, donnant ainsi raison à l’intuition d’Hippocrate.
“Le bébé dans l’utérus vit dans un monde chaud, bruyant et peut-être rosé enveloppé par le fluide environnant… De multiples influences sont actives dans ce petit monde. L’environnement externe — qu’il s’agisse de planètes lointaines ou du monde social, culturel et physique plus immédiat de la mère — joue un rôle, soit de manière directe, soit à travers la mère.” On sait désormais qu’écouter Mozart le calme, par exemple, alors que Beethoven l’agite… Pour les scientifiques contemporains, il est désormais admis qu’il joue un rôle important dans le déclenchement du travail : lorsque le cerveau du fœtus a atteint un certain stade de maturité, il libère une substance qui déclenche une chaîne de réactions menant finalement à l’accouchement.
Pour la science officielle — celle-là même qui, au XIXe siècle, affirmait doctement et à tort que le fœtus était si bien muré dans l’utérus qu’il n’était sensible à aucune stimulation extérieure ou intérieure —, l’hypothèse d’une influence astrale au moment de la naissance est une hérésie totale : aucune loi physique connue ne permet d’en rendre compte. Comment le Soleil, la Lune et les planètes pourraient-ils influer sur la structure chromosomique des cellules du bébé pour donner une orientation décisive à son fonctionnement psycho-physiologique, alors qu’il naît entièrement formé, héritier du patrimoine génétique de ses parents ?
Pour l’instant, l’astrologie n’a pas de réponse à donner. Les astrologues ne peuvent que constater ce fait sans en connaître la cause : au moment de la naissance, il y a interférence entre le bagage héréditaire du bébé et de subtiles et mystérieuses sollicitations de son environnement cosmique, sollicitations si fortes qu’elles permettent de prévoir, dès sa première aspiration et avec une très bonne marge de certitude, ses traits de caractère dominants.
Quelle que soit la nature de cette influence astrale, le problème central demeure : est-ce bien le fœtus qui “choisit” tout seul son ciel de naissance, qui “décide” de naître au lever de Mars plutôt qu’à celui de Saturne ? Si c’est le cas, tout accouchement artificiellement provoqué aurait pour conséquence de “dénaturer” son rapport au cosmos, le faisant ainsi naître sous un ciel qu’il n’a pas “voulu”, qui lui est étranger… et son Thème astral ne pourrait alors donner aucune indication sur sa personnalité.
Il ne semble pas que ce soit ainsi que les choses se passent. Pour les astrologues, il ne paraît pas y avoir de différence entre naissance naturelle et artificielle : d’après leurs observations, on serait déterminé par le ciel sous lequel on naît, que l’heure de l’accouchement ait été “décidée” par le bébé, la mère ou l’obstétricien. Ce qui voudrait dire que, même si le bébé aurait “préféré” naître à l’heure qu’il avait “choisie”, son système nerveux enregistre néanmoins l’état du ciel au moment où il naît. Il y a là un profond mystère, qui n’est sans doute pas près d’être résolu.
L’heure qui sert de référence à l’État-Civil comme aux astrologues est celle à laquelle le bébé opère sa première respiration autonome, qui marque le passage entre deux champs de gravité différents : de intra-utérin aquatique à l’extra-utérin aérien. Jusque dans les années cinquante, cette heure était souvent imprécise, arrondie au quart d’heure ou à la demie-heure près. Depuis, elle est d’une très grande exactitude, ce qui est important, puisque dans certains cas-limites, il suffit d’une différence de vingt minutes (en plus ou en moins) pour que le Thème du bébé change significativement.
Prenons l’exemple d’un bébé né le 18/09/1992 à 23 h 45 à Paris : à cette heure-là, Lune et Mars se lèvent à l’horizon, et son donc tous deux dominants. Cet enfant sera donc à la fois être actif, battant, réaliste (Mars) et rêveur, réceptif, soucieux de sa quiétude (Lune). S’il était né vingt minutes avant, à 23 h 25, son profil astro-psychologique aurait été très différent : cette fois, si la Lune levante était toujours en zone de puissance, Mars ne l’était plus du tout…
L’hypothèse d’une hérédité planétaire, selon laquelle les enfants naîtraient souvent avec les mêmes dominantes planétaires que leurs parents, a été émise, à la suite d’importants travaux statistiques par un chercheur en astrologie, Michel Gauquelin. D’après lui, cette “hérédité planétaire” serait beaucoup plus manifeste lorsque les naissances sont naturelles : en cas d’accouchement artificiellement provoqué, il y aurait un décalage important entre les positions planétaires chez les parents et chez les enfants. Ce chercheur en a tiré une conclusion : les naissances artificiellement provoquées tendent à faire disparaître l’hérédité planétaire. Il aurait pu en tirer une autre : en effet, pour mener à bien cette recherche statistique, il a comparé deux groupes de familles, celles nées avant et après 1938. Or les heures de naissances du premier groupe étaient la plupart du temps arrondies au quart d’heure ou à la demie-heure supérieurs près (par ex, une personne née à 9 h 30 ou 9 h 45 était déclarée comme née à 10 h 00), alors que les heures du second groupe étaient nettement plus précises.
L’hypothèse d’une hérédité planétaire a été infirmée par des statistiques ultérieures du même chercheur.
Imaginons un dialogue entre une mère sur le point d’accoucher et un obstétricien :
“À quelle heure mon bébé va-t-il naître si on laisse faire la nature ? — Dans deux heures environ, madame.” La mère téléphone alors à son astrologue, qui lui dit que si son enfant naît dans deux heures, au lever d’une conjonction Saturne-Pluton-Mars, il aura un tempérament froid, inquiet, inquisiteur, batailleur, oscillant entre mélancolie et activisme.
“Ah non, dit la future maman, je ne veux pas qu’il soit comme ça ! — Dans ce cas, réplique l’astrologue, il faut le faire naître une heure plus tard, au moment du lever d’une conjonction Lune-Vénus-Jupiter, ce qui fera de lui un être à la fois tendre, affectueux, jovial et pragmatique, conciliant et diplomate. — C’est exactement l’enfant que je désire !”, s’écrie-t-elle. Puis, se tournant vers l’obstétricien de service : “Docteur, vous pouvez déclencher l’accouchement dans trois heures ? — Pas de problème, madame. C’est vous qui décidez…”
Scénario de science-fiction ? Sans doute pas. Il est même probable que de telles naissances astro-provoquées ont déjà eu lieu. Et après tout, ce n’est pas plus scandaleux que les manipulations permises par la science moderne. Ne parle-t-on pas déjà de “projet parental”, un doux euphémisme pour désigner la possibilité qu’offre la génétique moléculaire, capable de détecter un très grand nombre de prédispositions physiques, comportementales et intellectuelles, de choisir “à la carte” l’enfant qu’on veut ou qu’on ne veut pas avoir ?
Déjà, dans les pays développés, et ce n’est pas de la faute des astrologues, la médicalisation des accouchements a abouti à une forte augmentation des naissances aux “heures de bureau” (8–12 h, 14–18 h) et une très importante diminution le week-end… De fait donc, on naît plus souvent sous certains ciels que d’autres…
Grâce aux progrès de la génétique et de l’obstétrique, il est désormais possible, non seulement de choisir le sexe de votre enfant, de savoir à quelles maladies il est génétiquement prédisposé, mais aussi de choisir le ciel sous lequel il va naître, et donc ses prédispositions astro-psychologiques. Le plus sage serait pourtant de laisser faire la nature… Mais l’Homme a-t-il jamais été sage ?
Texte paru dans Astrologos n° 1, septembre 2000.
Les significations planétaires
par
620 pages. Illustrations en couleur.
La décision de ne traiter dans ce livre que des significations planétaires ne repose pas sur une sous-estimation du rôle des Signes du zodiaque et des Maisons. Le traditionnel trio Planètes-Zodiaque-Maisons est en effet l’expression d’une structure qui classe ces trois plans selon leur ordre de préséance et dans ce triptyque hiérarchisé, les Planètes occupent le premier rang.
La première partie de ce livre rassemble donc, sous une forme abondamment illustrée de schémas pédagogiques et tableaux explicatifs, une édition originale revue, augmentée et actualisée des textes consacrés aux significations planétaires telles qu’elles ont été définies par l’astrologie conditionaliste et une présentation détaillée des méthodes de hiérarchisation planétaire et d’interprétation accompagnées de nombreux exemples concrets illustrés par des Thèmes de célébrités.
La deuxième partie est consacrée, d’une part à une présentation critique des fondements traditionnels des significations planétaires, d’autre part à une présentation des rapports entre signaux et symboles, astrologie et psychologie. Enfin, la troisième partie présente brièvement les racines astrométriques des significations planétaires… et propose une voie de sortie de l’astrologie pour accéder à une plus vaste dimension noologique et spirituelle qui la prolonge et la contient.
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Pluton planète naine : une erreur géante
par
117 pages. Illustrations en couleur.
Pluton ne fait plus partie des planètes majeures de notre système solaire : telle est la décision prise par une infime minorité d’astronomes lors de l’Assemblée Générale de l’Union Astronomique Internationale qui s’est tenue à Prague en août 2006. Elle est reléguée au rang de “planète naine”, au même titre que les nombreux astres découverts au-delà de son orbite.
Ce livre récapitule et analyse en détail le pourquoi et le comment de cette incroyable et irrationnelle décision contestée par de très nombreux astronomes de premier plan. Quelles sont les effets de cette “nanification” de Pluton sur son statut astrologique ? Faut-il remettre en question son influence et ses significations astro-psychologiques qui semblaient avérées depuis sa découverte en 1930 ? Les “plutoniens” ont-ils cessé d’exister depuis cette décision charlatanesque ? Ce livre pose également le problème des astres transplutoniens nouvellement découverts. Quel statut astrologique et quelles influences et significations précises leur accorder ?
Enfin, cet ouvrage propose une vision unitaire du système solaire qui démontre, chiffes et arguments rationnels à l’appui, que Pluton en est toujours un élément essentiel, ce qui est loin d’être le cas pour les autres astres au-delà de son orbite. Après avoir lu ce livre, vous saurez quoi répondre à ceux qui pensent avoir trouvé, avec l’exclusion de Pluton du cortège planétaire traditionnel, un nouvel argument contre l’astrologie !
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