Obtenir des coordonnées natales fiables et sûres (date, lieu, heure) est un des grands problèmes que rencontrent ceux qui étudient l’astrologie : de leur précision et de leur réalité dépend en effet l’orientation du thème de naissance, et donc les hiérarchisations planétaires et zodiacales.
C’est surtout l’heure de naissance qui pose problème. Si vous demandez à vos proches à quelle heure ils sont nés, il vous donnent en général une heure approximative qui correspond à un vague souvenir personnel et/ou familial, lequel n’a bien souvent qu’un lointain rapport avec la réalité. Vous ne pouvez pas vous fier à ce genre d’information. Le même problème de fiabilité se pose si vous voulez faire le thème de personnalités connues. Vous notez leur date et leur lieu de naissance au hasard d’une lecture… mais vous n’avez pas l’heure. Vous pouvez alors vous référer aux coordonnées natales de célébrités qu’on trouve dans de nombreux ouvrages d’astrologie, dans certains logiciels ou dans des banques de données. Mais ces heures ne sont très souvent pas plus fiables que celles que vous donnent spontanément vos proches.
Pour vos proches ou ceux qui viennent vous consulter, seul le manque de fiabilité de la mémoire ou l’ignorance de l’heure précise est en cause. Pour les célébrités, plusieurs raisons expliquent ce phénomène :
▶ le manque de rigueur de trop nombreux astrologues, qui prennent pour argent comptant des données natales qu’ils n’ont pas vérifiées… quand ils ne les ont pas tout simplement transformées ou inventées pour qu’elles correspondent mieux à leurs a priori, projections et pronostics personnels.
▶ les personnalités du showbiz trichent très souvent sur leurs coordonnées natales. En général, leurs imprésarios leur conseillent de se rajeunir. Certaines stars de la chanson ou du cinéma se font aussi confectionner des horoscopes “sur mesure” qui n’ont d’autre réalité que l’image que ces artistes veulent donner d’eux-mêmes. Il convient donc d’être extrêmement méfiant dans ce domaine.
▶ il y a aussi ce que l’on appelle les “R.P.” (Renseignements Personnels). Ces coordonnées natales sont confiées par une célébrité à un interlocuteur (biographe, journaliste ou astrologue), qui les transmet à d’autres en ne prenant que rarement la peine d’en vérifier la source et l’exactitude. On les retrouve ensuite dans les magazines d’astrologie à grand tirage, les logiciels, les banques de données sur Internet et même dans des livres sérieux, sans mention de la source.
Seuls les extraits de naissance délivrés par les services d’État-Civil de la mairie du lieu de naissance offrent une source relativement fiable. Que vous vouliez établir le thème d’un de vos proches, d’un consultant ou d’une célébrité, c’est ce que vous devez faire avant d’ouvrir vos éphémérides. L’opération est simple : il suffit de faire la demande de l’extrait de naissance, en insistant sur le fait qu’il doit stipuler l’heure de naissance exacte, laquelle ne doit pas être confondue (cela arrive) avec l’heure de déclaration qui figure aussi sur les registres. Ce renseignement, vous pouvez l’obtenir soit par courrier (accompagnez alors votre demande d’une enveloppe timbrée à votre adresse), soit par téléphone. Le courrier est plus sûr : vous disposerez ainsi d’un acte officiel. Les employés de l’État-Civil ne sont pas légalement tenus de vous transmettre ces renseignements par téléphone. Cela dépend de leur serviabilité. En général, ils acceptent.
Soyons très précis : le seul texte de loi actuellement en vigueur sur ce sujet est le décret n° 62-148 du 15/02/1968 (rectifiant le 62-291 du 03/08/1962). Les articles 2 et 3 interdisent d’une part la consultation des registres de moins de 100 ans, d’autre part la délivrance de copies intégrales à d’autres qu’au sujet, à ses ascendants et descendants et conjoint. L’article 5 est fort explicite pour les astrologues : “Les dépositaires des registres sont tenus de délivrer à tout requérant les extraits des actes de naissance ou de mariage. Les extraits d’acte indiqueront, sans autres renseignements, l’année, le jour, l’heure et le lieu de naissance, le sexe, les prénoms et nom de l’enfant tels qu’ils résulteront des énonciations de l’acte de naissance ou des mentions portées en marge de cet acte. En outre, ils reproduiront éventuellement les mentions de mariage, de divorce, de séparation de corps, de décès et de décisions judiciaires relatives à la capacité de l’intéressé.”
Certains officiers d’État-Civil (c’est ainsi qu’ils s’appellent) peuvent refuser de vous délivrer ces renseignements, en arguant par exemple du fait que vous ne faites pas partie de la famille. Ne vous laissez pas impressionner : ils sont dans leur tort, et la loi est de votre côté. En cas de refus de délivrance d’un acte ou si vous trouvez que l’on met un peu trop longtemps à vous répondre (un mois est le maximum), écrivez un deuxième courrier. Menacez de saisir le Parquet du lieu et d’écrire au Procureur de la République en invoquant les textes de loi réglementaires (tout ce qui concerne les litiges d’État-Civil est de nature judiciaire et non administrative). Stipulez expressément que les articles 198 à 199-1 de l’IGREC (Instruction Générale Relative à l’État-Civil) obligent l’État-Civil à faire parvenir un extrait de naissance à qui le demande. Vous n’aurez pas besoin, rassurez-vous, d’aller jusqu’à ces extrémités procédurières : après un tel courrier, vous recevrez très rapidement l’acte que vous avez demandé, et vous aurez enfin une heure de naissance “sûre”…
“Sûre” ? Disons qu’elle vaut infiniment mieux qu’un vague souvenir, une rumeur ou un “R.P.” non vérifié. Mais elle n’est pas sûre à 100 %. Ainsi, en un siècle, on est passé selon l’État-Civil d’environ 80 % de gens qui naissaient à des “heures rondes” à moins de 20 %. Qu’est-il arrivé ?
On observe avec justesse qu’une précision moyenne de dix minutes avant ou après l’heure de naissance est suffisante pour l’astrologue : en 10’, le ciel ne change guère et la hiérarchisation planétaire reste identique. On peut ainsi découper une journée de 24 h en tranches de 10’. D’après ce découpage, une heure “ronde” a une probabilité de sortie de 1/6, ce qui correspond à une fréquence de 16,66 %. Quelle que soit l’année de naissance, il devrait donc y avoir en moyenne entre 16 et 17 % de gens qui naissent à des heures “sonnantes”.
Cette fréquence de sortie n’est observée que pour les heures de naissance enregistrées à partir des années soixante, qui seules peuvent dans l’ensemble être considérées comme fiables. Les fréquences horaires des années précédentes sont “anormales”. Reste à expliquer les raisons de cette anomalie. C’est assez simple.
Jusqu’à la fin de la première moitié du vingtième siècle, la population française (qui constitue cet échantillon d’analyse) était essentiellement rurale. Dans les campagnes, on naissait la plupart du temps à la ferme et l’évaluation de l’heure était le plus souvent approximative. Les paysans vivaient à l’heure du soleil qui rythme la vie agraire, pas avec un chronomètre à la main (d’ailleurs, nombreux étaient ceux qui n’avaient pour tout repère horaire que la cloche de l’église), et ils avaient d’autres soucis que de noter avec exactitude l’heure d’une naissance. Dans les villages dépourvus de mairie, les nouveaux-nés n’étaient fréquemment déclarés au chef-lieu que deux ou trois jours après leur venue au monde. On confondait alors souvent heure de naissance et heure de déclaration, parfois même jour de naissance et jour de déclaration.
Rappelons également que jusqu’en 1891, la quasi-totalité de la France vivait sous le régime du temps local (heure solaire vraie). De 1891 à 1911, l’heure de Paris s’est ensuite imposée comme heure officielle, puis celle de Greenwich. Il est très probable que les populations rurales n’ont pas adopté l’heure officielle le jour même de son institution, et que nombre de naissances survenues à la campagne entre 1891 et, mettons, la fin de la IIe Guerre Mondiale, étaient encore déclarées en heure locale. Ce n’est pas trop grave pour des naissances dans des villages se trouvant sur ou très proches du méridien de Paris de 1891 à 1911 (axe Calais-Albi) ou de Greenwich (axe Alençon-Tarbes) à partir de 1911. En revanche, si la naissance a eu lieu dans l’île d’Ouessan (Finistère), l’erreur s’élève à 20 minutes, et si elle s’est produite à Seltz (Bas-Rhin), l’erreur est de 32 minutes ! Cela suffit amplement, dans de nombreux cas, pour changer complètement la hiérarchie planétaire.
Il est frappant d’observer qu’au fur et à mesure que les populations rurales émigrent vers les villes et que progresse la médecine (intervention de plus en plus systématique des sages-femmes, naissances de plus en plus fréquentes en milieu hospitalier pourvu d’horloges très précises), la fréquence des “heures rondes” tend à se rapprocher de la moyenne théorique.
Les naissances durant la IIe Guerre Mondiale posent d’autres types de problèmes (qui se cumulent avec les précédents). Au fur et à mesure de l’avance des armées allemandes en France, les localités occupées par l’envahisseur adoptaient l’heure du IIIe Reich. La date et l’heure officielles de ces changements est en général bien précisée dans les ouvrages spécialisés comme par exemple les Régimes horaires pour le monde entier d’Henri Le Corre (Éditions Traditionnelles).
Mais entre l’instauration autoritaire d’une nouvelle heure officielle par une armée d’occupation et son application, et surtout son acceptation systématique par les populations occupées, il y a tout un monde. Les problèmes horaires sont particulièrement épineux pour les naissances dans les parages immédiats de la ligne de démarcation. Dans la débâcle, à quelle heure exacte les autorités allemandes ont-elle décrété la nouvelle heure officielle auprès des mairies ? Combien de temps celles-ci ont-elle mis, de plus ou moins bonne grâce, pour obéir ? Il m’est arrivé d’avoir à faire des recherches approfondies pour vérifier des heures de naissance dans ces régions. Il faut savoir que c’est la gendarmerie nationale qui conserve toutes les archives ayant trait à cette sombre période, et que ce corps relève de l’armée, donc du secret-défense. Des gendarmes ont ainsi refusé de me donner les renseignements que je demandais en invoquant le secret-défense !
La ligne de démarcation entre zones libre et occupée
Ce sont là des problèmes objectifs. Il y a aussi les problèmes subjectifs. J’ai connu le cas de parents résistants, ou à tout le moins hostiles à l’occupant, qui préféraient déclarer leurs enfants à l’heure française, en guise de résistance symbolique. Ces cas sont sans doute relativement nombreux. Lorsqu’on a un doute (surtout dans les régions de part et d’autre de la ligne de démarcation, ou bien dans celles où le nombre de résistants était particulièrement élevé, il n’est pas inutile de se poser la question, et éventuellement de mener une petite enquête. On peut aussi penser que certains maires clandestinement résistants ont pu avoir le même genre de résistance symbolique. Difficile à savoir et encore plus à prouver, plus de cinquante ans après…
La conclusion s’impose : les données d’État-Civil comportant des “heures rondes”, surtout celles des gens nés à la campagne ou dans les milieux urbains défavorisés, sont à prendre avec des pincettes jusqu’à la fin des années 50. Plus on remonte dans le temps, plus les heures sont arrondies, et plus on risque de monter un thème erroné si on se fie aveuglément à l’EC.
Pour parvenir à trouver l’heure approximative de la naissance, il faudra donc corriger l’heure dans de très nombreux cas. Il existe plusieurs méthodes pour mener à bien cette délicate opération :
▶ vous pouvez vous livrer à un bidouillage des chiffres issus des statistiques. Sachant que pendant les années 1880, 86 % des heures de naissance étaient des “heures rondes” et que la moyenne théorique est de 17 %, vous serez alors tenté de diviser, multiplier ou faire de savantes règles de trois pour déterminer avec une bonne marge de précision l’âge du capitaine. Abandonnez cette piste : elle ne mène nulle part. Il n’y a dans la très grande majorité des cas jamais les moyens de déterminer avec certitude si l’heure a été arrondie à 3/4, 1/2 ou 1/4 d’heure près. Et si le nouveau-né a été déclaré de nombreuses heures, voire de nombreux jours après sa naissance, la marge d’erreur peut être d’une heure ou plus. La statistique est superflue. Il faut travailler au cas par cas.
▶ l’expérience montre en revanche que les heures de naissance “rondes” sont le plus souvent arrondies à l’unité horaire supérieure (par exemple 10 h 00 au lieu de 9 h 30 ou 9 h 45). Lorsque vous êtes en présence d’une “heure ronde” d’avant 1960, il vaut mieux prendre pour hypothèse (surtout si la naissance a eu lieu en zone rurale) que la personne est née avant l’heure officielle. La même remarque vaut pour les heures “demi-rondes” (6 h 30, 15 h 30). Mais ce n’est pas une certitude absolue : je connais des cas où l’heure de naissance déclarée est en fait celle où a commencé le travail de l’accouchement, lequel est d’une durée très variable selon les femmes et selon les techniques obstétricales utilisées.
▶ On retrouve ici les “R.P.” (Renseignements personnels). Lorsqu’ils proviennent de l’intéressé lui-même, de sa famille proche ou de personnes ayant assisté à l’accouchement, certains d’entre eux permettent de rectifier de réelles erreurs de transcription dues aux services de l’État-Civil. Ces renseignements personnels ne sauraient donc être sous-estimés.
▶ Mais la meilleure méthode est encore d’établir différents thèmes pour différentes heures de naissance se situant autour de l’heure “ronde” officielle. Par exemple, pour une naissance à 10 h 00, faites dans un premier temps des thèmes pour 9 h 30, 9 h 45, 10 h 00 et 10 h 15. Vous obtiendrez ainsi différentes orientations de la sphère locale, et donc différentes hiérarchisations planétaires. impliquant différents fonctionnements possibles. À vous ensuite d’évaluer quel est le thème qui correspond le mieux au fonctionnement de l’individu. Cela n’a rien d’évident. Il faut pour cela beaucoup de subtilité, de prudence et d’expérience. N’oubliez pas que pendant la première moitié du XXe siècle, il y a quand même des gens qui sont réellement nés à des “heures rondes” (12 h 00) ou “semi-rondes” (12 h 30) ou dans leurs parages ! La correction de l’heure doit être circonstanciée et réfléchie, et non systématique. Des faits d’observation précis doivent justifier cette démarche. Sinon, on verse dans le domaine de l’arbitraire
▶ Cette méthode peut aussi être utilisée, par exemple en consultation, lorsque le thème dressé pour l’heure qui vous a été communiquée ne correspond vraisemblablement pas au fonctionnement de l’individu tel que vous observez. Au bout d’une demi-heure d’entretien, pendant laquelle je constatais que je n’avais manifestement pas “le bon thème” sous les yeux, il m’est plusieurs fois arrivé de demander à des consultants de téléphoner immédiatement à leur mairie de naissance pour confirmer l’exactitude de l’heure. Et à chaque fois, l’heure de l’É.C. (surtout lorsqu’elle n’était pas “ronde”) infirmait l’heure inexacte (en général “ronde”) qu’ils m’avaient donné sur la base de souvenirs personnels, et confirmait mes doutes et mes observations…
Prenons tout d’abord quelques exemples de célébrités.
Émile Zola est né le 02/04/1840 à 23 h 00 (22 h 51 GMT) selon l’État-Civil. C’est une “heure ronde” du XIXe siècle. Il est donc très probable qu’elle soit arrondie. En construisant le thème pour cette heure officielle, on remarque que Jupiter, seule planète au-dessus de l’horizon, est dans la zone de son lever, mais qu’elle n’est pas angulaire, puisqu’elle se trouve sur la cuspide de la Maison XII (domification Placidus), et que Saturne en Maison I est trop éloigné de l’horizon pour être considéré comme angulaire. Les seules angularités sont celles d’Uranus-Vénus au FC.
D’où la hiérarchie planétaire suivante : Saturne-Uranus-Vénus-Jupiter-Lune-Mercure-Soleil-Mars-Pluton-Neptune
En le faisant naître une demi-heure plus tôt, à 22 h 30, Jupiter se trouve cette fois dans la zone d’angularité à l’AS, l’angularité d’Uranus-Vénus est plus marquée, mais Saturne est encore plus éloigné de l’AS.
À gauche : Thème d’écliptique. À droite : Thème de domitude
D’où la nouvelle hiérarchie planétaire : Jupiter-Uranus-Vénus-Neptune-Saturne-Lune-Mercure-Soleil-Mars-Pluton.
Cette fois, Jupiter se retrouve en tête de classement, et Saturne passe de la 4e à la 5e position, tandis que Neptune effectue une spectaculaire remontée de la 10e à la 4e position par son carré à Jupiter désormais dominant, ce qui ne peut manquer de modifier considérablement l’interprétation…
En schématisant, le problème qui se pose est le suivant : Émile Zola est-il “jupitérien” ou “saturnien” ? À vous de vous faire votre opinion en lisant ou relisant ses livres, et en épluchant méthodiquement ses biographies…
Jean Gabin est né le 17/05/1904 à 2 h 00 (1 h 51 GMT) à Paris selon l’É.C. Le thème monté pour cette heure se caractérise par l’opposition d’Uranus à Pluton-Lune-Neptune dans l’axe MC-FC. Saturne en début de Maison XII semble trop éloigné de l’AS pour être encore considéré comme angulaire, et pourtant il l’est bel et bien d’après sa position en domitude. Jupiter, bien qu’en en Maison I était considéré comme trop éloigné de l’horizon pour être dominant selon Astrosoft 2.2, mais il l’est pour Astrosoft 3.0 qui a élargi les zones d’angularité.
▶ D’où la hiérarchie planétaire selon Astrosoft 2.2 : Saturne-Uranus-Pluton-Lune-Neptune-Jupiter-Mars-Soleil-Mercure-Vénus.
▶ D’où la hiérarchie planétaire selon Astrosoft 3.0 : Saturne-Jupiter-Uranus-Pluton-Lune-Neptune-Mars-Soleil-Mercure-Vénus.
Imaginons à présent qu’il soit né un quart d’heure avant, à 1 h 45.
À gauche : Thème d’écliptique. À droite : Thème de domitude
▶ Saturne est cette fois plus proche de l’angularité à l’AS. Neptune qui n’est plus angulaire au FC rétrograde de la 5e à la 6e place selon Astrosoft 2.2. L’opposition Uranus-Pluton-Lune reste dominante.
▶ D’où la hiérarchie planétaire suivante selon Astrosoft 3.0 : Saturne-Uranus-Pluton-Lune-Mars-Soleil-Mercure-Vénus-Neptune-Jupiter : Jupiter passe de la 2e à la 10e place !
Mais peut-être Jean Gabin est-il né un peu après 2 h 00 ? Essayons 2 h 15.
À gauche : Thème d’écliptique. À droite : Thème de domitude
Jupiter, qui se rapproche de l’horizon, entre alors dans la zone d’angularité à l’AS : il passe de la 9e à la 1re place. Saturne quant à lui rétrograde de de la 1re à la 6e place, tandis que Neptune, à nouveau angulaire, remonte de la 6e à 3e place.
▶ D’où la hiérarchie suivante selon Astrosoft 2.2 et 3.0 : Jupiter-Uranus-Neptune-Pluton-Lune-Saturne-Mars-Soleil-Mercure-Vénus.
Même question que pour Zola : Gabin était-il “saturnien” ou “jupitérien” ? Le caractère taciturne, froid, distant, introverti, le manque de jovialité du célèbre acteur plaide plutôt pour la première hypothèse, ce qui signifierait qu’Alexis Moncorgé (c’est son vrai nom) serait né un quart d’heure à une demi-heure avant l’heure ronde mentionnée par l’É.C. Mais le débat reste ouvert, puisqu’il ne s’agit là que d’hypothèses.
Pierre Perret est né le 09/07/1934 à Castelsarrasin à 18 h 00 (17 h 00 GMT) selon l’É.C. Le thème construit pour cette heure nous donne la hiérarchie suivante selon Astrosoft 2.2 et 3.0 : Jupiter-Neptune-Vénus-Mars-Lune-Saturne-Soleil-Mercure-Pluton-Uranus.
Elle correspond a priori très bien à ce personnage extraverti et bon vivant, tendre et amateur de bonne chère, aussi affectif (niveau ‘e’ dominant), soucieux d’harmonie (Lune) que réaliste (niveau ‘E’ dominant). Difficile en revanche de le reconnaître dans le froid, sec et rigide duo Saturne-Uranus qui se trouve effectivement en fin de classement. En faisant naître Perret une heure avant, on obtient à la rigueur une très large angularité de Saturne au FC. avant ou après ; et pour qu’il soit “uranien”, il aurait fallu qu’il naisse deux heures après l’heure déclarée. C’est donc le genre de thème qui ne peut pas être radicalement bouleversé par une correction horaire raisonnable.
Vous pouvez utiliser la même méthode prudente et objective, basée sur la logique et l’observation, pour corriger si nécessaire les heures de naissance “rondes” de vos proches ou de vos consultants, en n’oubliant pas qu’à partir des années 60, la très grande majorité des “heures rondes” déclarées à l’É.C. correspondent probablement, à cinq minutes près, à l’heure de naissance effective. Cette démarche demande toutefois de s’interroger, d’une part sur la pertinence et les limites de ce que nous appelons les “zones de valorisation”, et d’autre part sur la légitimité des corrections entreprises sur la seule foi de l’observation psychologique ou d’éléments biographiques ou autobiographiques. Ces questions ne sauraient être éludées.
Les limites de ces zones ont été définies par des siècles d’observation et de statistiques. Elles sont donc plus qualitatives que quantitatives. Elles mesurent, non le degré précis et quantifié de “force” ou de “puissance” relative d’un astre au cours de son parcours quotidien dans la sphère locale, mais son évaluation expérimentale, clinique, concrète, vérifiée, contrôlée et amendée (et toujours amendable) grâce à l’étude de milliers de thèmes. Il ne faut donc pas prendre les limites de ces zones comme des certitudes absolues, mais comme des repères momentanés et relativement fiables à l’intérieur d’une recherche expérimentale et théorique qui est toujours en cours.
Ne décidez donc pas du sort d’une planète “litigieuse” (que ce soit en heure déclarée ou en heure corrigée) en fonction des strictes let formelles limites de la “grille de hiérarchisation” ci-dessus décrite. Cette dernière n’est qu’un moment de la recherche, non son aboutissement définitif. En revanche, c’est grâce aux raisonnements empiriques que vous venez de lire que l’élaboration de cette “grille” a été possible. En cela, elle n’a rien d’arbitraire ni de théorique (au sens le plus péjoratif ce de mot)… mais d’autres (très nombreuses) observations et expérimentations peuvent amener à modifier relativement (mais non fondamentalement) les limites des “zones de valorisation” actuelles, voire certains critères de hiérarchisation… en attendant qu’une théorie (au sens le plus noble de ce mot) basée sur des qualifications relativement précises et réalistes de la puissance relative des planètes au cours de leur cycle diurne-nocturne nous permette d’acquérir davantage de certitude. Pour l’instant, dans l’état actuel de nos connaissances astrologiques, nous ne pouvons que nous prévaloir que des résultats d’une pratique expérimentale aussi rigoureuse et objective que possible.
Pour être concret, si une planète se trouve à ±1° d’une de ces “zones de valorisation”, n’en concluez pas qu’elle est automatiquement inclue ou exclue, mais interrogez-vous sur la limite de ces zones en fonction de vos (nombreuses, prudentes et critiques) observations personnelles. Et si des résultats statistiquement probants vous semblent en découler, même et surtout s’ils contredisent nos propres observations, n’hésitez pas à nous les communiquer : nous sommes toujours en recherche…
La correction de l’heure est légitime pour plusieurs raisons. La première relève du processus même de la naissance, qui ne dure pas qu’un instant, ce dernier fût-il précisément inscrit sur un acte l’État-Civil. Existe-t-il un mécanisme décisif et si oui, lequel ? Le changement de milieu gravifique lors de la perte des eaux ? L’expulsion de l’enfant du ventre de sa mère ? La coupure du cordon ombilical ? La première respiration autonome ? Nos connaissances actuelles ne nous permettent pas de le savoir avec certitude. Ces processus se succèdent à l’intérieur d’une plage de temps variable pour chaque naissance. S’ils durent plus d’une vingtaine de minutes, il peut se produire, entre le début et la fin du processus, de notables changements dans l’organisation de la sphère locale, et même des modifications profondes de la hiérarchie planétaire. Il y a donc lieu de s’interroger et d’apporter le cas échéant les corrections nécessaires.
La question se pose alors de la légitimité et de la rationalité des critères de correction. L’astrologue n’aura-t-il pas tendance à choisir l’heure qui confirme le mieux ses préjugés implicites ou explicites, ce qui aboutit à une manipulation des faits ? Le risque existe effectivement. À cela on peut opposer un contre-argument de poids. À l’aide des formules du R.E.T. et du zodiaque réflexologique (F+, F−, etc.), sans connaître rien du thème d’un individu, on peut, par l’observation de ses comportements ou de ses œuvres, déduire l’organisation la plus probable de son thème avec un très bon degré de précision. Ceux qui ont bien compris et savent bien utiliser ces outils conditionalistes pratiquent ce genre de “prévisions” depuis longtemps, prévisions qui sont dans la très grande majorité des cas confirmées par l’érection du thème a posteriori. “Cette voie de reconstitution, note J.-P. Nicola, au moins approchée d’un thème, est l’une des plus probantes pour démontrer la réalité et l’objectivité de l’astrologie”.
L’aptitude, prouvée et contrôlée, d’un l’astrologue à reconstituer les grandes lignes de son thème à partir de son observation du fonctionnement caractéristique d’un individu rend ainsi tout à fait légitime sa prétention à corriger l’heure de naissance. C’est une expérience scientifique, rationnelle, réversible (“Compte tenu de votre thème, je peux vous dire comment vous fonctionnez” ou “Compte tenu de votre fonctionnement, je peux vous dire quelles sont les éléments les plus importants de votre thème”). Il s’ensuit évidemment qu’un astrologue qui n’est pas capable de procéder à ce genre de reconstitutions expérimentales et objectives devrait éviter de corriger quelque heure que ce soit, à moins qu’il n’accorde une foi absolue dans la pertinence de ses intuitions.
Pour finir, le tableau suivant décrit les transformations des hiérarchies planétaires de 0 h 00 à 24 h 00 le 15/08/1934 pour un lieu situé à 44° 24′ N et 8° 56′ E. La journée a été divisée en périodes de 30 minutes. À chaque nouvelle demie-heure, j’ai relevé la hiérarchie planétaire. Les tranches horaires en gris désignent les moments où la hiérarchie change radicalement. C’est évidemment lorsqu’à une rangée blanche succède une rangée grise (et vice-versa) que le problème de la correction de l’heure se pose avec le plus de pertinence et le plus d’acuité.
Le ciel de ce jour-là est organisé de telle manière que Neptune est la planète la plus isolée. Elle se retrouve ainsi, étant donnés nos critères de hiérarchisation, plus souvent en bas du tableau que toutes les autres.
Le chanteur Nino Ferrer est né à l’intérieur d’une de ces 48 plages horaires. Devinez la ou lesquelles ? Si vous parvenez à la ou les identifier (bien entendu sans tricher, sans rechercher son thème dans une banque de données), vous êtes en bon chemin pour devenir un as dans la correction de l’heure.
Les significations planétaires
par
620 pages. Illustrations en couleur.
La décision de ne traiter dans ce livre que des significations planétaires ne repose pas sur une sous-estimation du rôle des Signes du zodiaque et des Maisons. Le traditionnel trio Planètes-Zodiaque-Maisons est en effet l’expression d’une structure qui classe ces trois plans selon leur ordre de préséance et dans ce triptyque hiérarchisé, les Planètes occupent le premier rang.
La première partie de ce livre rassemble donc, sous une forme abondamment illustrée de schémas pédagogiques et tableaux explicatifs, une édition originale revue, augmentée et actualisée des textes consacrés aux significations planétaires telles qu’elles ont été définies par l’astrologie conditionaliste et une présentation détaillée des méthodes de hiérarchisation planétaire et d’interprétation accompagnées de nombreux exemples concrets illustrés par des Thèmes de célébrités.
La deuxième partie est consacrée, d’une part à une présentation critique des fondements traditionnels des significations planétaires, d’autre part à une présentation des rapports entre signaux et symboles, astrologie et psychologie. Enfin, la troisième partie présente brièvement les racines astrométriques des significations planétaires… et propose une voie de sortie de l’astrologie pour accéder à une plus vaste dimension noologique et spirituelle qui la prolonge et la contient.
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Pluton planète naine : une erreur géante
par
117 pages. Illustrations en couleur.
Pluton ne fait plus partie des planètes majeures de notre système solaire : telle est la décision prise par une infime minorité d’astronomes lors de l’Assemblée Générale de l’Union Astronomique Internationale qui s’est tenue à Prague en août 2006. Elle est reléguée au rang de “planète naine”, au même titre que les nombreux astres découverts au-delà de son orbite.
Ce livre récapitule et analyse en détail le pourquoi et le comment de cette incroyable et irrationnelle décision contestée par de très nombreux astronomes de premier plan. Quelles sont les effets de cette “nanification” de Pluton sur son statut astrologique ? Faut-il remettre en question son influence et ses significations astro-psychologiques qui semblaient avérées depuis sa découverte en 1930 ? Les “plutoniens” ont-ils cessé d’exister depuis cette décision charlatanesque ? Ce livre pose également le problème des astres transplutoniens nouvellement découverts. Quel statut astrologique et quelles influences et significations précises leur accorder ?
Enfin, cet ouvrage propose une vision unitaire du système solaire qui démontre, chiffes et arguments rationnels à l’appui, que Pluton en est toujours un élément essentiel, ce qui est loin d’être le cas pour les autres astres au-delà de son orbite. Après avoir lu ce livre, vous saurez quoi répondre à ceux qui pensent avoir trouvé, avec l’exclusion de Pluton du cortège planétaire traditionnel, un nouvel argument contre l’astrologie !
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