Qu’on soit matérialiste ou non, qu’on soit atteint d’anosmie (perte du sens de l’odorat) ou pas, il est difficile de se désintéresser complètement de l’argent. Il ne fait pas toujours le bonheur, certes (surtout celui des pauvres, comme chantait Coluche), il n’y contribue même pas toujours… mais il est devenu nécessaire, indispensable même depuis la fin de l’ère du troc. L’astrologie classique met l’argent sous la gouverne de Jupiter, planète à laquelle sont attribuées, à tort ou à raison, la chance et la richesse. Faudrait-il donc être né au lever ou à la culmination de Jupiter pour devenir milliardaire ? Il est plus sûr, jupitérien ou pas, d’hériter d’une famille fortunée. Néanmoins, en fonction de son thème, chacun a un rapport original à l’argent…
Aux débuts de l’humanité, les hommes se contentaient d’échanger des produits : c’était la civilisation du troc. Du blé contre des épices, du poisson contre de la viande, des armes contre des bijoux. Avec le développement des voyages, ces échanges se firent de plus en plus nombreux et portèrent sur des quantités toujours plus importantes de marchandises. Un jour, quelqu’un imagina de remplacer les produits concrets du troc par une valeur symbolique, la monnaie d’échange.
Les premiers instruments monétaires étaient encore eux-même des objets concrets : os, fourrures, coquillages, fèves. Les premières monnaies métalliques virent le jour chez les mésopotamiens (qui inventèrent aussi l’écriture et les mathématiques et découvrirent l’astronomie et l’astrologie). Elles étaient en plomb et se présentèrent d’abord sous la forme de lingots frappés de symboles représentant un poids déterminé. Progressivement apparurent les pièces de monnaies en or, en argent ou en bronze, puis les billets de banque grâce à l’invention de l’imprimerie.
Pendant des siècles, les pièces de monnaie gardèrent une valeur concrète : à poids égal, une pièce d’or valait deux pièces d’argent, et ces deux métaux avaient une valeur intrinsèque en raison de leur rareté. Aujourd’hui, nos pièces fabriquées avec des alliages peu onéreux choisis pour leur résistance n’ont plus qu’une valeur abstraite : c’est le chiffre désignant la valeur monétaire qui est gravé dessus qui compte, et non le métal dont elles sont faites. Les billets et cartes bancaires sont encore plus abstraits : un rectangle de papier imprimé ou de matière plastique ne valent rien en soi et ne nous seraient d’aucune utilité pour se procurer des biens de consommations dans des endroits ou la monnaie n’existe pas (y en a-t-il encore ?).
D’un point de vue économique, l’argent facilite et fluidifie les relations entre les Hommes. Grâce à lui, plus besoin de voyager avec une tonne de maïs pour l’échanger contre un kilo d’épices : l’argent-symbole pèse moins lourd et fait aussi bien l’affaire. L’argent peut être prêté avec ou sans intérêt, volé, donné, jeté par les fenêtres, thésaurisé, investi, contrefait, objet de spéculation boursière. De nos jours où tout s’achète et tout se vend, même les consciences, l’espèce humaine est devenue de plus en plus sonnante… et trébuchante (le trébuchet était une petite balance de précision servant à peser les petites quantités de métaux précieux).
Si le passage du troc au fric a été un efficace et incontestable progrès sur le plan des échanges économiques entre pays et civilisations différentes, il n’en est pas toujours de même d’un point de vue humain, moral ou spirituel. Idéalement, l’argent ne devrait servir qu’à se nourrir, à se loger, à se vêtir et pour le reste, les hommes devenus anges vivraient d’amour et d’eau fraîche… Seuls quelques saints, moines et ascètes ont ce rapport frugal et limité à l’argent.
C’est que l’argent, pour immatériel et insaisissable qu’il soit devenu, n’en exerce pas moins une puissante influence sur nos relations sociales. Nos sociétés modernes sont hiérarchisées en fonction de lui : au sommet se trouvent les riches et les puissants, à la base ou à la marge les gagne-petit et les miséreux sans pouvoir. Notre compte en banque décide de notre classe sociale, et donc de nos rencontres, de nos amitiés, de nos amours. Les riches et les pauvres se mélangent rarement.
L’argent rend fous ceux qui en ont trop ou pas assez et bien souvent envieux ceux qui sont entre ces deux extrêmes. Certains ne pensent qu’à ça. Ils en amassent pour con-sommer à foison des produits prestigieux, l’empiler dans des coffres ou accroître leur pouvoir d’influence. Pour un mécène ou généreux donateur, combien de rapaces cupides prêts à sacrifier toutes les valeurs pour s’enrichir ? L’argent corrompt, c’est dans sa nature.
En astrologie classique, la planète Jupiter est associée à la richesse. Ceux qui naissent sous une forte influence de Jupiter ont effectivement, plus que d’autres, le sens de leurs intérêts matériels, le goût des honneurs, le besoin de se donner les moyens tangibles de paraître. Un Jupiter consonant et dominant fait les gens ambitieux, pragmatiques, bon gestionnaires ; dissonant, il les rend arrivistes, dépensiers, matérialistes.
Mais ce n’est pas la position de Jupiter dans votre thème astral qui vous fait riche ou pauvre. On est riche parce qu’on naît riche, on le devient parce qu’on déploie tous les efforts (moraux et immoraux) nécessaires pour le devenir ou parce qu’on a gagné le gros lot au Loto. On est pauvre parce qu’on est né pauvre, qu’on n’est pas doué pour s’enrichir ou qu’on s’en fiche, on le devient à la faveur d’un licenciement, par mauvaise gestion ou maladie…
Dans son Tetrabiblos (150 ans apr. J.-C.), l’astrologue Ptolémée n’attribue d’ailleurs à aucune planète le monopole exclusif sur la richesse. Celle-ci apparaît par Saturne “par le moyen des édifices, de la navigation et de l’agriculture”, par Jupiter “par la tutelle, par les charges de justice et par celles qui appartiennent au ministère divin”, par Mars “par la milice et la conduite des armées”, par Vénus “par les amis ou par les bienfaits des femmes”, par Mercure “par l’éloquence et par le négoce”. En adaptant ce textes aux conditions économiques contemporaines, l’enrichissement saturnien est fondé sur des activités qui demandent des investissements prévoyants, hasardeux et à long terme, le jupitérien par l’exercice de fonctions sociales prestigieuses et rémunératrices, le marsien par le goût de la lutte des self-made-men, le vénusien et le mercurien par l’habileté dans les relations sociales.
À chaque planète donc, son rapport à l’argent et sa façon de vivre la richesse… ou la pauvreté. Pour paraphraser le dicton, il vaut mieux être riche, beau et en bonne santé, même sans Jupiter que pauvre, laid et malade avec un Jupiter dominant… L’astrologie ne vous dira jamais si vous serez riche ou non, mais elle vous dira par quels moyens vous avez le plus de chances (ou de risques) de le devenir compte tenu de votre situation financière initiale, et quel rapport vous entretenez avec l’argent : fasciné avec Pluton, fluctuant avec Neptune, puissant avec Uranus, prudent avec Saturne, ostentatoire avec Jupiter, réaliste avec Mars, érotique avec Vénus, désinvolte avec Mercure, narcissique avec le Soleil ou insouciant avec la Lune.
Aucun Signe du zodiaque ne prédispose à faire fortune. Le Taureau passe théoriquement pour être très intéressé, la Vierge radine, le Sagittaire et le Lion dépensiers. Dans la réalité, on rencontre quantité de Taureau prodigues ou de Lion radins. La radinerie ou la prodigalité dépendent en outre de la pauvreté ou de la richesse d’un individu : il est plus facile d’être prodigue avec un portefeuille bien rempli et de lésiner quand les fins de mois sont toujours difficiles…
Pour devenir riche, très riche, rien de tel que d’être un grand capitaine d’industrie, un PDG de multinationale, un chef de très grosse entreprise qui accumule les jetons de présence aux conseils d’administration des sociétés les plus rentables.
Nous avons réuni les thèmes de 43 très grands patrons hexagonaux, le top-niveau du capitalisme à la française, pour en faire l’étude statistique : certains Signes du zodiaque, certaines planètes sont-ils plus souvent dominants que dans l’ensemble de la population ?
▶ Planètes : Le résultat est indiscutablement positif pour les planètes : les très grands patrons ont une très forte tendance à naître aux heures fortes (lever, coucher, culmination) de Jupiter, Pluton et Soleil (respectivement 58 %, 53 % et 49 %). Six grands patrons sur dix ont un Jupiter dominant, cinq sur dix un Pluton ou un Soleil dominants.
Un tel résultat ne peut en aucun cas être dû au hasard, et cela d’autant plus que les trois planètes qui se détachent du lot correspondent aux résultats qu’un astrologue avisé pouvait attendre et prévoir. En effet, Soleil, Jupiter et Pluton ont en commun le goût du pouvoir : pouvoir visible pour le Soleil, pouvoir économique pour Jupiter et pouvoir occulte pour Pluton. Ce trio planétaire signe les caractères à la fois autoritaires et secrets, pragmatiques et impitoyables, aspirant à une forte reconnaissance sociale (Soleil-Jupiter) tout en se donnant les moyens de tirer les ficelles dans l’ombre (Pluton).
En revanche, les très grands patrons ont tendance à “fuir” la Lune, Vénus et Neptune : moins de trois sur dix sont nés aux heures fortes de ces trois planètes. Là encore, rien d’étonnant : le trio Lune-Vénus-Neptune favorise l’affectivité, les sentiments et le goût de la quiétude. Ces traits de caractère conviennent assez mal au monde des affaires…
▶ Zodiaque : Le Lion, le Scorpion et le Verseau arrivent nettement en tête des Signes solaires. Les scores obtenus par ces trois Signes sont encore plus remarquables si on les compare à la moyenne nationale. Pour des raisons démographiques, il naît beaucoup plus d’individus au printemps (et surtout sous le Signe du Taureau) qu’en automne (le Scorpion est statistiquement le moins nombreux). Les très grands patrons boudent les Signes de printemps et plébiscitent les Signes de milieu de saison, à l’exception du Taureau. Ces Signes ont en commun le sens des dosages et des rapports de force, qualités qui ne sont pas inutiles pour ces individus… En revanche, le Bélier et le Poissons sont très peu représentés…
En dehors des Signes solaires, les grands patrons naissent avec de grandes fréquences de la Lune en Gémeaux, de Vénus en Scorpion, de Mercure en Sagittaire et de Mars en Lion. À l’inverse, ils évitent Mars en Gémeaux et la Lune en Lion.
▶ Maisons : selon les règles de l’astrologie classique, la Maison II est celle de l’argent, des possessions. Elle devrait être sur-représentée chez notre groupe de milliardaires assoiffés de profits. Eh bien, pas du tout : le score qu’elle obtient se situe juste en-dessous de la moyenne. Par contre, les Maisons III (relations, communications) et XII (épreuves, mystères), et dans une moindre mesure les Maisons I (l’image de la personnalité) et XI (les amis, les projets) se taillent la part du lion. Nombreux sont les astrologues modernes à douter de l’influence ou tout au moins des significations traditionnellement attribuées aux Maisons… voilà qui peut apporter de l’eau à leur moulin !
Conclusion : si vous êtes né avec Jupiter, Pluton et le Soleil (en Lion, Scorpion ou Verseau) à l’Ascendant ou au Milieu-du-Ciel, la Lune en Gémeaux, Mercure en Sagittaire, Vénus en Scorpion, Mars en Lion, les Maisons III ou XII occupées par de nombreuses planètes ; si en plus vous sortez d’une grande école de commerce, que vous êtes né dans un milieu aisé et que vous avez le goût du bizness, vous avez le profil d’un très grand patron. À vous la gloire, la puissance et l’argent si, en plus de vos efforts, la chance et le contexte économique vous sourient ! À l’inverse, si vous êtes né Bélier ou Poissons avec une dominante Neptune, Lune (en Lion), Vénus (en Bélier) et une importante Maison V, que vos parents sont pauvres et que vous avez arrêté vos études au certificat d’études, vous êtes assez peu adapté à ce monde de requins affairistes. Mais peut-être préférez-vous être artiste ou poète ?
Article paru dans le n° 3 d’Astrologie naturelle (juillet 1998).
Les significations planétaires
par
620 pages. Illustrations en couleur.
La décision de ne traiter dans ce livre que des significations planétaires ne repose pas sur une sous-estimation du rôle des Signes du zodiaque et des Maisons. Le traditionnel trio Planètes-Zodiaque-Maisons est en effet l’expression d’une structure qui classe ces trois plans selon leur ordre de préséance et dans ce triptyque hiérarchisé, les Planètes occupent le premier rang.
La première partie de ce livre rassemble donc, sous une forme abondamment illustrée de schémas pédagogiques et tableaux explicatifs, une édition originale revue, augmentée et actualisée des textes consacrés aux significations planétaires telles qu’elles ont été définies par l’astrologie conditionaliste et une présentation détaillée des méthodes de hiérarchisation planétaire et d’interprétation accompagnées de nombreux exemples concrets illustrés par des Thèmes de célébrités.
La deuxième partie est consacrée, d’une part à une présentation critique des fondements traditionnels des significations planétaires, d’autre part à une présentation des rapports entre signaux et symboles, astrologie et psychologie. Enfin, la troisième partie présente brièvement les racines astrométriques des significations planétaires… et propose une voie de sortie de l’astrologie pour accéder à une plus vaste dimension noologique et spirituelle qui la prolonge et la contient.
Téléchargez-le dès maintenant dans notre boutique
Pluton planète naine : une erreur géante
par
117 pages. Illustrations en couleur.
Pluton ne fait plus partie des planètes majeures de notre système solaire : telle est la décision prise par une infime minorité d’astronomes lors de l’Assemblée Générale de l’Union Astronomique Internationale qui s’est tenue à Prague en août 2006. Elle est reléguée au rang de “planète naine”, au même titre que les nombreux astres découverts au-delà de son orbite.
Ce livre récapitule et analyse en détail le pourquoi et le comment de cette incroyable et irrationnelle décision contestée par de très nombreux astronomes de premier plan. Quelles sont les effets de cette “nanification” de Pluton sur son statut astrologique ? Faut-il remettre en question son influence et ses significations astro-psychologiques qui semblaient avérées depuis sa découverte en 1930 ? Les “plutoniens” ont-ils cessé d’exister depuis cette décision charlatanesque ? Ce livre pose également le problème des astres transplutoniens nouvellement découverts. Quel statut astrologique et quelles influences et significations précises leur accorder ?
Enfin, cet ouvrage propose une vision unitaire du système solaire qui démontre, chiffes et arguments rationnels à l’appui, que Pluton en est toujours un élément essentiel, ce qui est loin d’être le cas pour les autres astres au-delà de son orbite. Après avoir lu ce livre, vous saurez quoi répondre à ceux qui pensent avoir trouvé, avec l’exclusion de Pluton du cortège planétaire traditionnel, un nouvel argument contre l’astrologie !
Téléchargez-le dès maintenant dans notre boutique