“… Existe-t-il une harmonie préétablie, à laquelle l’homme est sensible parce qu’il vit dans ce monde harmonieux, ou bien crée-t-il lui-même l’harmonie ? Découvrons-nous la réalité harmonieuse… ou bien créons-nous l’harmonie de la réalité ?” Alain Connes.
Ce livre est dédié aux mémoires oubliées des Sumériens, aux astronomes qui ont renié l’Homme, aux astrologues qui ont renié le Ciel.
“La réalité mathématique, de par sa structure, son harmonie interne, est une réserve inépuisable d’organisation. En choisissant au hasard des formules, on n’obtiendra de résonance entre elles, que si elles ont, ensemble, une certaine cohérence. Les mathématiques ont justement pour fonction de montrer l’existence de cette cohérence.”
“… existe-t-il une harmonie préétablie, à laquelle l’homme est sensible parce qu’il vit dans ce monde harmonieux, ou bien crée-t-il lui-même l’harmonie ? Découvrons-nous la réalité harmonieuse… ou bien créons-nous l’harmonie de la réalité ?” Alain Connes [1].
Appliqués, depuis la naissance aux étapes de la maturation (apprentissages et désapprentissages de la vie), les cycles planétaires utilisés par les astrologues restituent les significations astrologiques traditionnelles acquises par l’intuition et l’empirisme des astronomes-astrologues du passé. Les premiers éléments de cette correspondance entre l’évolution humaine et les caractéristiques en nombres et durée des cycles majeurs d’un système extérieur à l’homme, ont été exposés dans un cours par correspondance en 1963–64, sous la nomination de “Théorie des âges”. Rares ceux qui l’ont récupérée sous un autre vocable. À cette époque, d’hiver 61–62, j’étais seulement convaincu du principe : mises en coïncidence avec les principaux stades du développement bio-socio-psychologique, les horloges planétaires sont en relation parfaite avec leurs attributions classiques :
▶ sur le mode adapté, dans une évolution normale, pour les significations de la planète qui achève son premier cycle (échéance du premier retour héliocentrique)
▶ sur le mode dissonant-inadapté pour la planète qui, dans l’ordre croissant des cycles, succède, et applique à son premier retour héliocentrique.
Ce principe simple rend l’astrologie évidente, concrète, incarnée, a la portée d’une expérience quotidienne, sans utilisation d’horoscopes, d’éphémérides, d’astrologues. Il substitue au sens inconnu des symboles, la réalité connue ou connaissable [2].
Les Mythes placent les dieux aux Olympes, l’astropsychologie dans l’Inconscient collectif. Avec les planètes-âges les dieux grandissent dans nos enfants, vieillissent et meurent dans nos parents, retournent à nos mémoires généalogiques, nous reviennent par souvenances transfigurées.
Mais n’y aurait-il pas dans la théorie des âges une dramatisation excessive de transits observables par n’importe quel praticien attentif au déroulement des cycles ? De fait, il ne s’agit que du traitement habituel des retours planétaires aux longitudes natales ou à leurs aspects. Lorsque Jupiter, autour de deux ans, prend la relève du premier cycle de Mars, il n’est, sensiblement, qu’à 60° de sa longitude de départ. Ce n’est pas cet aspect, faible dans les majeurs, qui lui donne autorité sur une nouvelle phase de développement, mais le fait que dans l’ordre naturel des planètes, il succède à Mars, et qu’il devra en conduire les acquis jusqu’à Saturne, enrichis, remodelés par les siens. De même, lorsque Saturne prend le relais à 12 ans ce n’est pas le quinconce à sa position de départ qui désigne son rôle à l’âge critique, mais son rang dans la succession des orbites du système solaire. À ceux qui justifient les problèmes et valeurs de l’adolescence par son opposition à lui-même à 14–15 ans, la théorie des âges répond que c’est plutôt la crise pubertaire qui donne à toutes les oppositions de Saturne, antérieures ou ultérieures, le sens de manque, du déséquilibre à combler. Tout comme ses aspects harmoniques exprimeront les tassements de la stabilité acquise avant la trentième année. Ce raisonnement, pour les crises et leurs solutions, s’applique à toutes les planètes.
L’astrologue Jean Carteret qui n’a pas résisté 3 mois à admettre une astrologie complémentaire de sa métaphysique, disait déjà que les planètes sont des contenants que chacun remplit de ses contenus. Au plan des grandes étapes de la maturation, dans la chronologie des cycles, les contenus généraux sont donnés par l’espèce. D’où la liaison inévitable entre astrologie-cosmologie-phylogenèse. La genèse des significations astrologiques relève de l’histoire de la création, des origines à l’Homme, et ce n’est pas une affirmation religieuse. D’autres contenus varient selon les cultures, suivant ce que les mœurs d’une époque et d’une société font des âges de la vie et suivant les périodisations que l’on adopte.
Comme le squelette sous la chair, la roche sous la mer, sous la variabilité des significations tributaires des coutumes les plus conditionnelles, inhérent à la subjectivité apparente de l’espèce, se décèle le R.E.T. Il repose sur l’universalité des nombres un, deux, plusieurs. Aucune théorie des âges ne devient recevable, au titre de théorie, sans démonstration de la réalité des fonctions planétaires dans les phases principales de la maturation (théorie des âges). Ce couple âges/R.E.T., chronologie/simultanéité, qui définit le temps conçu par le conditionalisme, caractérise sous une forme géométrique la structure du système solaire ou la cohérence de l’ensemble harmonise celle de la succession des orbites. Dans ce modèle, la simultanéité induit la chronologie et, induction réciproque, la chronologie induit la simultanéité.
Théorie vient du grec théoria, contemplation, méditation, racine commune à théorème et théâtre. J’ai retenu ce terme, non pour l’opposer à la pratique, mais parce qu’outre la réflexion, préférable au bricolage qui passe pour expérimental, au sens moderne, une théorie suppose “une synthèse organisée d’hypothèses explicatives … Une théorie représente l’état de nos connaissances dans un certain domaine, et elle varie (elle peut même être abandonnée) avec le progrès de nos connaissances. Une théorie qui se figerait contre le progrès des connaissances deviendrait une doctrine” [3].
Y a-t-il jamais eu de théorie astrologique… de tentative d’explicative fondée sur le progrès des connaissances ? Le plus souvent on oppose “les faits” (“ça marche”) à tout espèce de système logique qualifié de doctrinaire en raison de son effort de rigueur. La théorie des âges est une théorie digne de ce nom parce qu’elle peut se développer, s’enrichir des recherches de la psychogénétique, se confronter à d’autres explicatives, déboucher sur autre chose. À l’heure actuelle, elle concerne le champ d’observations le plus direct de l’hypothèse astrobiologique. Les comportements du nouveau-né, de l’enfant, de l’adolescent, de l’adulte et du vieil âge sont observables par tous, avec plus ou moins de compétence. Ce sont les observations pertinentes qui corrigent notre connaissance des fonctions planétaires. Les données astrométriques font également partie de notre univers expérimental.
D’autres cycles, d’autres segmentations temporelles changeraient les significations planétaires. Ainsi, il est apparu que les cycles géocentriques ou l’origine prise au jour de la conception plutôt que celui de la naissance, éliminent les corrélations validées par les cycles héliocentriques. La recherche des causes de leur efficacité n’en est que plus fondée.
“On ne peut comprendre l’œil sans connaître le Soleil”… écrit S. Vavilov. “Au contraire, les propriétés du Soleil nous permettent théoriquement de brosser un tableau des propriétés de l’œil telles qu’elles doivent l’être, sans les connaître, à l’avance” [4]. Cette déclaration d’un Académicien des Sciences, ex-Président de son Académie, mérite d’être élargie : on ne peut comprendre, ni connaître l’homme, sans connaître et comprendre le système solaire, la lumière, la gravitation, tout ce que gouverne le Soleil et qui le gouverne.
Sur ce principe d’intégration, des savants pas trop bornés, des mystiques un peu logiques s’accordent sans peine. Microcosme et macrocosme participent de la même Unité, que l’homme en soit le centre ou l’accident périphérique. Les divergences s’accusent, dès lors qu’il s’agit de définir les voies de communication entre le ciel et l’homme, l’infiniment grand et l’infiniment petit. Les astrologues deviennent les plus intraitables, parce qu’un principe, tel celui du “haut comme le bas”, pour rester métaphysique, ne doit pas se démontrer. Pris dans la réalité, ce n’est plus le principe, mais l’une de ses vulgaires applications.
Ce qui suit en tableaux et figures concerne le bilan résumé de mon choix, depuis 1963, dans la voie interdite, car la honte s’est déplacée du sexe du Moi a la raison du “çà” : du “çà”-l’objet, et du “çà”-est-un-autre. Bilan évolutif : après l’avoir soumis à un maximum de réinvestigations critiques, j’ose dire que s’il ne propose pas de cosmogonie planétaire définitive, aucune ne pourra sérieusement se construire sans ces résultats qui renvoient au Soleil et au modèle de l’atome d’hydrogène. Aucun essai sur les distances et les gravités n’a débouché sur des filons de cette taille. Seule, la loi ou pseudo-loi de Bode, situait dans l’invisible les astéroïdes non-découverts. L’essentiel pour l’astrologue conditionaliste qui se contenterait de généralité, peut être dans la confirmation d’un milieu (le système solaire dans ce cas précis) organisé/organisateur, à l’image du cerveau.
Pour les questions techniques : le tableau I contient toutes les données nécessaires au contrôle des calculs. Les figures sont destinées aux lecteurs qui supportent pas les chiffres. Elles suffisent à la compréhension de la démarche et des conclusions. Les algébristes, méprisants envers les géomètres, n’auront qu’à fermer les yeux.
Sans plus d’explication, certains ouvrages d’astronomie appellent demi-grands axes les distances des planètes à l’aphélie, et distances moyennes les demi-grands axes. Le tableau I respecte les désignations classiques (voir Connaissance des Temps aux éditions Gauthier-Villars) qui sont celles des ellipses et figures de la même famille.
TABLEAU I — Données astrométriques des planètes principales.
Excentricité | Planète | Distance périhélie (UA) | Distance aphélie (UA) | Demi-grand axe (UA) |
0,2056 | Mercure | 0,308 | 0,466 | 0,387 1 |
0,0068 | Vénus | 0,718 | 0,729 | 0,723 3 |
0,0167 | Terre | 0,983 | 1,017 | 1 |
0,0933 | Mars | 1,382 | 1,666 | 1,523 7 |
0,077 | Cérès | 2,557 | 2,983 | 2,77 |
Vesta | 2,362 | 2,57 | 2,15 | |
0,0483 | Jupiter | 4,951 | 5,454 | 5,202 6 |
0,0559 | Saturne | 9,02 | 10,089 | 9,554 7 |
0,0463 | Uranus | 18,328 | 20,108 | 19,218 1 |
0,009 | Neptune | 29,839 | 30,381 | 30,109 6 |
0,2486 | Pluton | 29,634 | 49,243 | 39,438 7 |
Densité moyenne | Planète | Révolution sidérale | Vitesse (km/s) | Rayon (l = 1) |
Masse (l = 1) |
5,44 | Mercure | 87,97 j | 47,879 | 0,382 | 0,055 |
5,25 | Vénus | 224,70 j | 35,022 | 0,949 | 0,815 |
5,52 | Terre | 365,25 j | 29,785 | 1 | 1 |
3,94 | Mars | 1 a. 321,73 j | 24,130 | 0,533 | 0,107 |
2,1 | Cérès | 4 a. 219 j | 17,896 | 0,078 | 2 × 10−4 |
3 | Vesta | 3 a. 230 j | 19,38 | 0,044 | 4 × 10−5 |
1,31 | Jupiter | 11 a. 315 j | 13,058 | 11,19 | 317,95 |
0,69 | Saturne | 29 a. 167 j | 9,636 | 9,45 | 95,2 |
1,2 | Uranus | 84 a. 7,4 j | 6,794 | 4 | 14,6 |
1,64 | Neptune | 164 a. 280 j | 5,428 | 3,89 | 17,2 |
2,10 | Pluton | 247 a. 249 j | 4,743 | 0,18 | 0,002 |
Unité astronomique (UA) | = | 1,495 978 7 × 1011 m | |
Constante de la gravitation | G | = | 6,672 × 10−11 m3 · kg−1 · s−2 |
Masse du Soleil | M3 | = | 1,989 × 1030 kg |
Constante héliocentrique de la gravitation | G ⋅ M3 | = | 1,327 124 38 × 1020 m3 · s−2 |
Masse de la Terre | ml | = | 5,974 × 1024 kg |
Rayon équatorial terrestre | rl | = | 6,378 14 × 106 m |
Constante géocentrique de la gravitation | G ⋅ ml | = | 3,986 005 × 1014 m3 · s−2 |
[1] Matière à pensée. Jean-Pierre Changeux, Alain Connes. Éd. Odile Jacob, 1989.
[2] Manuel d’astrologie conditionaliste. Richard Pellard. La Roue Céleste, Dervy-Livres, Paris. 1987.
[3] Les mots de la philosophie. Alain Lercher. Éd. Belin, 1965.
[4] L’œil et le soleil. S. Vavilov. Éd. de Moscou, 1955.