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Le modèle S.O.R.I. et les Maisons

Dans ce qui suit, il est uniquement question des significations des Maisons, de leur logique éclairée par le système R.E.T., et non des méthodes de domification ou, à l’extrême, de la réalité de l’influence des Maisons, quelles que soient leurs limites.

Comme pour le R.E.T., j’entends d’abord démontrer que l’astrologie dispose d’une logique “involontaire”. La présence de cette logique rend l’influence vraisemblable mais ne constitue pas une preuve, au sens scientifique du terme. Ce qui me permet de préciser que je n’ai aucun souci d’être scientifique, parce que j’accorde plus de crédit à une logique “involontaire” non-scientifique qu’à une logique volontariste comme la science.

Pour appliquer le système R.E.T. aux significations des Maisons, il suffisait de penser d’une part : que les Maisons dites “angulaires” (I, X, VII, IV) étaient en relation avec une intensification d’influence, donc avec le haut niveau d’énergie et par conséquent avec le langage de la “Représentation”. La cohérence du système exige alors que les Maisons dites “succédentes”, à savoir les II, XI, VIII, V, soient reliées au langage du niveau “Existence”, et que les Maisons dites “cadentes”, à savoir les III, XII, IX, VI, soient reliées au langage du niveau “Transcendance”, avec les conotations propres à chaque niveau : unité, dualité, multiplicité, etc.

D’autre part, il fallait penser à distinguer différents référentiels de réception, la difficulté étant dans cette distinction non évidente. Les quatre plans de manifestation ou de conception des signaux : l’Énergie, l’Espace, le Temps, la Structure, m’ont guidé pour poser quatre plans de référence : le Sujet, l’Objet, la Relation, l’Intégration. Ces quatre plans de référence se désignent, chez les conditionalistes, par les majuscules S.O.R.I.

Le langage du modèle R.E.T. peut donc s’appliquer à un Sujet, un autre Sujet (un Objet), à leurs rapports, et enfin à l’ensemble Sujet-Objet-Relation qui peut être un groupe d’individus dont les rapports différents créent un climat… à moins que ce ne soit le climat qui crée des rapports sollicitant des individus différents.

La succession Sujet, Objet, Relation, Intégration n’est pas adoptée au hasard. Comme pour la succession Représentation, Existence, Transcendance, il y a décroissance de puissance relative. Les hauts niveaux d’énergie — et d’intérêts pour l’homme — sont autant dans le plan “Représentation” que dans le référentiel “Sujet”. Les bas niveaux d’énergie sont autant dans la “Transcendance” que dans “l’Intégration”. Tout spécimen normal de l’espèce humaine s’intéresse en priorité à l’image de son Moi-Sujet. Le nombre d’individus ouverts aux faits d’expérience et à la réalité de l’Autre (Objet) est encore assez grand, mais certainement pas majoritaire. Ceux qui savent et comprennent ce qu’est une “Relation”, au sens différent de fréquentation, forment une minorité évoluée. Quant à la transcendance et à l’Intégration, à la limite on peut se demander si l’être humain, prisonnier du Moi-Sujet, peut vraiment comprendre quoi que ce soit aux réalités complexes extra-personnelles et aux lois d’équilibre qui les régissent. L’adaptation à la vie sollicite impérieusement de répondre avant tout aux signaux simples et dominants. Il faut se distraire des besoins vitaux et des ambitions sociales pour devenir sensible aux subtilités qui règlent le cours des êtres et des choses.

Notre classification par décroissance d’énergie peut donc s’interpréter subjectivement ou objectivement. Il s’agit aussi bien d’une échelle d’excitabilité subjective que d’une échelle de puissance relative des signaux objectifs.

Puisque nous en sommes à l’application de ce principe aux douze secteurs constituant les Maisons astrologiques, l’attribution du référentiel Sujet au secteur reconnu empiriquement le plus puissant, secteur I ou Maison I, entraîne selon la logique du cycle :

▶ l’attribution du référentiel Objet au secteur X.
▶ l’attribution du référentiel Relation au secteur VII.
▶ l’attribution du référentiel Intégration au secteur IV.

Sachant que les Maisons dites angulaires se rapportent au niveau “Représentation” en raison de leur puissance relative par rapport aux douze Maisons, nous obtenons pour :

▶ la Maison I : Représentation du Sujet.
▶ la Maison X : Représentation de l’Objet.
▶ la Maison VII : Représentation de la Relation.
▶ la Maison IV : Représentation de l’Intégration.

Formules dans lesquelles vous reconnaîtrez déjà certaines significations traditionnelles, mais que nous allons brièvement développer.

Les langages d’Existence et de Transcendance ont respectivement été distribués aux Maisons II, V, VIII, XI et aux Maisons III, VI, IX, XII.

Si, pour qualifier ces Maisons nous adoptons le sens du mouvement diurne et la succession Sujet, Objet, Relation, Intégration, nous obtenons un système contradictoire : la Maison X devient “Intégration” et la Maison IV devient “Objet”, alors que la succession I, X, VII, IV inverse ces attributions. Je suppose que les Anciens ont inconsciemment adopté les “grands triangles” pour éviter ce genre de contradiction. De toute façon, je vous rappelle que je ne propose pas un nouveau système de Maisons mais que je démonte et démontre la logique interne des attributions classiques.

Avec les grands triangles ci-dessous, chaque Maison reçoit finalement sa formule.

Voici, pour terminer, les recoupements de ce système de définitions logiques avec les attributions traditionnelles :

Distribution pour les 12 Maisons (chiffres de gauche à droite) des trois niveaux R.E.T. dans les 4 référentiels : Sujet (S), Objet (O), Relation (R), Intégration (I). Une échelle d’intensité relative avec R = maxima (Maisons 1, 4, 7, 10), E = moyenne (Maisons 2, 5, 8, 11), T = minima (Maisons 3, 6, 9, 12) détermine la distribution du R.E.T. Le cycle des Maisons comportant 12 phases, chacun des 4 référentiels (S.O.R.I.) passe par une phase forte, moyenne, faible (R.E.T.).

Ce schéma reste théorique, les statistiques tendent à montrer un déplacement du maxima vers le centre des Maisons 12 et 9 et vers le début des Maisons 7 et 4. Ces déplacements changent les limites des Maisons sans affecter la logique des significations.

Maisons ‘R’ (Représentation) :

Représentation du Sujet : Maison I
▶ Désigne effectivement la personnalité dans ses apparences, ses aspects physiques, ses habitudes dominantes et les traits qui les caractérisent en le schématisant. Maison où le Sujet se réduit à ses expressions les plus constantes.

Représentation de l’Objet : Maison X
▶ L’Objet dans ce qu’il a de formel, de représentatif, d’officiel. Signes et insignes de son pouvoir. Emblème, fanion, totem. Correspondances avec : situation, masque, position objective et représentative. Action illustrative. Le sceptre du Père, équivalent phallique.

Représentation de la Relation : Maison VII
▶ La Relation officielle, exclusive, consacrée. Celle qui donne ou reçoit un pouvoir, forme une unité, combat la multiplicité et la confusion. Maison dévolue aux alliances, contrats, unions. Représentative du choix de “l’autre”, partenaire ou adversaire électif. Significative du pouvoir ou du non-pouvoir par l’autre ou sur l’autre. Idées majeures dans une relation forte.

Représentation de l’Intégration : Maison IV
▶ L’univers, le milieu, le cadre, l’ensemble auquel on appartient. Son nom, sa représentativité, son unité, ses formalismes. Correspondances avec : la famille, le pays, l’habitat, la Mère (tradition). Signification abstraite : celle du pouvoir ou du non-pouvoir que l’on a d’unifier un ensemble, de lui donner une homogénéité. Vulgairement, on a traduit par fondations d’un foyer, d’une famille, d’une maison, d’un bâtiment.

Maisons ‘E’ (Existence) :

Existence du Sujet : Maison V
▶ Le Sujet perd de son pouvoir, de son unité schématique. Il s’incarne, se dialectise dans un vécu, une situation à deux ou quelques-uns. Pour la Tradition : Maison des enfants, des amours, des jeux et des créations. Le Sujet est en confrontation avec ses problèmes vécus, ce qui le divise, le sort de ses constantes. Signification abstraite : celle des tendances qui enrichissent la réalité de l’être au détriment de son homogénéité, de son autorité sur lui-même. Vulgairement : les passions.

Existence de l’Objet : Maison II
▶ L’Objet perd de son éclat, de son lustre, de son pouvoir par l’apparence et l’exclusivité. Il est en concurrence, il se divise en équivalences. Il gagne en réalité et perd en autorité idéale. Pour la Tradition : Maison des biens, de l’argent gagné. Signification abstraite : problématique de l’expérience objective, et des rapports réels avec les objets. Vulgairement : la vie des choses, l’environnement matériel.

Existence de la Relation : Maison XI
▶ La relation dans un plan de non-exclusivité, dans celui du vécu où l’autorité, le pouvoir se confrontent et les représentativités respectives sont antagonistes ou dialectiques. Pour la Tradition : Maison des amis, appuis, accointances. Projets et espérances ambitieuses. Signification abstraite : problématique et dialectique de la relation vécue. Vulgairement : la vie des rapports sociaux. Ce qui résulte concrètement des alliances, choix exclusifs de la Maison VII.

Existence de l’Intégration : Maison VIII
▶ Les intégrations que l’on vit plutôt que celles que l’on représente ou qui nous représentent. Problématique des intégrations réelles et non formelles. Ce que l’on assimile vraiment, que l’on rend concrètement bien à soi. Par rapport à la Maison IV, niveau ‘R’ unifiant de l’intégration, la Maison VIII marque les pertes, dans les faits, des intégrations na-tales. C’est cette dernière interprétation qui domine les attributions traditionnelles : la mort, les crises physiques et matérielles. Plus récemment, on a perçu le sens des intégrations concrètes en attribuant la sexualité à la Maison VIII. Les gains, acquis par héritages, placements, unions vont aussi dans ce sens. On ajoute à son univers, son milieu, son cadre, les apports de la vie. Comme il s’agit d’apports concrets, nous sommes dans l’ambivalence du duel-duo, il peut y avoir des rejets, des intolérances. Signification abstraite : celle de la cohérence ou de l’incohérence. Celle, pour sa globalité, du pouvoir toxique ou immunologique, des apports extérieurs. Vulgairement : les salades.

Maisons ‘T’ (Transcendance) :

Transcendance du Sujet : Maison IX
▶ La distance du Sujet envers sa conscience ordinaire, son statut habituel, ses schémas de pensée. L’auto-remise en cause par ouverture à la complexité que l’on porte et se mani-festant généralement par le rêve, l’inspiration, l’illumination. Le Saint Paul de tout un chacun et le Soi, ou Proserpine. Les moyens du passage à un nouveau modèle : les crises métaphysiques, les rencontres révélatrices. L’anti-représentation du Sujet : les abdications, salvatrices ou qui anéantissent définitivement. Sagesse ou folie. Pour la Tradition : Maison des voyages, des rêves, des études, du lointain et du spirituel. Signification abstraite : le niveau de l’être dans sa complexité et multiplicité, son hétérogénéité et ses fenêtres sur la métaphysique. Le plus bas degré de son pouvoir, le plus haut de sa liberté. Vulgairement : l’ailleurs.

Transcendance de l’Objet : Maison VI
▶ Les objets les moins représentatifs, les moins investis de pouvoir, d’autorité, d’idéalité, de vertu illustrative : les utiles, communs, serviles, sordides. Le monde objectif sous ses aspects hétérogènes et disparates. Pour la Tradition : Maison du travail, des servitudes et maladies, des serviteurs, des petits animaux. La Tradition a surtout saisi l’aspect anti-‘R’ objectif. La signification positive ‘T’ est celle de la transcendance de l’Objet. Quels sont ses constituants, son invisible, sa vérité indépendamment du pouvoir de son apparence ? Maison d’expérimentation de la multiplicité des choses, de leur complexité, leur étrangeté à l’égard des modèles que ces choses suggèrent et des usages qu’on en fait. Vulgairement : les basses utilités.

Transcendance de la Relation : Maison III
▶ Les rapports et relations où le modèle du pouvoir unique ne se pose pas sinon pour être contesté ou provoquer une surdivision. L’inconnu des relations : le sens changeant, multivoque des rencontres. Le jeu des rapports et les hasards de ces jeux. Le n’importe qui et n’importe quoi des relations. La plus grande disponibilité dans la relation la moins représentative. Pour la Tradition : Maison des cousins, frères, sœurs, voyages, études. La Tradition a saisi ici une multiplicité non-représentative. Les modernes ont oublié que ce domaine est particulièrement dangereux pour une relation forte, instituée, investie de pouvoir unitaire. Le R.E.T. débanalise les significations établies. Signification abstraite : transcendance au niveau des rapports. Le flair ou l’aveuglement en ce qui concerne le foisonnement des rapports possibles entre l’être et le monde, l’être et les autres : le monde et les autres. Vulgairement : les relations.

Transcendance de l’Intégration : Maison XII
▶ Les dégradations, pertes, dépossessions des intégrations nominales, officielles, dominatrices et unificatrices. En négatif : plus de maison, plus de patrie ni famille, ni racines officielles. Le Fou, le Mat, l’irrécupérable absolu. Les intégrations non officielles, non efficaces, sans pouvoir sur l’instant : ce que la Métaphysique donne à l’être à l’opposé de ce qu’il a reçu en naissant. Les univers multipliés. La globalité innée en morceaux au seuil d’une super-globalité qui peut être conquise. Pour la tradition : Maison des épreuves, de l’occulte, de la justice intérieure. Signification abstraite : celle de l’abandon des sécurités liées aux intégrations de la Maison IV, celle de la rencontre avec le dénuement total, prélude à l’intégration d’une complexité au-delà du conçu et du perçu. Vulgairement : les grands emmerdements.

Il n’est plus possible désormais de laisser la signification des Maisons au niveau VI des basses utilités. La nature véritable de l’astrologie, pour les planètes, les Signes, les Maisons est objective, transcendantale, multiple, abstraite, relationnelle. Elle nous renvoie à la Maison III.

Autre chose que les petits voyages… les frères et les cousins. Plutôt dans la transcendance des rapports.

Article paru dans le n° 5 des Cahiers conditionalistes (1981).

Cet article vous a été proposé par Jean-Pierre Nicola

Voir aussi :

▶ Le modèle S.O.R.I. et les Maisons
▶ Astronomie des Maisons
▶ Géométrie des Maisons et méthodes prévisionnelles
▶ Le S.O.R.I., le caducée et l’I.R.O.S.
▶ Zodiaque et sphère locale
▶ Carré à l’Ascendant & point nonagésime
▶ Historique de l’évaluation des puissances planétaires
▶ Thème de domitude et hiérarchisation planétaire


Les significations planétaires

par Richard Pellard

620 pages. Illustrations en couleur.

La décision de ne traiter dans ce livre que des significations planétaires ne repose pas sur une sous-estimation du rôle des Signes du zodiaque et des Maisons. Le traditionnel trio Planètes-Zodiaque-Maisons est en effet l’expression d’une structure qui classe ces trois plans selon leur ordre de préséance et dans ce triptyque hiérarchisé, les Planètes occupent le premier rang.

La première partie de ce livre rassemble donc, sous une forme abondamment illustrée de schémas pédagogiques et tableaux explicatifs, une édition originale revue, augmentée et actualisée des textes consacrés aux significations planétaires telles qu’elles ont été définies par l’astrologie conditionaliste et une présentation détaillée des méthodes de hiérarchisation planétaire et d’interprétation accompagnées de nombreux exemples concrets illustrés par des Thèmes de célébrités.

La deuxième partie est consacrée, d’une part à une présentation critique des fondements traditionnels des significations planétaires, d’autre part à une présentation des rapports entre signaux et symboles, astrologie et psychologie. Enfin, la troisième partie présente brièvement les racines astrométriques des significations planétaires… et propose une voie de sortie de l’astrologie pour accéder à une plus vaste dimension noologique et spirituelle qui la prolonge et la contient.

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Pluton planète naine : une erreur géante

par Richard Pellard

117 pages. Illustrations en couleur.

Pluton ne fait plus partie des planètes majeures de notre système solaire : telle est la décision prise par une infime minorité d’astronomes lors de l’Assemblée Générale de l’Union Astronomique Internationale qui s’est tenue à Prague en août 2006. Elle est reléguée au rang de “planète naine”, au même titre que les nombreux astres découverts au-delà de son orbite.

Ce livre récapitule et analyse en détail le pourquoi et le comment de cette incroyable et irrationnelle décision contestée par de très nombreux astronomes de premier plan. Quelles sont les effets de cette “nanification” de Pluton sur son statut astrologique ? Faut-il remettre en question son influence et ses significations astro-psychologiques qui semblaient avérées depuis sa découverte en 1930 ? Les “plutoniens” ont-ils cessé d’exister depuis cette décision charlatanesque ? Ce livre pose également le problème des astres transplutoniens nouvellement découverts. Quel statut astrologique et quelles influences et significations précises leur accorder ?

Enfin, cet ouvrage propose une vision unitaire du système solaire qui démontre, chiffes et arguments rationnels à l’appui, que Pluton en est toujours un élément essentiel, ce qui est loin d’être le cas pour les autres astres au-delà de son orbite. Après avoir lu ce livre, vous saurez quoi répondre à ceux qui pensent avoir trouvé, avec l’exclusion de Pluton du cortège planétaire traditionnel, un nouvel argument contre l’astrologie !

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