Savez-vous pourquoi les Chaldéens, ancien peuple de la Mésopotamie, ont inventé l’écriture et le calcul aux alentours de 3300 avant J.-C. ? Pour prédire l’avenir… Grâce aux lettres et aux mots, aux chiffres et aux nombres, ces pionniers de l’astronomie pouvaient sans déperdition transmettre aux générations suivantes leurs observations des phénomènes célestes (astrologie)… mais aussi les oracles qu’ils tiraient de l’analyse des viscères d’animaux (voyance). Le “propre de l’homme”, comme le croyait Rabelais, n’est pas le rire (chimpanzés et dauphins, par exemple, partagent avec nous cette faculté) mais son intérêt passionné pour le futur. Que ce soit par l’observation des cycles naturels, par la prise en compte des mécanismes de cause à effet ou par des pratiques intuitives, spirituelles ou “irrationnelles”, nous avons toujours voulu deviner de quoi demain sera fait pour pouvoir anticiper sur les événements à venir… ou nous résigner à notre destin.
Devin, divin, divination et devinette : tous ces mots ont la même racine. Pour deviner les événements futurs il fallait, pour nos lointains ancêtres, être dans le secret des dieux. Croyant que la nature était d’essence divine, ils étaient persuadés qu’il leur suffisait de lire dans le grand livre cosmique du minéral, de l’animal et du végétal pour deviner quels obscures destinées les divinités tramaient pour nous. C’est pourquoi la divination était une pratique sacrée, religieuse. Dans cet univers global d’où le hasard était exclu, tout pouvait faire signe, tout était susceptible de témoigner de la volonté des dieux, d’être trace de l’avenir, matière à oracle, à prophétie, à prédiction : les cycles réguliers des saisons, du Soleil, de la Lune et des planètes, bien sûr, mais aussi le rêve d’un homme, le vol fugitif d’un oiseau, la forme d’une feuille, d’un nuage ou des lignes d’une main, la disposition d’une poignée de cailloux jetée sur le sol, l’état des viscères d’un bouc sacrifié…
La soif de connaître l’avenir et l’imagination humaine n’ayant apparemment pas de limites, on découvrit ou inventa au cours des siècles de nouvelles techniques de divination : le Y-King, les tarots, le marc de café, le pendule ou la boule de cristal pour ne citer que quelques-unes des plus utilisées et les plus connues. Aux yeux des scientifiques modernes, toutes les méthodes utilisées pour prédire l’avenir, que ce soit l’astrologie ou les diverses formes de voyance, sont mises dans le même sac et passent pour de la charlatanerie, de la superstition, du “paranormal”, de la mentalité magique prélogique. Cela n’empêche nullement les salles d’attentes des voyantes d’être bondées et les magazines remplis de prédictions horoscopiques.
Pour la science officielle actuelle, il n’existe que deux catégories de phénomènes : les “normaux” et les “paranormaux”. Comment les scientifiques orthodoxes s’y prennent-ils pour différencier les premiers des seconds ? Ce n’est pas compliqué. Les phénomènes “normaux” peuvent être expliqués par les connaissances contemporaines, produits et reproduits en laboratoire et analysés en termes statistiques, alors que les phénomènes “paranormaux” ne seraient que des illusions jaillissant au carrefour où se croisent les lois du hasard, les fourbes manipulations des charlatans et les délires des faux prophètes. Et pourtant…
L’humanité, heureusement pour elle, n’est pas constituée exclusivement de membres purs et durs d’académies de sciences sans conscience. Il y a aussi tous ces gens qui ont un jour ou l’autre constaté qu’un parent avait d’étranges intuitions de l’avenir ou des rêves prémonitoires sans pour autant en faire commerce ou qui ont consulté une cartomancienne qui semble bien avoir un “don”. Certains connaissent même des astrologues sérieux, c’est vous dire…
Que la science officielle les nie ou les ignore, que les charlatans de l’irrationnel en usent et abusent, les savoirs non-reconnus et les phénomènes étranges existent bel et bien. Laissons pour l’instant de côté l’astrologie, qui n’a rien à voir directement avec les pouvoirs “psi” (un individu n’a absolument pas besoin de “pouvoirs psi” spéciaux pour étudier ou pratiquer cette science naturelle méconnue), et intéressons-nous à ce qu’il est convenu d’appeler la “voyance”.
D’un côté, on a la voyance, aussi appelée précognition (capacité à prédire des événements à venir) et la rétrocognition (capacité à “voir” des événements du passé) et la clairvoyance (capacité à percevoir en esprit des personnages, des décors et situations se situant en des lieux hors de portée physique du sujet) ; et de l’autre côté la télépathie (capacité à communiquer à distance sans utiliser les moyens de transmission dits “normaux”) et la télékinésie ou psychokinésie (capacité à agir “psychiquement”, à distance, sur des objets de toute nature).
D’innombrables expériences sérieuses ont été faites, qui montrent que tous ces phénomènes existent, mais qu’ils sont d’une nature si subtile, si ténue et si discontinue qu’il est extrêmement difficile, voire impossible de les faire se produire, et surtout se répéter consciemment et volontairement. La raison en est simple : ils échappent le plus souvent, comme la majorité de ce qui nous arrive durant nos courtes vies, à notre conscience et à notre volonté…
L’une des meilleures définitions de la voyance a été donnée par le chirurgien et biologiste Alexis Carrell dans son livre L’Homme, cet inconnu : “Les voyants saisissent, sans l’intervention des organes des sens, les pensées des autres personnes. Ils perçoivent aussi des événements plus ou moins éloignés dans l’espace et dans le temps. Cette faculté est exceptionnelle. Elle s’exerce sans effort, et de façon spontanée. Elle est simple à ceux qui la possèdent.” La voyance est donc en quelque sorte un “sixième sens” ou une forme supérieure d’intuition réservée à de rares privilégiés. Ce don est-il inné ? Nombreux sont ceux qui le pensent. Mais d’autres estiment que chacun de nous dispose de ce sixième sens plus ou moins enfoui, endormi dans les profondeurs de notre inconscient, et qu’il est possible de le réveiller par l’intermédiaire de certaines pratiques. À l’heure actuelle, rien ne permet de trancher en faveur d’une hypothèse ou de l’autre.
On distingue deux formes de voyance : la voyance “pure” et la voyance “avec support”. Les voyants et voyantes “purs” exercent directement leur don, sans intermédiaire, alors les autres ont besoin de divers supports comme les cartes du tarot, le pendule, la boule de cristal, le marc de café, etc. Ces “supports de voyance” n’ont rien de magique : les tarots ne sont que des rectangles de carton imprimés, les pendules de banals objets de cuivre ou de laiton et les boules de cristal ne contiennent aucune vision. Sans les pouvoirs exceptionnels que le cerveau d’un voyant projette à travers eux, ce ne sont que d’inutiles accessoires incapables de dévoiler quelque avenir que ce soit. La voyance est d’ailleurs exactement l’inverse d’une pratique magique : elle se contente de prédire le futur sans volonté de le modifier, alors que la magie prétend pouvoir le modifier sans se soucier de le deviner…
Les parapsychologues qui ont testé en laboratoire le “sixième sens” des voyants ne sont pour l’instant pas parvenu à identifier d’où il vient et comment il fonctionne. L’unité de recherche psi de l’université de Toulouse a aussi essayé de définir un “profil moyen” du voyant : existerait-il des caractéristiques communes aux divers individus possédant réellement ce don ? Après avoir fait passer des milliers de tests aux sujets les plus divers, les chercheurs n’ont trouvé que des réponses floues et inévidentes. Ce qui est certain, selon le directeur de ce laboratoire, Yves Lignon, c’est que “ceux qui obtiennent les scores les plus élevés sont, presque toujours, ceux qui ont le sentiment de répondre n’importe quoi, au hasard, sans la moindre intuition.” Les vrais voyants seraient donc pour la plupart des individus qui ne se définissent pas comme tels et qui n’ont pas conscience d’avoir un “sixième sens”. Avis aux consultants des centaines de “madame Irma” qui font commerce de leur “don” : les phénomènes de voyance apparaissent plus facilement “par hasard” que par les effets d’un “don” prétendument cultivé et contrôlé !
On ne sait pas de quelle nature est “l’information psi”. Il s’agit probablement d’une énergie extrêmement faible et subtile, et surtout de caractère discontinu, intermittent : personne n’est voyant 24 h sur 24… ce qui signifie que la majorité de ceux qui se disent “voyants” et qui reçoivent leur clientèle aux heures de bureau ne “voient” la plupart du temps rien d’autre que ce que leur suggèrent les fantaisies de leur imagination ou, au mieux, leur intuition.
Les neurophysiologistes pensent que c’est l’hémisphère droit de notre cerveau, celui qui commande aux sentiments et aux émotions et qui est le plus actif chez les animaux et les peuplades primitives, qui serait concerné par le phénomène de voyance. En effet, les voyants ont souvent aussi un don de télépathie, et l’on a constaté que l’hémisphère droit du cerveau est “excité” au moment où se manifeste la mystérieuse relation — sans doute de nature télépathique — qui relie une mère à son petit bébé et l’éveille aussitôt qu’il a besoin d’elle. Ceux qui, comme la jeune maman ou le primitif, sont plus proches de l’état de nature seraient ainsi plus doués pour les communications paranormales et la voyance… La seule chose certaine est que le phénomène de voyance n’a rien à voir avec la race, le niveau socio-culturel ou intellectuel, que les drogués, les malades mentaux ou les sujets sous hypnose ont des résultats nettement négatifs.
Les expériences et tests menés par des psychologues sérieux ont permis de mettre en évidence un certain nombre de conditions qui favorisent la voyance.
Il y a tout d’abord le facteur âge : les enfants et adolescents de moins de 18 ans peut-être, comme disait Rimbaud, parce qu’“on n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans”… et les personnes âgées de plus de 70 ans obtiennent statistiquement de meilleurs résultats que les autres tranches d’âge.
Autre facteur important : l’état d’esprit. Des tests qui ne laissent aucune place à l’autosuggestion ont démontré que plus les individus croient à la réalité de la voyance, et plus leurs résultats statistiques aux tests de précognition sont bons, alors que c’est l’inverse pour ceux qui n’y croient pas.
Une autre condition favorable et même déterminante est l’ambiance, le climat au sein duquel se déroulent les tests de voyance. Les sujets les plus doués voient leurs résultats baisser, voire leur don disparaître s’ils sont plongés dans un milieu hostile ou si les relations entre les participants aux tests sont conflictuelles ou agressives, alors qu’ils sont nettement au-dessus de la moyenne si l’ambiance est amicale, harmonieuse, porteuse, détendue.
Voici ce qu’en conclut l’ex-journaliste de Science & Vie Jacques Prezelin, auteur de Branché psi, un remarquable ouvrage sur les phénomènes paranormaux : “Tous ces traits débouchent sur le seul caractère connu capable de favoriser la réalisation des phénomènes paranormaux : un climat de détente, d’amitié, de confiance, d’abandon intérieur aussi total que possible. Et dans lequel ne subsiste aucune espèce de tension, soit intérieure — exemple : la peur de ce type d’expérience ; soit collective — exemple : l’agressivité d’une partie du groupe envers l’autre, l’hostilité à l’égard de l’expérience… et des expérimentateurs. Tout le contraire, en somme, de ces ‘surpuissances’ psychiques dont devins, mages, sorciers, gourous, médiums et autres charlatans des supermarchés de la voyance, prétendent disposer à force de volonté, concentration et autres panacées de la fausse spiritualité.”
Aucun parapsychologue n’a jamais eu l’idée de faire les thèmes astraux des sujets doués pour la voyance. Par contre, les astrologues l’ont fait, et il apparaît que ceux qui ont ce don sont majoritairement nés sous une forte influence lunaire (lever, coucher, culmination supérieure ou inférieure de la Lune). À titre indicatif, voici une description de l’état lunaire : “Nous sommes dans un état lunaire lorsque… nous nous abandonnons avec confiance et quiétude à la plénitude de l’instant, lorsque nous nous sentons tranquillement appartenir à notre environnement quotidien, lorsque nous n’avons pas à nous forcer pour nous sentir bien, à l’aise, lorsque ‘tout baigne’… lorsque nous nous trouvons avec nos familiers, nos intimes, notre conjoint, ceux sur lesquels nous sommes sûrs de pouvoir compter… lorsque nous ne focalisons notre attention sur aucun point précis, lorsque nous sommes dans un état de totale réceptivité envers notre environnement et les êtres qui l’habitent.”
Comme vous pouvez le constater, l’état lunaire et l’état favorable à la voyance se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Ceci dit, tous ceux qui sont nés aux heures fortes de la Lune ne sont pas voyants, et tous les voyants ne sont pas lunaires (les voyants ont aussi très fréquemment un Uranus ou un Pluton dominant). La corrélation est néanmoins frappante : l’état de réceptivité, de fusion, d’osmose, de non-séparabilité qu’induit une dominante lunaire permet au sujet lunaire de se mettre littéralement à la place de l’autre, de ne faire qu’un avec lui… et donc rend possible le fait de “voir” à travers lui.
Le phénomène de voyance pose un problème fondamental : quelle est la nature du Temps ? Comme le note Serge Moscovici, “Le temps de notre société, de notre civilisation occidentale est un temps linéaire, sur un plan physique… Tandis que le temps biologique et probablement le temps culturel sont toujours rythmiques, toujours cycliques ; c’est le jour et la nuit, ce sont les saisons. C’est le fait même que l’individu ne peut pas être tout le temps en euphorie. C’est le temps de la dépression et de l’enthousiasme.”
Nous avons l’habitude de considérer le Temps comme une flèche qui part du passé et traverse le présent pour aller vers l’avenir : ce qui a été n’est plus et ce qui sera n’existe pas encore, et est donc inconnu, imprévisible. Dans cette optique, l’avenir n’est écrit nulle part, il n’est que virtualité. C’est ce que l’on appelle le temps linéaire, celui de nos calendriers. Mais d’un point de vue objectif, biologique, astronomico-astrologique, le temps est cyclique. Or le cycle implique la répétition, et donc la possibilité de prévoir le futur : par exemple, depuis des centaines de millions d’années, lors de l’équinoxe de printemps le Soleil revient croiser le plan de l’équateur. Il en est de même, autre exemple, pour la planète Saturne : nous savons aussi qu’environ trente ans après la naissance d’un individu, elle occupera exactement la même position qui était la sienne au moment de cette naissance, ce qui permet de prévoir dès sa naissance, sinon de prédire, dans quel état d’esprit se trouvera cet individu lors de sa trentième année ; de même, on sait que les cellules du foie se renouvellent tous les quarante jours environ : “La répétition est le secret de la probabilité : plus on répète une situation, plus exactement on pourra formuler la probabilité, jusqu’à ce que, finalement — et c’est la formulation statistique — on peut faire un calcul très précis et exact.”
En fait, le Temps linéaire allant du passé au futur en passant par le présent n’est peut-être qu’une illusion subjective : nous vivons dans le cosmos, et le Temps cosmique est cyclique. Enfin, il existe une troisième dimension du Temps : celui de l’éternité.
De récentes et bouleversantes expérience en physique quantique à l’Institut d’Optique d’Orsay ont démontré que deux particules subatomiques issues du même atome et artificiellement séparées continuent d’être “ensemble” et d’avoir les mêmes réactions et caractéristiques au même moment alors qu’elles se trouvent à plusieurs mètres l’une de l’autre ; se trouveraient-elles à des milliers de kilomètres, cela ne changerait rien : elles resteraient mystérieusement reliées par une loi physique totalement inconnue. Les calculs théoriques des physiciens montrent qu’au niveau de l’infiniment petit, les particules se moquent de l’espace… mais aussi du temps linéaire. La seule hypothèse permettant d’expliquer ce phénomène est tout bonnement stupéfiante et a été formulée par Costa de Beauregard, l’un des plus éminents physiciens du XXe siècle : il y aurait une autre dimension du réel où les relations de cause à effet seraient abolies, “qui imprégnerait tout l’univers, en reliant entre eux les points les plus éloignés aussi bien que les plus proches et dans un temps qui rassemblerait passé, présent, futur dans un même instant immuable et comme immobile… L’éternité, en somme, telle que s’appliquent à la définir les catéchismes de la plupart des grandes religions.”
S’il existe une dimension du réel universel au sein de laquelle passé, présent et futur ne forment qu’un seul et unique instant d’éternité, il devient possible pour les voyants, grâce à leur mystérieux “sixième sens” qui les connecte avec cette étrange dimension, de “deviner” le futur et le passé dans le présent, puisqu’ils se trouvent en son cœur même, ce qui permettrait d’expliquer autant les phénomènes de précognition que de rétrocognition…
Mais alors, nos destins seraient-ils tout tracés ? Notre libre-arbitre ne serait-il qu’une illusion ? “Comment situer ce tout petit ‘morceau’ d’espace-temps individuel dans les infinis cosmiques aux ‘finalités’ énigmatiques ?” Serions-nous soumis à une implacable fatalité ? “C’est la nature, en nous, qui est destin, en tant que notre vie, dans son avenir, dépend d’elle et non de nous”, note le philosophe Marcel Conche, qui précise que “La disposition initiale de l’homme est son destin — entendant par ‘disposition initiale’ non pas seulement le ‘caractère’, mais tout ce qui fait partie initialement de mon être, de mes manières d’être et que je ne puis changer, un assemblage de données (le lieu, l’époque et la date de ma naissance, ma condition somatique, morphologique et physiologique, ma santé, mes aptitudes, mon ethnie ou ma nationalité, ma condition sociale, familiale, etc.) dont l’ensemble est unique… et constitue mon ‘jeu’ dans le Grand Jeu du monde… Certes, étant donné mon jeu, je puis jouer plus ou moins bien, mais, de toute façon, je ne puis faire ce qu’il n’est pas possible de faire avec le jeu que j’ai.”
Se résigner à cette fatalité serait pourtant une erreur métaphysique, spirituelle… et peut-être scientifique ! En effet, si passé, présent et avenir sont contemporains dans le même instant d’éternité comme le suggère le comportement étrange des particules subatomiques, ils se déterminent réciproquement : fascinant paradoxe, si l’avenir “déjà écrit” détermine le présent en train d’être vécu et le passé enfui, l’inverse est également vrai : le présent détermine le passé et l’avenir. Ce que les voyants devinent du futur n’est peut-être rien d’autre, vu depuis notre espace-temps “habituel”, que les conséquences dans l’avenir du passé révolu et du présent en train de se faire… En jouant notre jeu individuel dans le Grand Jeu du monde, nous participons éternellement à ce Grand Jeu, nous en faisons intimement partie, nous le construisons à notre infime et minuscule niveau. En baissant les bras devant une conception simpliste et erronée de la “fatalité”, nous trahirions l’éternité, la nôtre et celle de l’univers !
Revenons à des considérations plus pratiques. L’avenir est-il prévisible ? Oui… mais dans certaines conditions. Les vrais voyants existent bel et bien. Rappelons qu’ils sont une infime minorité, et que la plupart de ceux qui se prétendent tels sont au mieux des intuitifs, au pire de vulgaires exploiteurs de la crédulité humaine. Mais même les vrais voyants ne sauraient être des témoins objectifs et ultra-précis de l’avenir. Ce ne sont après tout que des êtres humains faillibles pourvu d’un don fragile et intermittent, dont les visions de l’avenir ou du passé se mélangent souvent avec leurs intuitions et leurs imaginations. Ils sont certes capables de prédire des événements, mais avec une relative imprécision : “Ce don fait de moi, en quelque sorte, une sorte d’instrument à percevoir des bribes de l’avenir, pratiquement à mon insu. Je ne peux ni recevoir des flashes à volonté, ni m’empêcher d’en avoir aux moments les plus inattendus”, confie Pierre Josse, un voyant non-professionnel qui a été testé positivement au laboratoire de parapsychologie de Toulouse.
Et l’astrologie ? Permet-elle de prédire des événements à venir ? En soi non. L’étude des cycles et intercycles planétaires permet seulement de prévoir à quels genres de questions et de problèmes un individu, dans son développement psychologique, va être confronté à telle ou telle période de sa vie. Un astrologue ne peut que dater des échéances. Il ignore quels événements se produiront lors de ces plages de temps, au demeurant relativement imprécises. Si vous avez eu affaire à un astrologue qui vous a prédit de très nombreux événements et dont les prévisions se sont révélées exactes à plus de 60 %, cet individu était en fait un voyant qui se servait de l’astrologie comme d’un “support de voyance”, et non comme d’une science.
D’une manière générale, il y a nettement moins de charlatans chez les astrologues que chez les voyants. En effet, n’importe quel escroc ou illuminé peut se prétendre voyant, alors que l’astrologie est une science difficile qui demande de longues années d’études et une certaine discipline intellectuelle, toutes choses qui rebutent les charlatans avides de sensationnel et de profits immédiats. Mais les mauvais astrologues sont quand même extrêmement nombreux. Ne vous fiez donc pas aveuglément à eux, surtout s’ils se lancent dans des prophéties trop précises, d’autant qu’il est extrêmement rare qu’un bon ou mauvais astrologue soit en même temps un vrai voyant.
L’inquiétude, voire même l’angoisse devant les inconnues que nous réserve l’avenir remplit les cabinets des voyants et astrologues. Cela fait intégralement partie de la condition humaine. Consulter un vrai voyant un jour où, exceptionnellement, son don se manifeste peut aider à se préparer à l’arrivée d’événements inéluctables. Pourquoi pas ? Un entretien avec un astrologue compétent peut vous éclairer sur sur les conséquences probables de vos dysfonctionnements actuels, et vous éventuellement vous éviter de faire de mauvais choix. Encore une fois, pourquoi pas ? Le seul problème, et il est de taille, est de ne pas remettre son destin dans les mains de charlatans, et ceux-ci sont légion.
Pour le philosophe Sénèque, “le destin conduit celui qui y consent, tire qui le refuse”, tandis que pour Saint Thomas d’Aquin, “les astres inclinent, mais ne nécessitent point.” Alors autant aller dans le sens de ses inclinations astrales et consentir à son destin… en n’oubliant jamais que celui qui se rebelle contre une fatalité annoncée ne fait sans doute qu’accomplir lui aussi sa destinée.
Texte paru dans Astrologos n° 1, septembre 2000.
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Les significations planétaires
par
620 pages. Illustrations en couleur.
La décision de ne traiter dans ce livre que des significations planétaires ne repose pas sur une sous-estimation du rôle des Signes du zodiaque et des Maisons. Le traditionnel trio Planètes-Zodiaque-Maisons est en effet l’expression d’une structure qui classe ces trois plans selon leur ordre de préséance et dans ce triptyque hiérarchisé, les Planètes occupent le premier rang.
La première partie de ce livre rassemble donc, sous une forme abondamment illustrée de schémas pédagogiques et tableaux explicatifs, une édition originale revue, augmentée et actualisée des textes consacrés aux significations planétaires telles qu’elles ont été définies par l’astrologie conditionaliste et une présentation détaillée des méthodes de hiérarchisation planétaire et d’interprétation accompagnées de nombreux exemples concrets illustrés par des Thèmes de célébrités.
La deuxième partie est consacrée, d’une part à une présentation critique des fondements traditionnels des significations planétaires, d’autre part à une présentation des rapports entre signaux et symboles, astrologie et psychologie. Enfin, la troisième partie présente brièvement les racines astrométriques des significations planétaires… et propose une voie de sortie de l’astrologie pour accéder à une plus vaste dimension noologique et spirituelle qui la prolonge et la contient.
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Pluton planète naine : une erreur géante
par
117 pages. Illustrations en couleur.
Pluton ne fait plus partie des planètes majeures de notre système solaire : telle est la décision prise par une infime minorité d’astronomes lors de l’Assemblée Générale de l’Union Astronomique Internationale qui s’est tenue à Prague en août 2006. Elle est reléguée au rang de “planète naine”, au même titre que les nombreux astres découverts au-delà de son orbite.
Ce livre récapitule et analyse en détail le pourquoi et le comment de cette incroyable et irrationnelle décision contestée par de très nombreux astronomes de premier plan. Quelles sont les effets de cette “nanification” de Pluton sur son statut astrologique ? Faut-il remettre en question son influence et ses significations astro-psychologiques qui semblaient avérées depuis sa découverte en 1930 ? Les “plutoniens” ont-ils cessé d’exister depuis cette décision charlatanesque ? Ce livre pose également le problème des astres transplutoniens nouvellement découverts. Quel statut astrologique et quelles influences et significations précises leur accorder ?
Enfin, cet ouvrage propose une vision unitaire du système solaire qui démontre, chiffes et arguments rationnels à l’appui, que Pluton en est toujours un élément essentiel, ce qui est loin d’être le cas pour les autres astres au-delà de son orbite. Après avoir lu ce livre, vous saurez quoi répondre à ceux qui pensent avoir trouvé, avec l’exclusion de Pluton du cortège planétaire traditionnel, un nouvel argument contre l’astrologie !
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