En astrologie traditionnelle, les rétrogradations planétaires sont affublées d’une très mauvaise réputation. Au mieux, elles affaibliraient l’influence de la planète rétrograde ; au pire, elles la feraient fonctionner sur un mode pervers. Pour l’astrologie karmique, qui en use et abuse, les rétrogradations témoigneraient des dettes karmiques que nous aurions accumulées dans nos précédentes réincarnations, dettes qui ressemblent comme des sœurs à leurs “maléfices” supposés par l’astrologie classique. L’astrologie conditionaliste, elle n’a jamais véritablement approfondi les problèmes qu’elles peuvent induire et les questions qu’elles peuvent poser dans l’interprétation.
Le mouvement apparent d’une planète résulte de l’interaction entre son mouvement réel et du celui de la Terre. Les rétrogradations ne sont donc pas des “illusions d’optique” : elles sont induites par les vitesses angulaires différentes de la Terre et de la planète. Comme le souligne Jean-Pierre Nicola, “un peu d’astrométrie et de cinématique suffit à comprendre l’indissociabilité des deux systèmes hélio et géocentrique : nos ‘apparences’ sont directement fonction des vitesses et positions réelles des astres et, de ce fait, de la configuration réelle du système solaire… donc, des lois, toujours efficientes, qui déterminent la distribution des orbites, les mouvements planétaires et la cohérence de l’ensemble…”
Le mouvement apparent selon qu’il s’agit des planètes “intérieures” à l’orbite terrestre (Mercure et Vénus) ou des planètes “extérieures” (de Mars à Pluton).
Pour une planète intérieure, le mouvement apparent est direct en conjonction supérieure (elle est alors derrière le Soleil), et rétrograde en conjonction inférieure (elle est alors devant le Soleil).
Pour une planète extérieure, le mouvement apparent est direct en conjonction au Soleil et rétrograde en opposition au Soleil. Le phénomène de rétrogradation est expliqué en détail dans cette section.
Lorsqu’une planète est rétrograde, sa déclinaison est inverse de ce qu’elle est quand elle est en sens direct.
Prenons un exemple concret. Le 1er janvier 1964, Uranus est rétrograde à 9° 57′ de la Vierge. Sa déclinaison est de 8° 34′ N, et il se trouve au-dessus de l’équateur, non loin de l’intersection entre l’équateur et l’écliptique qui détermine l’équinoxe d’automne. Du fait de sa rétrogradation, sa déclinaison Nord est croissante et correspond à celle du Soleil à 22° du Bélier. Uranus rétrograde en Vierge se transformerait-il en Uranus-Bélier ? Faut-il dans ce cas de figure interpréter un Uranus-Bélier plutôt qu’un Uranus-Vierge ?
Ce n’est pas si simple. Comme le précise Jean-Pierre Nicola, “Changer de Signe parce que la déclinaison passe de la croissance à la décroissance ou l’inverse du fait de la rétrogradation, c’est éradiquer la composante ascension droite de la position de l’astre (d’où une absurdité) et isoler la rétrogradation, l’extraire comme un phénomène à part de la révolution synodique. Un véhicule qui, sur une côte, effectue une marche arrière, n’est pas un véhicule qui monte, ni un véhicule qui fait un bond dans le temps pour retourner au passé. La rétrogradation fait partie d’un cycle. Il suffit de se donner la peine de tracer un graphe de variation de déclinaison (autre que Soleil, Lune) pour comprendre et visualiser la rétrogradation par une ‘anomalie’ sur la courbe moyenne”.
Si l’on ne tient pas compte de l’ascension droite, Uranus-Vierge rétrograde peut être aussi bien à 22° du Bélier qu’à 8° de la Vierge. C’est effectivement une absurdité. Autrement dit, Uranus rétrograde en Vierge est bien en Vierge si l’on se réfère à son ascension droite, mais ce rythme Vierge est périodiquement perturbé par des irruptions de type Bélier si l’on se réfère aux déclinaisons.
Le graphe des variations de déclinaisons d’Uranus-Vierge ci-dessous montre bien que la tendance générale est bien la décroissance de la déclinaison Nord.
Le problème serait-il résolu ? Non, toujours pas. Quittons le zodiaque universel des déclinaisons pour les zodiaques photopériodiques propres à chaque latitude terrestre et commençons par cas le plus évident : celui des deux hémisphères terrestres. Quand c’est la fin de l’été dans l’hémisphère nord, c’est la fin de l’hiver dans l’hémisphère sud.
Quand il est en sens direct, notre Uranus-Vierge a un rythme photopériodique de type “Poissons” dans l’hémisphère sud et, quand il est rétrograde, un rythme photopériodique “Bélier” pour l’hémisphère Nord et “Balance” pour l’hémisphère Sud. Les tableaux ci-dessous récapitulent les rythmes photopériodiques pour les deux hémisphères.
Cela vous donne le tournis ? Attendez, ce n’est pas fini. Je ne prendrai qu’un seul exemple : les habitants de la zone équatoriale, soit entre 500 et 600 millions d’hommes. Sous ces latitudes, l’alternance diurne-nocturne est monotone : 12 heures de jour, douze heures de nuit. Seraient-ils donc tous Bélier, Vierge, Balance ou Poissons ? Oui, si c’est le zodiaque photopériodique qui est le plus déterminant par rapport au zodiaque des déclinaisons. Mais alors, que faire de ceux qui ont quand même commis l’étourderie de naître aux environs des solstices, ces malheureux Gémeaux, Cancer, Sagittaire et Capricorne contraints de vivre sous des photopériodes équinoxiales, soit environ 200 millions de personnes ?
Jean-Pierre Nicola évoquait déjà cette problématique dans ses Bilans comparés à propos des références spécifiques du zodiaque conditionaliste : “Le cycle de variation de la durée de présence (arc diurne) d’un astre au-dessus du plan de l’horizon. Ce cycle étant à la fois fonction de la latitude géographique de l’observateur et de la déclinaison de l’astre observé, il faut concevoir des zodiaques relatifs aux lieux et un zodiaque universel, les effets — possibles — de leurs interférences figurant parmi les questions à traiter.”
Voici ce que j’écrivais là-dessus dans mon Manuel : “L’hypothèse la plus probable est celle de l’interférence des effets des déclinaisons et de la photopériode. Dans cette optique, un Capricorne reste un Capricorne quel que soit la latitude à laquelle est il est né, mais il y aurait divers types de Capricorne, qu’on peut réduire au minimum à quatre : les Capricorne équatoriaux, les tropicaux, les tempérés et les polaires… Et il en va évidemment de même pour tous les autres Signes. Dans cette hypothèse, il n’est pas impossible que la superposition déclinaisons-photopériode augmente les effets zodiacaux-planétaires au Nord et les diminue au Sud. L’astrologie est née et s’est développée dans les zones tempérées de l’hémisphère Nord, et dans l’histoire antique on ne connaît pas trace d’une astrologie digne de ce nom dans l’hémisphère Sud, en dépit des grandes civilisations qui s’y sont déployées. On peut se demander si cela n’est pas dû au fait que les effets zodiaco-planétaires sont plus manifestes au Nord qu’au Sud… C’est l’inconnu : nous n’avons pas fini d’élucider les mystères et énigmes de l’astrologie.”
Imaginons un Mercure rétrograde en Capricorne pour une naissance dans la zone équatoriale de l’hémisphère sud : il passe environ douze heures au-dessus de l’horizon et douze heures au-dessous, comme une planète située dans les Signes équinoxiaux. Son arc diurne est croissant et dominant en durée et sensiblement égal à son arc nocturne : il se comporte comme un astre en Bélier. Le même Mercure rétrograde dans la zone équatoriale de l’hémisphère nord se comporte cette fois comme un astre en Balance.
Que faut-il interpréter ? Le Mercure en Capricorne universel déterminé par son ascension droite et sa déclinaison, ou bien le Mercure photopériodique local déterminé par ses durées croissantes ou décroissantes de présence au-dessus ou au-dessous de l’horizon ? Dans le premier cas, il faudrait interpréter un Mercure-Capricorne sujet périodiquement à de brusques poussées Sagittaire. Dans le second cas, tout se complique. Comment s’y retrouver ? Peut-être en faisant un détour par les observations de Francis Hallé, qui semblent aller dans le sens d’une très forte influence de la photopériodicité, donc des zodiaques locaux, propres à chaque latitude terrestre, sur les comportements de l’espèce humaine. Il paraît donc logique de penser que les effets du zodiaque universel sont modulés par ceux des zodiaques locaux.
Si cette hypothèse est la bonne, il faudrait, pour interpréter les effets des planètes rétrogrades en Signes, tenir compte des zodiaques locaux… Mais restons pour l’instant dans la zone tempérée de l’hémisphère nord et observons les rétrogradations de Mercure, qui passe plus du sixième de son temps à prendre le zodiaque à rebrousse-poil. Nous pourrons ensuite essayer de formuler des hypothèses sur la signification des rétrogradations en général.
Les dix graphiques suivants illustrent les rétrogradations et déclinaisons de Mercure dans les douze Signes, calculées pour le 1er, le 10 et le 20 de chaque mois. An arrière-plan figure la très régulière courbe annuelle du Soleil qui, par définition, reste toujours sur l’écliptique. Comme on le voit, Mercure est beaucoup plus brouillon, ce qui est dû à son orbite très inclinée sur l’écliptique et très proche du Soleil. En fait, sur le long terme, ces sinusoïdes ont une belle régularité.
Fig. 1 : Mercure en 2003
▶ Du 3 au 24 janvier : rétrogradation en Capricorne.
▶ Du 27 avril au 21 mai : rétrogradation en Taureau.
▶ Le 21 août, soit huit jours avant le début de sa rétrogradation, il est à 23° 52′ en Vierge en coordonnées écliptiques, mais sa déclinaison est de 0° 15′ sud. Avant même d’être rétrograde, il a déjà un rythme de type 0° Balance…
▶ Du 29 août au 21 septembre : rétrogradation en Vierge écliptique. Mais jusqu’au 9 septembre, il a toujours une déclinaison Balance, ce qui signifie que pour une latitude moyenne de l’hémisphère nord, il a un rythme photopériodique de type Poissons !
Fig. 2 : Mercure en 2004
▶ Du 7 avril au 1er mai : rétrogradation en Taureau puis en Bélier.
▶ Du 12 août au 3 septembre : rétrogradation en Vierge puis en Lion.
Fig. 3 : Mercure en 2005
▶ Du 21 mars au 13 avril : rétrogradation en Bélier. En raison de sa très forte latitude écliptique, Mercure est près de croiser une deuxième fois l’équateur au moment de reprendre son sens direct. Ouf ! Il a failli se transformer en Mercure-Poissons en déclinaison.
▶ Du 15 novembre au 5 décembre : rétrogradation en Scorpion.
Fig. 4 : Mercure en 2006
▶ Le 27 février, il est à 25° 45′ des Poissons en sens direct sur l’écliptique, mais à 0° 13′ de déclinaison nord : il faudrait donc l’interpréter comme un Mercure-Bélier jusqu’au 11 mars, date à laquelle il repasse sous l’équateur, dans l’hémisphère sud. Mais comme il est rétrograde du 3 au 26 mars, les choses se compliquent un peu : du 27 février au 3 mars, ce Mercure-Poissons écliptique en sens direct devrait être interprété comme un Mercure-Bélier ; puis du 4 au 11 mars, lors de sa rétrogradation, il faudrait l’interpréter comme un Mercure-Bélier perturbé par sa photopériode Vierge ; enfin, du 11 au 26 mars, il faudrait l’interpréter comme un Mercure-Poissons perturbé par sa photopériode Balance…
▶ Du 5 au 30 juillet : rétrogradation en Lion puis Cancer.
▶ Du 29 octobre au 19 novembre : rétrogradation en Scorpion.
Fig. 5 : Mercure en 2007
▶ Du 15 février au 9 mars : rétrogradation en Poissons puis en Verseau.
▶ Du 16 juin au 19 juillet : rétrogradation en Cancer.
▶ Du 13 octobre au 2 novembre : rétrogradation en Scorpion puis en Balance.
Fig. 6 : Mercure en 2008
▶ Le 2 avril, il est à 0° 28′ du Bélier en sens direct sur l’écliptique, mais à 1° 46′ de déclinaison sud : il faudrait donc l’interpréter comme un Mercure-Poissons jusqu’au 6 avril, date à laquelle il passe réellement au-dessus de l’équateur, dans l’hémisphère nord.
▶ Du 27 mai au 20 juin : rétrogradation en Gémeaux.
▶ Du 25 septembre au 16 octobre : rétrogradation en Balance.
Fig. 7 : Mercure en 2009
▶ Du 12 janvier au 1er février : rétrogradation en Verseau puis en Capricorne.
▶ Le 26 mars, Mercure est à 0° 20′ du Bélier en sens direct sur l’écliptique, mais à 1° 26′ de déclinaison sud : il faudrait donc l’interpréter comme un Mercure-Poissons jusqu’au 28 mars, date à laquelle il passe réellement au-dessus de l’équateur, dans l’hémisphère nord.
▶ Du 9 mai au 1er juin : rétrogradation en Gémeaux puis en Taureau.
▶ Le 22 août, Mercure est à 24° 27′ de la Vierge en sens direct sur l’écliptique, mais à 0° 04′ de déclinaison sud : il faudrait donc l’interpréter comme un Mercure-Balance jusqu’au 26 août, date à laquelle Mercure entre “officiellement” en Balance sur l’écliptique.
▶ Du 8 au 11 septembre : rétrogradation en Balance puis en Vierge. Ça se complique encore une fois : du 8 au 19 septembre, Mercure rétrograde en Balance a une photopériode de type Poissons. Le 19 septembre, il rétrograde en Vierge mais il a toujours une déclinaison Balance : jusqu’au 24 septembre, il faudrait donc aussi l’interpréter comme un Mercure-Balance perturbé par un rythme Poissons. Ensuite, du 24 au 30 septembre, il a une déclinaison Vierge : il faudrait donc l’interpréter comme un Mercure-Vierge perturbé par un rythme Bélier…
Fig. 8 : Mercure en 2010
▶ Du 19 avril au 12 mai : rétrogradation en Taureau.
▶ Du 21 août au 13 septembre : rétrogradation en Vierge.
▶ Le 4 octobre, il est à 0° 40′ de la Balance en sens direct sur l’écliptique, mais à 1° 26′ de déclinaison nord : il faudrait donc l’interpréter comme un Mercure-Vierge jusqu’au 6 octobre, date à laquelle il passe réellement au-dessous de l’équateur, dans l’hémisphère sud.
▶ Du 11 au 31 décembre : rétrogradation en Capricorne puis Sagittaire.
Fig. 9 : Mercure en 2011
▶ Du 31 mars au 24 avril : rétrogradation en Bélier.
▶ Du 4 au 27 août : rétrogradation en Vierge puis Lion.
▶ Le 26 septembre, il est à 0° 13′ de la Balance en sens direct sur l’écliptique, mais à 2° 28′ de déclinaison nord : il faudrait donc l’interpréter comme un Mercure-Vierge jusqu’au 28 septembre, date à laquelle il passe au-dessous de l’équateur.
▶ Du 25 novembre au 15 décembre : rétrogradation en Sagittaire.
Fig. 10 : Mercure en 2012
▶ Du 13 mars au 5 avril : rétrogradation en Bélier puis en Poissons. Retour des complications : du 13 au 23 mars, Mercure-écliptique a bien une déclinaison Bélier : il faudrait donc l’interpréter comme un Mercure-Bélier perturbé par des rythmes photopériodiques de type Vierge ; du 23 au 29 mars, il est en Vierge en projection écliptique, mais a toujours une déclinaison nord : il faudrait donc aussi l’interpréter comme un Mercure-Bélier perturbé par des rythmes Vierge ; enfin, du 29 mars au 5 avril, il a une déclinaison sud : il faudrait donc l’interpréter comme un Mercure-Poissons perturbé par des rythmes photopériodiques de type Balance.
▶ Du 16 juillet au 9 août : rétrogradation en Lion.
▶ Le 17 septembre, il est à 0° 03′ de la Balance en sens direct sur l’écliptique, mais à 1° 03′ de déclinaison nord : il faudrait donc l’interpréter comme un Mercure-Vierge jusqu’au 19 septembre, date à laquelle il passe réellement au-dessous de l’équateur.
▶ Du 7 au 27 novembre : rétrogradation en Sagittaire puis Scorpion.
▶ Du 18 mai au 30 juin : rétrogradation en Gémeaux :
La rétrogradation de Vénus en 2007
▶ Du 28 juillet au 9 septembre : rétrogradation en Vierge puis Lion :
▶ Les positions de Mars sont calculées tous les 15 jours. La rétrogradation se produit ici en Poissons :
▶ Les positions de Jupiter sont calculées tous les trois mois :
Une rétrogradation produit au moins deux effets caractéristiques :
▶ 1) La station prolongée de la planète rétrograde dans une portion du zodiaque ;
▶ 2) L’inversion du rythme photopériodique de la planète rétrograde.
Le premier effet nous renvoie immédiatement à l’une des caractéristiques du conditionnement : plus un signal dure longtemps, plus sa perception par le système nerveux s’intensifie et plus celui-ci est susceptible de réagir. Cet effet est particulièrement perceptible lors des périodes de transits planétaires. Les transits des planètes rapides non-rétrogrades durent peu de temps. En admettant (arbitrairement) un orbe de 10° avant et après l’aspect de conjonction ou d’opposition exact en transit, un transit de la Lune (qui ne peut être rétrograde) ne dure qu’une journée et un transit de Mercure une dizaine de jours. Par contre, un Mercure rétrograde peut transiter pendant environ un mois sur une planète natale…
Dans le thème natal, on peut se demander si l’un des effets d’une rétrogradation planétaire (surtout s’il s’agit d’une planète rapide et dominante) ne serait pas d’accentuer l’importance du Signe où elle se trouve. En effet, elle reste plus longtemps dans ce Signe pendant la période néonatale.
Le deuxième effet demande d’essayer de traiter rationnellement l’interaction entre les effets du Signe “normal” et ceux du Signe “anormal” (en photopériode) induit par la rétrogradation. L’une des hypothèses les plus séduisantes est proposée par Jean-Pierre Nicola : “il se peut que la rétrogradation accentue ‘l’effet de phase’ puisqu’elle reste commune aux Signes concernés… Pas sûr que ce soit un effet exclusivement négatif”.
Pour illustrer cette hypothèse, je vais prendre un exemple : celui de Mercure rétrograde et dominant en Sagittaire (je suis très concerné…). Techniquement, il s’agit d’interpréter les effets de la “transcendance de Représentation” en Force d’excitation associative, vitesse d’inhibition et Sens des Ensembles pour le pôle adapté (nous traiterons plus avant le pôle inadapté), sachant que pour une naissance dans la zone tempérée de l’hémisphère nord, ce Mercure a une photopériode capricornienne, d’où la nécessité d’interpréter les irruptions de la Force et lenteur d’inhibition extinctive, toujours en Sens des Ensembles, à l’intérieur des mécanismes sagittariens.
L’accentuation de l’effet de phase (Sens des Ensembles-phase ultraparadoxale communs aux Signes solsticiaux Gémeaux, Cancer, Sagittaire, Capricorne) semble s’imposer : en effet, ce Mercure rétrograde passe plus de temps en phase ultraparadoxale qu’un Mercure non-rétrograde (voir plus haut). Et je pense comme Jean-Pierre Nicola que ses effets ne sont pas nécessairement négatifs, contrairement à ce qu’affirmait l’astrologie traditionnelle, pour laquelle les rétrogradations faisaient partie des “débilités”.
Commençons donc par essayer d’imaginer et de comprendre ce que pourraient être les effets positifs d’une telle rétrogradation.
Un Mercure-Sagittaire “adapté” incite à s’ouvrir très largement à toute la gamme des possibles, à multiplier les curiosités et les centres d’intérêt les plus éloignés et les plus disparates tout en cherchant sans cesse à les associer entre eux, à leur trouver des points communs, des rapprochements, des ressemblances en les comparant rapidement. Sa soif d’information nouvelle semble inépuisable, infinie : il veut s’intéresser à tout et au reste au delà de tous les clivages, de toutes les frontières et de toutes les dualités apparemment irréductibles. Il butine dans un vaste panorama dont l’horizon se recule indéfiniment. L’effet positif de la rétrogradation en rythme Capricorne pourrait être le suivant : ponctuellement ou périodiquement, ce Mercure-Sagittaire ressent la nécessité de passer d’un ensemble ouvert à un ensemble fermé, de mettre un coup d’arrêt temporaire à sa soif de nouvelles informations pour y mettre de l’ordre, en structurer le contenu, en explorer les ramifications et l’ordre implicite à un moment donné de ses questionnements, interrogations et recherches. Pendant ces laps de temps, il ne s’intéresse plus à tout et au reste, il met un éteignoir sur les signaux extérieurs qui pourraient solliciter sa curiosité : il butine dans ce qu’il a accumulé, dans tout ce qui lui reste, dans ce réseau qu’il a construit et qu’il fige temporairement. Effets positifs lorsqu’il repart en sens direct, en sens Sagittaire : ayant pu repérer et éliminer, pendant sa phase capricorno-rétrograde, certaines liaisons inessentielles, certaines associations inutiles, certaines ressemblances trompeuses, il peut à nouveau s’ouvrir à tous les champs du possible en étant délesté de tout ce qui n’était pas indispensable à sa progression : il a ainsi réalisé de belles économies d’énergie tout en mettant un peu d’ordre dans son Sens des Ensembles.
Voyons maintenant quels pourraient être quelques-uns des effets négatifs. Cette fois, les fermetures capricorniennes sont brutales, intempestives, inadaptées à la situation. On coupe sans prévenir le contact, en des moments inopportuns, pour mettre un faux ordre embrouillé et illusoire dans le buissonnement déstructuré de ses multiples curiosités. La conversation alerte et allègre se transforme en monologue décousu. On a l’impression d’être branché sur l’essentiel, d’avoir atteint l’absolu, de savoir tout ce qu’il reste à savoir, alors qu’on a simplement figé ses connaissances diverses. On tourne en rond en papillonnant dans son bric-à-brac de savoirs éclectiques et dépareillés, provisoirement sourd à tout apport neuf, à toute nouvelle information, même la plus pertinente et la plus intéressante. Passé ce moment plus ou moins long de “grosse fatigue”, on repart alors de l’avant comme si rien ne s’était passé sans se rendre compte qu’on a ainsi tout embrouillé. Pour se “refaire”, Mercure-Sagittaire à nouveau direct risque alors pour un temps ou pour longtemps de verser dans l’inadaptation : en réaction à cette fermeture intempestive et inefficace, il peut être tenté de se livrer au manque d’inhibition bloquante : sa boulimie d’informations n’a plus ni frein ni limite, il va associer tout et n’importe quoi dans un joyeux enthousiasme fédérateur ; à la lenteur d’excitation inadaptée : rien ne pourra le détourner de son désir acharné et chimérique d’associer tous ses centres d’intérêts ; à la phase ultraparadoxale : il mélangera tout dans un inconscient et désinvolte rejet de tout Sens des Contraires…
Bien entendu, les descriptions des effets hypothétiques positifs ou négatifs de cette rétrogradation mercuro-sagittarienne sont caricaturales parce qu’extrêmes. Les effets réels seront probablement plus nuancés la plupart du temps et varieront en fonction des situations auxquelles on est confronté. Et il me semble que le mieux, pour les observer expérimentalement, est de se pencher sur les périodes où Mercure est en transit rétrograde en Sagittaire.
Je ne vais pas vous proposer les interprétations de toutes les planètes rétrogrades. Pas le courage pour l’instant, et autre chose à faire. À vous donc de vous pencher à votre tour sur ce problème et d’essayer de voir quels effets peuvent produire toutes les rétrogradations. Personnellement, il me semble qu’avec un Mercure rétrograde en Sagittaire je fonctionne souvent comme je l’ai décrit. Et vous, comment vivez-vous vos planètes rétrogrades (si vous en avez dans votre ciel de naissance) ?
Article paru dans le n° 20 du Fil d’ARIANA (octobre 2003).
▶ La réalité astronomique du zodiaque
▶ Le zodiaque réflexologique humain
▶ Astronomie élémentaire du système solaire
▶ Lune Noire et Nœuds lunaires
Les significations planétaires
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620 pages. Illustrations en couleur.
La décision de ne traiter dans ce livre que des significations planétaires ne repose pas sur une sous-estimation du rôle des Signes du zodiaque et des Maisons. Le traditionnel trio Planètes-Zodiaque-Maisons est en effet l’expression d’une structure qui classe ces trois plans selon leur ordre de préséance et dans ce triptyque hiérarchisé, les Planètes occupent le premier rang.
La première partie de ce livre rassemble donc, sous une forme abondamment illustrée de schémas pédagogiques et tableaux explicatifs, une édition originale revue, augmentée et actualisée des textes consacrés aux significations planétaires telles qu’elles ont été définies par l’astrologie conditionaliste et une présentation détaillée des méthodes de hiérarchisation planétaire et d’interprétation accompagnées de nombreux exemples concrets illustrés par des Thèmes de célébrités.
La deuxième partie est consacrée, d’une part à une présentation critique des fondements traditionnels des significations planétaires, d’autre part à une présentation des rapports entre signaux et symboles, astrologie et psychologie. Enfin, la troisième partie présente brièvement les racines astrométriques des significations planétaires… et propose une voie de sortie de l’astrologie pour accéder à une plus vaste dimension noologique et spirituelle qui la prolonge et la contient.
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Pluton planète naine : une erreur géante
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117 pages. Illustrations en couleur.
Pluton ne fait plus partie des planètes majeures de notre système solaire : telle est la décision prise par une infime minorité d’astronomes lors de l’Assemblée Générale de l’Union Astronomique Internationale qui s’est tenue à Prague en août 2006. Elle est reléguée au rang de “planète naine”, au même titre que les nombreux astres découverts au-delà de son orbite.
Ce livre récapitule et analyse en détail le pourquoi et le comment de cette incroyable et irrationnelle décision contestée par de très nombreux astronomes de premier plan. Quelles sont les effets de cette “nanification” de Pluton sur son statut astrologique ? Faut-il remettre en question son influence et ses significations astro-psychologiques qui semblaient avérées depuis sa découverte en 1930 ? Les “plutoniens” ont-ils cessé d’exister depuis cette décision charlatanesque ? Ce livre pose également le problème des astres transplutoniens nouvellement découverts. Quel statut astrologique et quelles influences et significations précises leur accorder ?
Enfin, cet ouvrage propose une vision unitaire du système solaire qui démontre, chiffes et arguments rationnels à l’appui, que Pluton en est toujours un élément essentiel, ce qui est loin d’être le cas pour les autres astres au-delà de son orbite. Après avoir lu ce livre, vous saurez quoi répondre à ceux qui pensent avoir trouvé, avec l’exclusion de Pluton du cortège planétaire traditionnel, un nouvel argument contre l’astrologie !
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