L’astrologie est très mal vue par la science officielle. Elle est qualifiée de “pseudo-science” par la plupart des scientifiques universitaires. On lui reproche pêle-mêle d’être trop vieille pour être crédible (elle a 5000 ans d’existence), d’être une entreprise commerciale visant à escroquer les gogos, d’être en contradiction avec les lois de la physique connue, de véhiculer une religiosité diffuse et fataliste, de ne pouvoir avancer la moindre preuve de son efficacité concrète, etc.
Régulièrement, d’éminents scientifiques du monde entier interpellent les pouvoirs publics afin qu’ils interdisent enfin la pratique de l’astrologie, qui est pour eux un faux savoir moyenâgeux aussi irrationnel que dangereux. Ces hommes ont un point commun : ils n’ont jamais pris la peine d’étudier ce qu’ils veulent censurer. Lorsqu’on leur rappelle qu’une véritable démarche rationnelle et scientifique demande d’approfondir ses connaissances dans un domaine précis avant de se permettre de le critiquer ou d’en démontrer la fausseté, ces “scientiflics” rétorquent qu’ils n’ont pas de temps à perdre avec l’astrologie : il est à leurs yeux évident qu’elle ne mérite pas le moindre intérêt.
Pire même : lorsqu’on leur apporte des preuves expérimentales en faveur de la réalité de l’astrologie, ils refusent de les examiner. Certains vont même jusqu’à travestir les faits pour nourrir leur névrose obsessionnelle anti-astrologique. Ce sont là des attitudes irrationnelles et anti-scientifiques. De tout cela découle une certitude expérimentale : l’anti-astrologie n’est pas une science, mais un dada d’ignorants.
Pour faire le point, voici un petit dialogue, imaginaire mais réaliste, entre un astrologue rationnel et un anti-astrologue irrationnel.
L’anti-astrologue : L’astrologie est née il y a 5000 ans, à un âge pré-rationnel de l’humanité. À cette époque, les hommes croyaient à la magie et n’avaient pas encore découvert la science expérimentale. J’estime donc qu’il s’agit d’un savoir périmé qui n’a rien à apporter aux hommes d’aujourd’hui.
L’astrologue : Sur le premier point, vous avez raison… mais vous oubliez de dire que la majorité des savoirs aujourd’hui reconnus comme “scientifiques” sont nés à la même époque. L’astronomie par exemple s’est construite en même temps que l’astrologie. Selon vous, ses origines “pré-rationnelles” feraient d’elle, si l’on suit votre raisonnement, une “pseudo-science”. L’astronomie serait-elle un “savoir périmé” ? Et dans ce cas, pourquoi étudiez-vous l’astrophysique ? Cet argument est ridicule.
Vous jouez sur les mots. L’astronomie est une science expérimentale basée sur des mesures précises et n’a pas cessé d’améliorer ses résultats et sa connaissance des lois de l’univers depuis sa naissance. L’astrologie est quant à elle un savoir fossile qui n’a pratiquement pas évolué depuis sa naissance. Je ne prendrai qu’un exemple : les astrologues du XXe siècle continuent à se référer à l’astrologie grecque du IIe siècle après J.-C., comme si notre vision du monde n’avait pas changé depuis…
Ces arguments montrent que vous ne connaissez strictement rien à l’astrologie contemporaine. Les connaissances en astrologie ont évolué. Si vous preniez la peine d’étudier ce sujet plutôt que de le condamner avec des déclarations de principe, notre dialogue pourrait être un peu plus fructueux. De plus, astronomes et astrologues de l’Antiquité croyaient ensemble que la Terre était au centre de l’univers, ce qui était effectivement une erreur…
L’astrologie postule toujours que la Terre est au centre de l’univers, alors que nous savons très bien que ce n’est pas vrai.
Vous vous trompez. Je suis astrologue, et je sais très bien que la Terre est une planète qui tourne autour du Soleil, qui n’est qu’une étoile parmi des milliards d’autres. Néanmoins, si l’on veut étudier quelles sont les influences du cosmos sur les espèces vivantes terrestres, il faut bien observer ces phénomènes en gardant les pieds sur Terre.
Passons à autre chose. Les Signes du zodiaque qu’utilisent les astrologues ne correspondent plus aux constellations qui portent le même nom. Par exemple, lorsque l’astrologie prétend que la Lune est en Bélier, elle est en réalité dans la constellation du Verseau. Les affirmations de l’astrologie sont donc en totale contradiction avec les observations astronomiques.
Je mesure encore une fois l’étendue de votre ignorance dans le domaine de l’astrologie. Ce décalage entre Signes du zodiaque et constellations est dû au phénomène de précession des équinoxes, découvert par Hipparque de Nicée, un astrologue grec soit dit en passant. Chaque année autour du 21 mars, le Soleil croise le plan de l’équateur en un point donné ; c’est alors, à l’équinoxe de printemps, que les jours croissants deviennent dominants en durée dans l’hémisphère nord. Du fait du mouvement de toupie de la Terre sur son axe, ce point équinoxial se déplace d’environ 30° tous les 2100 ans. De ce fait, le décor d’étoiles sur le fond duquel se déplacent les planètes se déplace lui aussi. À la naissance de l’astrologie, astronomes et astrologues ignoraient l’existence de ce phénomène. Aujourd’hui, seuls quelques astrologues traditionalistes et astronomes demeurés confondent le décor stellaire (les constellations) et les Signes du zodiaque. Naître sous le Signe du Bélier, par exemple, cela signifie pour un astrologue moderne que le Soleil se trouve juste au-dessus de l’équateur, dans l’hémisphère Nord, et que pour cet hémisphère la durée croissante des jours est supérieure à celle des nuits. Rien à voir avec la toile de fond d’étoiles qui sert de décor et de points de repères aux observations astronomiques. Etes-vous si obsédé par votre anti-astrologisme primaire que vous soyez incapable de comprendre cela ?
La physique peut opposer un argument décisif à l’existence d’hypothétiques influences astrologiques. Il se base sur les lois de la gravitation. Par exemple, pour un individu né à Paris, l’influence gravitationnelle des tours de la Défense est incommensurablement plus importante que celle de n’importe quelle planète du système solaire. Plus une masse physique est proche et importante, et plus elle exerce une gravité puissante sur ce qui l’entoure. Or les planètes sont très éloignées, et leur impact gravitationnel très faible, pour ne pas dire inexistant…
Vous me paraissez aussi ignorant en matière d’astrologie qu’en physique, ce qui est le comble pour un astrophysicien ! Le phénomène que vous décrivez n’existe que dans la conception simpliste de la gravité, imaginée par Newton il y a quelques siècles et aujourd’hui totalement dépassée. Si votre raisonnement était fondé, c’est-à-dire si l’être humain répondait mécaniquement aux lois de la gravité, les fortes concentrations de population n’existeraient qu’autour des plus gros bâtiments des plus grandes cités, lesquelles seraient bâties autour des montagnes les plus massives. Or il n’en est rien. Les réactions de l’organisme humain aux influences gravitationnelles sont donc loin d’être aussi simples que vous venez de l’affirmer. Votre raisonnement est irréaliste et non-scientifique. Ce ne sont pas les tours de la Défense qui vous influencent, mais les tours de la Démence. De plus, j’ai envie de vous poser une question essentielle : quelle est la durée de révolution sidérale d’une tour de la Défense ?
Que voulez-vous dire par là ?
Rappelons que la révolution sidérale d’un astre est le temps qu’il met pour faire un tour complet autour de son centre d’attraction. Si les planètes exercent une influence sur nous par l’intermédiaire des lois de la gravité, cette influence, même faible et subtile, est périodique et régulière. Pour conditionner un individu, il est nécessaire de le soumettre périodiquement et régulièrement aux mêmes signaux. Les tours de la Défense sont inertes, donc incapables de créer un conditionnement quelconque.
De toute façon, aucune loi physique connue ne permet de rendre compte d’une quelconque influence astrologique. Rien que pour cette raison, l’astrologie est une absurdité qui ne mérite même pas d’être étudiée.
Vous êtes bien imprudent. Devrais-je vous rappeler a minima les prudents propos de l’un de vos illustres collègues, l’astrophysicien Carl Sagan : “Que nous n’ayons connaissance d’aucun mécanisme justifiant l’astrologie est intéressant mais pas convaincant. On ignorait, par exemple, l’existence d’un mécanisme justifiant la dérive des continents lorsque cette théorie fut avancée par Wegener. Il n’en demeure pas moins que nous savons désormais que Wegener avait raison, et ceux qui s’opposaient à lui en raison d’un manque de mécanisme explicatif étaient dans l’erreur.” Je n’aimerais pas être à votre place si, dans un futur proche ou lointain, un futur Wegener mettait en évidence le fait astrologique. La science ne sait pas tout. L’inconnu, fertile en surprises et découvertes impensables, est toujours plus vaste que le connu.
L’astrologie est moralement condamnable, vue l’utilisation éhontément commerciale qu’en font les astrologues qui s’enrichissent en abusant de la crédulité d’un grand public superstitieux et mal informé.
Je ne vois pas ce que la morale a à voir avec la science, qui a largement démontré à quel point elle savait être immorale (bombe atomique, manipulations génétiques, sang contaminé sur l’autel du profit). Par ailleurs, comme disait votre confrère Carl Sagan, “envisager les motivations psychologiques de ceux qui croient en l’astrologie me paraît parfaitement étranger au problème de la validité de cette discipline.” Le problème n’est pas de décider si l’astrologie est morale ou pas, mais de savoir s’il existe ou non une véritable influence astrologique.
Vous ne pouvez pas nier que la majorité des astrologues sont des escrocs et des charlatans, tout de même ?
Ne confondez pas l’astrologie et les astrologues. Il existe effectivement de nombreux charlatans parmi eux, mais quelle profession est à l’abri de l’escroquerie intellectuelle ou matérielle ? De plus, si vous désirez réellement faire œuvre de moralité publique, vous devriez étudier sérieusement l’astrologie, plutôt que de la laisser aux mains d’ignorants et de charlatans qui la déshonorent et la travestissent. Juge-t-on de la validité de l’astronomie en fonction des salaires des astronomes ? La course effrénée au profit des laboratoires de génétique moléculaire est-elle un argument pour dire que la génétique moléculaire n’existe pas ? Vous avez vraiment des raisonnements irrationnels…
L’astrologie colporte une vision du monde magique et fataliste qui fait d’elle un danger pour la démocratie. Elle rend les gens dépendants et profite de leur fragilité en cette période de crise. Selon l’astrologie, tout est dans tout et réciproquement, tout est écrit dans l’horoscope, l’homme est prisonnier du cosmos.
Il n’y a rien de magique dans le fait de postuler que l’homme est partie intégrante du cosmos. Dans cette optique d’interdépendance universelle, son organisme s’est tout simplement et tout naturellement adapté aux cycles et rythmes du système solaire. Il n’y a rien de fataliste non plus dans l’astrologie. Comme le disait déjà Johannes Kepler, astronome-astrologue (1571–1630) : “De quelle manière la configuration du ciel au moment de la naissance détermine-t-elle le caractère ? Elle agit sur l’homme pendant sa vie comme les ficelles qu’un paysan noue au hasard autour des courges de son champ : les nœuds ne font pas pousser la courge, mais ils déterminent sa forme. De même le ciel : il ne donne pas à l’homme ses habitudes, son histoire, son bonheur, ses enfants, sa richesse, sa femme… mais il façonne sa condition.” L’influence de l’astrologie est donc conditionnelle, elle s’exprime à l’intérieur d’autres conditionnements génétiques, sociaux, culturels, familiaux, etc. Quant aux dangers que court la démocratie, il me semble qu’ils viennent davantage de la science avec ses lobbies pro-nucléaire, pro-génétique, que de l’astrologie.
Vos arguments ne m’ont pas convaincu. Je quitte cet entretien en restant persuadé qu’a priori, l’astrologie n’est qu’une chimère…
Avoir des a priori, c’est anti-scientifique. Vous n’avez exposé aucun argument valable. L’anti-astrologisme n’est pas une science.
Article paru dans le n° 1 d’Astrologie naturelle (décembre 1997).
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Les significations planétaires
par
620 pages. Illustrations en couleur.
La décision de ne traiter dans ce livre que des significations planétaires ne repose pas sur une sous-estimation du rôle des Signes du zodiaque et des Maisons. Le traditionnel trio Planètes-Zodiaque-Maisons est en effet l’expression d’une structure qui classe ces trois plans selon leur ordre de préséance et dans ce triptyque hiérarchisé, les Planètes occupent le premier rang.
La première partie de ce livre rassemble donc, sous une forme abondamment illustrée de schémas pédagogiques et tableaux explicatifs, une édition originale revue, augmentée et actualisée des textes consacrés aux significations planétaires telles qu’elles ont été définies par l’astrologie conditionaliste et une présentation détaillée des méthodes de hiérarchisation planétaire et d’interprétation accompagnées de nombreux exemples concrets illustrés par des Thèmes de célébrités.
La deuxième partie est consacrée, d’une part à une présentation critique des fondements traditionnels des significations planétaires, d’autre part à une présentation des rapports entre signaux et symboles, astrologie et psychologie. Enfin, la troisième partie présente brièvement les racines astrométriques des significations planétaires… et propose une voie de sortie de l’astrologie pour accéder à une plus vaste dimension noologique et spirituelle qui la prolonge et la contient.
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Pluton planète naine : une erreur géante
par
117 pages. Illustrations en couleur.
Pluton ne fait plus partie des planètes majeures de notre système solaire : telle est la décision prise par une infime minorité d’astronomes lors de l’Assemblée Générale de l’Union Astronomique Internationale qui s’est tenue à Prague en août 2006. Elle est reléguée au rang de “planète naine”, au même titre que les nombreux astres découverts au-delà de son orbite.
Ce livre récapitule et analyse en détail le pourquoi et le comment de cette incroyable et irrationnelle décision contestée par de très nombreux astronomes de premier plan. Quelles sont les effets de cette “nanification” de Pluton sur son statut astrologique ? Faut-il remettre en question son influence et ses significations astro-psychologiques qui semblaient avérées depuis sa découverte en 1930 ? Les “plutoniens” ont-ils cessé d’exister depuis cette décision charlatanesque ? Ce livre pose également le problème des astres transplutoniens nouvellement découverts. Quel statut astrologique et quelles influences et significations précises leur accorder ?
Enfin, cet ouvrage propose une vision unitaire du système solaire qui démontre, chiffes et arguments rationnels à l’appui, que Pluton en est toujours un élément essentiel, ce qui est loin d’être le cas pour les autres astres au-delà de son orbite. Après avoir lu ce livre, vous saurez quoi répondre à ceux qui pensent avoir trouvé, avec l’exclusion de Pluton du cortège planétaire traditionnel, un nouvel argument contre l’astrologie !
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