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en Astrologie Naturelle

Introduction à l’astrologie moderne

Sous ses cravates, ses slips érotiques, ses rubriques froufroutantes, existe-t-il une vérité astrologique digne d’être mise toute nue ? Ou bien le temps des astrologues est-il celui d’une Dame fantôme que l’on habille de son imaginaire, et dont on se sert pour leurrer un peuple privé de religion ?

Si Dame fantôme il y a — André Breton la voyait plutôt grande —, elle a, au moins, le don d’exister par ceux qu’elle fait vivre, par les passions, les trépignements et les lettres ouvertes qu’elle inspire.

Les sociologues auscultent son pouls ethnique mais fiévreux : l’IFOP et IRES Marqueting ont révélé que le nombre de personnes lisant la rubrique astrologique dans les journaux allait en augmentant… 53 % en 1963, 60 % en 1968. Toute une équipe dirigée par Edgar Morin s’est penchée sur ce corps social malade de pratique astrologique.

Diagnostic alarmant. L’astrologie souffrirait d’inconsistance empirique, d’analyses floues et ambivalentes, d’absurdité logique. Elle ne serait qu’une croyance clignotante, une demi-foi claudicante vampirisant les femmes et les enfants.

Face au monstre les savants d’Amérique et de Navarre agitent un savoir menaçant : “Les astrologues sont des charlatans, et ceux qui acceptent aveuglement leurs conseils et leurs prédictions sont certains d’être bernés.” Ils sont 186, aux dernières nouvelles, à avoir signé cette déclaration, publiée aux États-Unis par la revue “The Humanist”. Parmi eux, dix-huit prix Nobel, dont les Français André Lwoff et Jacques Monod.

L’Inquisition serait-elle, aussi, de retour ? Devra-t-elle, un jour, brûler l’astrologue d’Europe 1, celui de RTL ou de RMC ? À noter qu’en épargnant les femmes et les enfants, comme il se doit dans une justice courtoise, les germes infectieux astrologiques conserveraient intact leur terrain privilégié de prolifération.

En attendant une désintoxication massive, l’Union rationaliste s’inquiète, par lettre ouverte, de “la propagande occultiste qui refuse tout bond en avant, revient à Nostradamus et à ses pratiques archaïques, des plus irrationnelles !

Si l’ennemi est irrationnel, l’état-major et les troupes du rationnel n’ont pas fini d’en découdre. Pour être logique avec lui-même, l’irrationnel ne se bat pas à découvert. Il se cache obstinément dans le cœur de l’homme, dans les replis de ses goûts et de ses humeurs, dans son sommeil et dans ses rêves. L’homme n’étant pas intégralement un produit rationnel, vivre serait peut-être une pratique archaïque rebelle à tout bond en avant.

Naguère idolâtrée, égérie d’universitaires, voici l’astrologie présente conspuée, bannie, défigurée par ceux, surtout, qui devraient lui témoigner une vague reconnaissance : les astronomes. Les fondateurs de l’astronomie moderne, les grands ancêtres tels que Ptolémée, Tycho-Brahé, Kepler, GaIilée, Newton, étaient plus ou moins ouverts à l’astrologie. Ptolémée, Tycho-Brahé, Kepler, la pratiquaient. Leurs héritiers spirituels racontent que leurs pères radotaient, et qu’ils dressaient des thèmes astrologiques par pure nécessité alimentaire. Le plus simple est de ne rien dire.

Solution radicale devant laquelle l’Histoire n’a pas reculé. Sauf en quelques ouvrages spécialisés, il est difficile de trouver des manuels d’Histoire donnant à l’astrologie sa place exacte, utile ou pernicieuse. Inévitable contemporaine du développement des arts et des sciences, elle, qui n’a jamais désemparé, tantôt en haut, tantôt en bas de l’échelle des valeurs culturelles, elle n’occupe plus que les blancs et les silences du mémorialiste à la page. Ses hypothèses, ses essais, ses exercices de logique et d’imagination qui appartiennent au patrimoine naturel de l’humanité planétaire sont actuellement considérés comme une “contre-culture” par les représentants modernes des purges anti-culturelles.

Un traité officiel de philosophie ne contient pas trois lignes d’information objective sur l’astrologie qui à séduit de grands penseurs, de Platon à Jung, sans oublier Nietzsche visionnaire de la modernité qui, à une époque de sa vie, cherchait à fonder sur l’astrologie sa conception de l’éternel retour.

Peu importe le nombre et le rang des pour et des contre. Il n’est pas nécessaire de dresser Pythagore contre Voltaire, saint Thomas d’Aquin contre Jean Rostand, pour trouver étrange un enseignement philosophique donnant le plus parfait exemple d’anti-philosophie par son sectarisme. Beaucoup plus étrange, encore, l’étonnement de ces philosophes aux longs ciseaux qui voient leurs discours sur “vérité, morale, science” aussi peu pris au sérieux que les prédictions mondiales astrologiques.

Dans la foulée des maîtres officiels de la pensée, les grands organes d’information, presse, télévision, radio, n’ont jamais ouvert — sauf accident — de véritable débat sur l’astrologie avec des personnes capables de situer le dialogue à son meilleur niveau.

À l’école de la philosophie aux longs ciseaux, la presse de l’intelligence, cartésienne ou marxiste, ne se commet jamais avec l’astrologie, sinon que pour en faire un portrait de putain fofolle, vache à lait d’un menu fretin d’escrocs.

Finalement, jusqu’à ces dernières années, l’astrologie n’a pu s’exprimer que par l’horoscope à grand tirage et au jour le jour. Le nombre des astrologues n’ayant rien d’autre à exprimer n’a pu fatalement que croître sans embellir.

Les affairistes ont largement bénéficié du rejet de l’astrologie dans les basses fosses de la culture. Un Lourdes mondial est né du bazar des étoiles. Le zodiaque est débité en médaillons, en tranches de loterie nationale, en conseils pour faire fortune, élever ses enfants, bien se porter selon son mois de naissance et selon le Signe donné par l’heure de cette naissance.

Les ghettos n’ont jamais favorisé l’éclosion de beaux sentiments. Chez les astrologues, c’est l’empoignade générale sous les couleurs vives d’un far west dérisoire. Des marginaux investis du credo public finis sent pas s’imaginer téléguidés par une étoile de shérif. L’un se félicite de son œuvre, géniale sinon modeste. L’autre invente un treizième signe du zodiaque en dépit d’une géométrie séculaire qui ne peut en contenir que douze. Un excité de la psychanalyse multiplie les complexes sous l’égide de Freud sauce cosmique : complexe de Faust, de Carmen, de Narcisse, de Charon… et pas de complexe du tout pour étriller le gogo. Devant la mêlée des doctrines nébuleuses, les ésotérismes mondains jouent aux arbitres amusés en compulsant une tradition à laquelle ils n’ont rien compris.

Une dernière espèce d’ambitieux plante son décor sur ce terrain grouillant de crustacés individualistes. En s’inspirant d’idées astrologiques assorties de statistiques, impressionnantes par le nombre plus que par le fond, le genre chercheur d’or se présente en pionnier d’une science nouvelle, à l’abri des prétentions astrologiques. Pour être tard venus dans le western astrologique, ces justiciers du ciel ont la gâchette facile. Inutile de chercher dans leurs ouvrages une quelconque trace des travaux de leurs prédécesseurs. Beaucoup s’approprient le bien d’autrui. Pas vu, pas pris. En cette époque de surpopulation, pour être un pionnier sans témoin il faut tailler dans le vif.

Entre les balles échangées et perdues des deux camps, le public consomme des prévisions, des consultations, des polémiques, sans trop savoir pourquoi, sans trop connaître les enjeux et les dessous de ces batailles.

Le temps des astrologues

Le temps des astrologues, c’est d’abord ce tableau d’affrontements ouverts et sournois, ces reliefs aigus entre les principes et les faits. Un tableau où les passions humaines, désir de puissance, égocentrisme, intolérance, avidité, chantent et dansent comme à l’ordinaire sous le masque des bonnes terminologies mariées à de bonnes grammaires, sous le fard d’une bonne éducation, scientifique ou spiritualiste.

De ce temps, nous dirons après d’autres, les mots vides de sens et les artifices ; nouveaux philtres, nouvelles pommades des magies d’autrefois.

Nous chercherons la raison de l’astrologie par-delà les rationalistes. Sa connaissance par-delà les scientistes, ses fondements par-delà les astronomes, et ses limites par-delà les astrologues.

Nous verrons si le retour des astrologues n’est qu’une mode revancharde, forte mais passagère, ou le symptôme fatal d’une décadence générale. Au terme d’un cycle de civilisation, il n’y aurait rien de moins étonnant que la levée désordonnée d’oiseaux crépusculaires : prophètes rapaces, mystiques crochus, visionnaires nocturnes…

Le temps des astrologues marque une heure universelle. Au cadran de notre époque, il convient à l’ensemble qui l’a généré et qu’il ne dépare pas. L’on ne saurait réserver à un groupe particulier le privilège des erreurs, des intrigues et des chamailleries. Aucune corporation, aucun pouvoir, aucun savoir n’échappe aux revissions déchirantes, aux luttes inciviles et aux contestations.

Le temps des astrologues est tout simplement notre temps, avec aussi ses espérances. Il n’est pas venu par hasard. C’est pourquoi nous en tracerons l’histoire avec les hommes qui l’ont tissée.

Nous en parlerons non seulement pour corser le récit d’anecdotes mais pour amener notre réflexion sur des questions intemporelles, posées et non résolues par l’histoire :

Y a-t-il incompatibilité fondamentale entre le rationnel et l’irrationnel ? Sous ses aspects ordonnés de rythmes et de cycles, le Temps a-t-il livré tous ses secrets ? Entre passé-présent-avenir y a-t-il des relations qui ont échappé aux physiciens ou qui ne relevant pas de la physique ?

L’astrologie est directement concernée par les réponses que l’on peut donner à ces questions.

Si rationnel et irrationnel ne recouvrent pas toujours des domaines entre eux incommunicables, leur zone commune doit permettre le passage, par le langage, de l’intuition à la raison. Ou, si l’on préfère, du symbole au signal. Ceci pour les idées qui doivent à leur implantation dans le réel les moyens de croître et de s’imposer à l’esprit après avoir marqué le cœur.

Pour l’astrologie, il faut entendre que les significations traditionnelles des planètes et des Signes zodiacaux sont à même de briser leurs chrysalides de fables, mythes et fictions aimables dans lesquelles d’autres s’échinent à les maintenir. Et, par le pont jeté entre songe et logique, l’irrationnel de notre époque, ainsi que l’astrologie, s’explique autrement que par de tristes prêches contre l’obscurantisme.

S’il existe une réalité du Temps, différente de celle donnée par les horloges du physicien, l’affirmation astrologique selon laquelle chaque moment à ses vertus — ou sa qualité — gagne en force. Mais le principe énoncé d’un passage possible du symbole au signal implique que notre affirmation doit appartenir à la logique.

Que ce soit pour les planètes, pour les Signes zodiacaux, ou pour le Temps et ses secrets, une vérité intuitivement perçue et symboliquement exprimée, doit tôt ou tard se traduire en explications claires, intelligibles sinon définitives. La “qualification du Temps” ne doit pas rester l’otage des imaginatifs. Il faut, avec des méthodes objectives, mathématique, déductive, expérimentale, s’assurer si oui ou non les rythmes et les cycles, mieux compris, débouchent sur une notion du Temps objectivement compatible avec l’hypothèse astrologique.

À toutes fins utiles, il vous sera présenté quelques-uns de ces rythmes méconnus qui tiennent aux planètes du système solaire. Vous verrez quelles relations harmoniques unissent entre eux les temps planétaires utilises par les astrologues et comment ces cycles liés à celui du Soleil renvoient aux harmoniques d’un constituant universel : l’atome d’hydrogène. Des démonstrations simples, ignorées des astronomes et des rationalistes parce qu’ils n’ont pas nos préoccupations, vous ouvriront les yeux sur la richesse et la densité du réel. Aucun appel au fantastique. Nous vous proposons seulement un réglage optique propre à corriger les distorsions de la myopie rationaliste et de l’hypermétropie magico-symboliste.

Nous vous expliquerons chaque Signe zodiacal en laissant aux uns et aux autres les étoiles et les saisons, pour développer l’essentiel : le mouvement de la Terre sur elle-même et autour du Soleil. Le découpage du ciel en douze tranches n’en paraîtra que plus conventionnel, et vous comprendrez pourquoi le mois, le jour et l’heure ne font qu’un seul moment dans un plus grand cycle.

Avec les planètes nous quitterons également les clichés pseudo-mythologiques pour entrer dans le Temps céleste et dans le Temps vécu. Ces astres, qui semblent lointains au firmament comme dans leurs demeures olympiennes, vous deviendront aussi proches, aussi familiers que vos enfants. Les significations planétaires ont été retrouvées, non pas dans des divinités au-dessus de nos têtes, mais dans les étapes du développement humain, c’est-à-dire dans ce qu’il nous faut apprendre et acquérir normalement au fil des ans, de la petite enfance au dernier âge. Dans ce temps d’apprentissage et d’évolution imparti par l’espèce, il suffit d’introduire les durées réelles données par les planètes principales pour comprendre les tendances et les valeurs de chaque âge, comme de chaque astre-témoin qui le gouverne.

Les rapports entre générations assurent le passage de l’explicative générale à ses applications. Vivre son ciel revient à fixer, mémoriser en caractère et personnalité les conflits et les amours de l’enfance, les écueils et les dépassements de l’adulte.

Enfin, nous préciserons par un exemple concrétisant le développement de l’ouvrage, ce que doit être une consultation inspirée des astres et des hommes. Et nous pensons que vous comprendrez pourquoi le temps des astrologues ne peut que déboucher sur une nouvelle astrologie : l’astrologie moderne.

Texte extrait de Pour une astrologie moderne, Seuil, 1977.

Cet article vous a été proposé par Jean-Pierre Nicola

Voir aussi :

▶ Bilans comparés des formes d’astrologie européennes et occidentales


Les significations planétaires

par Richard Pellard

620 pages. Illustrations en couleur.

La décision de ne traiter dans ce livre que des significations planétaires ne repose pas sur une sous-estimation du rôle des Signes du zodiaque et des Maisons. Le traditionnel trio Planètes-Zodiaque-Maisons est en effet l’expression d’une structure qui classe ces trois plans selon leur ordre de préséance et dans ce triptyque hiérarchisé, les Planètes occupent le premier rang.

La première partie de ce livre rassemble donc, sous une forme abondamment illustrée de schémas pédagogiques et tableaux explicatifs, une édition originale revue, augmentée et actualisée des textes consacrés aux significations planétaires telles qu’elles ont été définies par l’astrologie conditionaliste et une présentation détaillée des méthodes de hiérarchisation planétaire et d’interprétation accompagnées de nombreux exemples concrets illustrés par des Thèmes de célébrités.

La deuxième partie est consacrée, d’une part à une présentation critique des fondements traditionnels des significations planétaires, d’autre part à une présentation des rapports entre signaux et symboles, astrologie et psychologie. Enfin, la troisième partie présente brièvement les racines astrométriques des significations planétaires… et propose une voie de sortie de l’astrologie pour accéder à une plus vaste dimension noologique et spirituelle qui la prolonge et la contient.

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Pluton planète naine : une erreur géante

par Richard Pellard

117 pages. Illustrations en couleur.

Pluton ne fait plus partie des planètes majeures de notre système solaire : telle est la décision prise par une infime minorité d’astronomes lors de l’Assemblée Générale de l’Union Astronomique Internationale qui s’est tenue à Prague en août 2006. Elle est reléguée au rang de “planète naine”, au même titre que les nombreux astres découverts au-delà de son orbite.

Ce livre récapitule et analyse en détail le pourquoi et le comment de cette incroyable et irrationnelle décision contestée par de très nombreux astronomes de premier plan. Quelles sont les effets de cette “nanification” de Pluton sur son statut astrologique ? Faut-il remettre en question son influence et ses significations astro-psychologiques qui semblaient avérées depuis sa découverte en 1930 ? Les “plutoniens” ont-ils cessé d’exister depuis cette décision charlatanesque ? Ce livre pose également le problème des astres transplutoniens nouvellement découverts. Quel statut astrologique et quelles influences et significations précises leur accorder ?

Enfin, cet ouvrage propose une vision unitaire du système solaire qui démontre, chiffes et arguments rationnels à l’appui, que Pluton en est toujours un élément essentiel, ce qui est loin d’être le cas pour les autres astres au-delà de son orbite. Après avoir lu ce livre, vous saurez quoi répondre à ceux qui pensent avoir trouvé, avec l’exclusion de Pluton du cortège planétaire traditionnel, un nouvel argument contre l’astrologie !

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