Avec Neptune et Pluton, nous entrons dans l’ère des très longues durées qui excèdent largement celle de la vie individuelle. La durée de révolution d’Uranus (quatre-vingt quatre ans) recouvre l’espérance de vie moyenne de l’Homme. À la fin du premier cycle d’Uranus, on a encore quelques chances d’appartenir au monde des vivants. Ce n’est plus le cas à cent soixante quatre ans, lorsque Neptune a fait un tour complet autour du Soleil, et encore moins à deux cent quarante-huit ans, lorsque se termine la première révolution de Pluton. De quatre-vingt quatre à cent soixante quatre ans, il y a pourtant un intervalle de temps planétaire : le stade neptunien. Selon l’astrologie, l’homme est donc encore en évolution, il a toujours des apprentissages à faire après sa quatre-vingt quatrième année.
La durée maximale de la vie humaine est actuellement estimée à cent trente ans environ. L’individu n’a donc aucune possibilité d’aller jusqu’au bout des apprentissages neptuniens. La fonction neptunienne concernerait donc chez l’homme la probabilité d’apprentissages partiels, à peine esquissés, certains de rester inachevés. Pendant son deuxième centenaire, s’offre à lui la possibilité de transformer encore sa vision du monde, sans qu’il puisse aller jusqu’au bout de cette ultime métamorphose. Mystère… et mystère encore plus grand quant aux contenus du stade plutonien (de cent soixante-quatre à deux cent quarante-huit ans) ! Qu’apprend-t-on ou que désapprend-t-on quand on n’est plus de ce monde ? Les très longues durées de Neptune et de Pluton signifieraient-elles que ces planètes n’exercent aucune influence sur l’individu ?
Pour mieux saisir les enjeux du stade neptunien et du stade plutonien, il n’est pas inutile de préciser ce que l’astrologie veut dire lorsqu’elle parle d’“influences planétaires”. Les significations attribuées à chaque astre n’ont pas été distribuées au hasard, au gré de la fantaisie, de la subjectivité ou de l’imagination des astrologues. Elles découlent logiquement (astro-logiquement), vous avez pu le constater et vous en convaincre en lisant les pages précédentes, de la durée de son cycle et de la position qu’il occupe par rapport aux autres astres dans le tout que forme le système solaire. C’est ce qui explique qu’à chaque âge de la vie corresponde une planète.
Chaque âge de la vie voit donc l’émergence d’une nouvelle “fonction planétaire”, c’est-à-dire l’apparition d’une certaine structure astro-psychologique qui va imprimer sa marque caractéristique dans notre univers psychique et notre système nerveux. Pour comprendre cette notion de “fonction planétaire” et évaluer son influence sur les comportements humains, on peut prendre l’exemple d’un récipient et de ce qui le remplit. Le récipient est un contenant, une structure vide. Ce qui se trouve à l’intérieur du récipient est un contenu. Le contenant donne au contenu une certaine forme, sans en changer la nature. La forme spécifique que donne le contenant au contenu n’est pourtant pas sans importance. Le contenant agit sur les certaines propriétés du contenu. En effet, si on agite de l’eau (le contenu) en essayant de créer un mouvement de tourbillon, on obtient pas les mêmes résultats selon que le liquide se trouve dans un récipient (le contenant) sphérique ou cubique. Dans le récipient sphérique, le tourbillon se crée naturellement, fluidement, sans éclaboussures. Dans le récipient cubique, essayez donc d’obtenir le même résultat…
Les “fonctions planétaires” qui apparaissent à chaque âge sont des contenants vides, des “récipients” qui vont être progressivement remplis par nos expériences et apprentissages qui en constitueront le contenu. Entre deux et douze ans par exemple, l’enfant intègre prioritairement la fonction jupitérienne. En soi, cette “fonction Jupiter” est un contenant vide, qui donne néanmoins une forme précise à tout ce qu’il va être amené à vivre pendant cette période. En schématisant, on peut dire que la fonction de Jupiter est d’insérer le vécu dans un cadre normatif. Cela est vrai pour tous les enfants de deux à douze ans de tous les milieux et de toutes les époques. Mais la connaissance astrologique de ce contenant ne permet en rien de préjuger du contenu que l’enfant va lui donner. La nature de ce contenu dépendra de son sexe, de son patrimoine héréditaire, de ses conditions sociales, économiques, culturelles, du type d’éducation qu’il aura reçu, des normes de la société à laquelle il appartient et de celles de ses parents, etc., et bien entendu de son horoscope natal.
On peut et on doit donc distinguer nettement le contenant et le contenu. L’opération “insérer son vécu dans un cadre normatif” ne sera pas effectuée de la même manière selon qu’on est homme ou femme, riche ou pauvre, noir ou blanc, homme du Cro-Magnon ou de l’ère post-industrielle, etc. Le vécu et les règles de la vie sociale varient largement selon les milieux et les époques. Mais cette distinction formelle ne doit pas faire oublier que, de la même manière que la forme sphérique ou cubique d’un récipient détermine les mouvements possibles du liquide qu’il contient, la nature de chacun des “contenants planétaires” influe sur le type d’expériences que nous allons prioritairement sélectionner pendant un stade donné. Reprenons l’exemple du stade jupitérien de deux à douze ans : durant cette période, l’opération “insérer son vécu dans un cadre normatif” incite l’enfant à retenir avant tout, dans ses conditions générales de vie, ce qui va dans le sens de cet apprentissage nécessaire. Il est extrêmement attentif à tous les contenus qui peuvent favoriser sa socialisation, et par conséquent se désintéresse de ce qu’il a déjà appris avant deux ans comme de ce qu’il lui reste à apprendre pendant les stades suivants, ou n’en retient que la partie dont il estime qu’elle peut lui être utile pour “insérer son vécu dans un cadre normatif” entre deux et douze ans.
De la naissance jusqu’aux cent trente ans qui constituent pour l’instant notre espérance de vie maximale, le bébé, l’enfant, l’adolescent, l’adulte puis le vieillard peuvent donner au “contenant” planétaire de chaque stade un contenu en fonction des conditions particulières dans lesquelles se dérouleront leurs apprentissages : contenus masculins pour les hommes et féminins pour les femmes, contenus de pauvres pour les pauvres et de riches pour les riches, etc. Ceux qui vivent jusqu’à quatre-vingt-quatre ans peuvent donner un contenu complet au “contenant” uranien, à la fonction uranienne. Ils auront accompli la totalité de cette tranche de vie qui les a fait passer de l’état d’adulte à celui d’individu d’âge mûr jusqu’à la vieillesse.
De la Lune à Uranus inclus (de zéro à quatre-vingt quatre ans), chaque fonction, chaque contenant planétaire peut avoir un contenu, différent selon chaque individu. Les très longues durées des cycles neptunien et plutonien modifient cet état de chose : avec Neptune et Pluton, il peut exister des contenants sans contenu, des fonctions planétaires sans expérience vécue, sans apprentissage. En mourant avant quatre-vingt-quatre ans, on ne remplira jamais la fonction neptunienne d’aucun contenu individuel pendant le stade qu’elle gouverne (quatre-vingt-quatre à cent soixante-quatre ans). Quant à la position du stade plutonien (de cent soixante-quatre à deux-cent cinquante ans) dans cette suite des âges planétaires, elle exclut évidemment toute possibilité d’apprentissage personnel basé sur des expériences vécues…
Et pourtant, Neptune ou Pluton existent. Les astrologues tiennent compte de leur réalité et de la position qu’ils occupent lorsqu’ils font un thème astral. Neptune et Pluton peuvent être forts et dominants à la naissance, ce qui induit qu’il est des individus qui ont plus fréquemment que d’autres des comportements neptuniens ou plutoniens. C’est si vrai que vous retrouverez, au chapitre Les profils planétaires, une description détaillée de leur fonctionnement psychologique. Les “neptuniens” ou “plutoniens” ne sont pas exceptionnels et ne se comportent pas comme des morts-vivants ou des revenants d’outre-tombe, contrairement à ce que pourrait faire croire leur sensibilisation à des cycles qui outrepassent la durée d’existence individuelle. Du temps de leur vivant, ils donnent même, comme tout un chacun, un contenu individualisé à leurs contenants planétaires. Mais alors, de quel mystérieux contenu s’agit-il ?
L’influence de chaque planète est efficace dès l’instant de la naissance : c’est bien pour cette raison qu’il est possible de décrire les grandes tendances de la personnalité d’un individu en faisant son thème astral, et c’est ce qui justifie, dans une très large mesure, les différences psychologiques entre gens du même âge. Les tendances psychologiques qu’exprime une planète sont donc présentes dans la photographie instantanée du ciel de naissance que représente le thème astrologique. Elles n’attendent pas, pour se manifester dans les comportements d’un individu, l’âge où elles vont pleinement se révéler et s’intégrer.
Avant cet âge, ces tendances apparaissent sous la forme d’ébauches plus ou moins réussies, de préfigurations incertaines. À l’âge de huit ans (stade jupitérien), un enfant né sous une forte influence de Saturne, par exemple, sera davantage et plus fréquemment pensif, introverti et isolé que les enfants du même âge en général et surtout ceux qui sont nés sous une forte influence de Jupiter. Il aura plus tôt que d’autres des comportements que l’on peut qualifier d’adolescents. Lorsque l’âge de l’intégration de cette tendance est fini, elle continue à se manifester en fixant, en cristallisant les expériences vécues au cours du stade qu’elle gouverne.
Le thème de naissance est en quelque sorte un “polaroïd”. Telle une photographie instantanée, il fixe à un moment précis l’ensemble des potentiels célestes de l’individu. Ces potentiels se libéreront petit à petit tout au long de sa vie, selon un calendrier défini qui est largement déterminé par des cycles et rythmes planétaires : le polaroïd se transforme alors en film et, dès notre premier souffle, nous donnons un contenu à ces structures astrales qui nous habitent. La plupart d’entre elles (de Lune à Uranus) donneront lieu à des apprentissages sur le tas. Pour les autres (Neptune, Pluton), nous sommes obligés pendant toute la durée de notre vie d’improviser, de laisser fonctionner notre imaginaire à plein temps. Il est un lieu dans l’être humain où rien n’est jamais acquis ni appris et où rien ne le sera jamais, un domaine ou faute de pouvoir apprendre les choses, on ne peut que les désapprendre ou imaginer ce qu’on pourrait apprendre.
Dès que nous naissons, nous sommes prêts pour tous les apprentissages, mais parmi eux il en est que nous ne ferons jamais, faute de temps, de circonstances favorables ou de moyens. Entre la naissance et quatre-vingt quatre ans certains, trop pressés d’être adultes, ne jouissent jamais véritablement de leur enfance. D’autres, otages d’une enfance qui s’éternise, ne sauront jamais devenir vraiment adultes ; et d’autres enfin se perçoivent d’emblée comme étant d’ailleurs, ni enfants ni adultes, inclassables. C’est très souvent le cas pour ceux qui sont nés sous une forte influence de Neptune et Pluton. Ceux-là essaient tout au long de leur vie de donner un contenu aléatoire, fait d’aspirations confuses, d’actes ou de projets qui même menés à bien, laissent toujours une impression d’inachevé, à un contenant dont ils ignorent tout.
Le ciel de naissance d’un individu représente donc aussi la mosaïque de l’ensemble des âges de sa vie : le nouveau-né contient en puissance l’enfant, l’adolescent, l’adulte et le vieillard dont il est le germe. Dans ce contexte, Neptune et Pluton jouent dès le départ pleinement leur rôle dans la structuration de sa personnalité. Et tout au long de notre vie coexistent en permanence en nous-même tous les âges de notre vie : l’adulte est toujours quelque part l’enfant et l’adolescent qu’il a été, mais aussi le vieillard qu’il deviendra. Allons plus loin : nous portons aussi en nous, dès notre naissance et tout au long de notre existence terrestre, le mort que nous serons. Le temps n’est pas que chronologique, il ne se déroule pas uniquement de manière linéaire avec un commencement, un début, une fin : chaque instant contient tout le passé, le présent et le futur. C’est probablement ce fait troublant mais réel qui peut expliquer des phénomènes étranges comme la voyance : si le futur existe dans le présent, il devient possible de le débusquer dans chaque instant. D’ailleurs, à tort ou à raison, les astrologues attribuent la voyance à Neptune…
Évoquer l’influence de Neptune et Pluton et les stades que ces deux planètes gouvernent oblige, vous l’avez compris, à s’interroger sur l’au-delà de l’existence individuelle. Entre quatre-vingt quatre et deux-cent quarante neuf ans, personne n’échappe à l’ultime expérience vitale et vécue : celle du mourir, expérience transcendante, qui met notre corps en communication directe avec le grand inconnu que nous avons baptisé la “mort”. Les “neptuniens” et “plutoniens” seraient-ils donc morbides ? Pas plus, et peut-être plutôt moins que la moyenne des gens. Consciemment ou inconsciemment, ils sont simplement plus sensibles que d’autres à ce que la vie peut avoir d’éphémère, de transitoire, de provisoire, et plus rétifs à intégrer les apprentissages concrets et les certitudes communes. Très tôt, ils cultivent jalousement cette part de mystère et d’inconnu qui les rend souvent imprévisibles ou incompréhensibles.
▶ Uranus-Neptune-Pluton : Transcendance extensive
▶ Stade neptunien (de 84 à 164 ans) : l’âge de la dépersonnalisation
▶ Stade plutonien (de 164 à 248 ans) : l’âge de la disparition
▶ L’échéancier planétaire et la Théorie des âges
Les significations planétaires
par
620 pages. Illustrations en couleur.
La décision de ne traiter dans ce livre que des significations planétaires ne repose pas sur une sous-estimation du rôle des Signes du zodiaque et des Maisons. Le traditionnel trio Planètes-Zodiaque-Maisons est en effet l’expression d’une structure qui classe ces trois plans selon leur ordre de préséance et dans ce triptyque hiérarchisé, les Planètes occupent le premier rang.
La première partie de ce livre rassemble donc, sous une forme abondamment illustrée de schémas pédagogiques et tableaux explicatifs, une édition originale revue, augmentée et actualisée des textes consacrés aux significations planétaires telles qu’elles ont été définies par l’astrologie conditionaliste et une présentation détaillée des méthodes de hiérarchisation planétaire et d’interprétation accompagnées de nombreux exemples concrets illustrés par des Thèmes de célébrités.
La deuxième partie est consacrée, d’une part à une présentation critique des fondements traditionnels des significations planétaires, d’autre part à une présentation des rapports entre signaux et symboles, astrologie et psychologie. Enfin, la troisième partie présente brièvement les racines astrométriques des significations planétaires… et propose une voie de sortie de l’astrologie pour accéder à une plus vaste dimension noologique et spirituelle qui la prolonge et la contient.
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Pluton planète naine : une erreur géante
par
117 pages. Illustrations en couleur.
Pluton ne fait plus partie des planètes majeures de notre système solaire : telle est la décision prise par une infime minorité d’astronomes lors de l’Assemblée Générale de l’Union Astronomique Internationale qui s’est tenue à Prague en août 2006. Elle est reléguée au rang de “planète naine”, au même titre que les nombreux astres découverts au-delà de son orbite.
Ce livre récapitule et analyse en détail le pourquoi et le comment de cette incroyable et irrationnelle décision contestée par de très nombreux astronomes de premier plan. Quelles sont les effets de cette “nanification” de Pluton sur son statut astrologique ? Faut-il remettre en question son influence et ses significations astro-psychologiques qui semblaient avérées depuis sa découverte en 1930 ? Les “plutoniens” ont-ils cessé d’exister depuis cette décision charlatanesque ? Ce livre pose également le problème des astres transplutoniens nouvellement découverts. Quel statut astrologique et quelles influences et significations précises leur accorder ?
Enfin, cet ouvrage propose une vision unitaire du système solaire qui démontre, chiffes et arguments rationnels à l’appui, que Pluton en est toujours un élément essentiel, ce qui est loin d’être le cas pour les autres astres au-delà de son orbite. Après avoir lu ce livre, vous saurez quoi répondre à ceux qui pensent avoir trouvé, avec l’exclusion de Pluton du cortège planétaire traditionnel, un nouvel argument contre l’astrologie !
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