L’Assemblée Générale de l’Union Astronomique Internationale (UAI) s’est réunie à Prague du 14 au 24 août 2006 pour s’accorder sur la définition du mot “planète”. Dès le 17, une rumeur, distillée par les astronomes eux-mêmes, s’est répandue, selon laquelle l’UAI se préparerait à faire passer le nombre des planètes du système solaire de 9 à 12. Mais le 24 août, coup de théâtre et de tonnerre : Pluton ayant été déchu de son statut antérieur, il n’y avait plus que 8 planètes officielles.
Cette A.G. avait en fait un seul but : déterminer selon quels critères inclure ou exclure Pluton du cortège planétaire. Jusqu’au 22 août, il semblait y avoir un consensus autour de deux critères. Les planètes seraient des astres :
▶ 1) en orbite autour d’une étoile, sans toutefois être une étoile ;
▶ 2) suffisamment massifs pour que l’effet de leur propre gravité leur confère une enveloppe sphérique.
Cette définition arbitraire permettait d’inclure Pluton, Cérès, Xena et Charon dans le cortège des planètes officielles… mais aussi, plus tard, d’autres astres transplutoniens, comme Sedna ou Varuna, gravitant dans la ceinture de Kuiper. Si la “planétisation” de Xena (légèrement plus gros que Pluton) pouvait à la limite se comprendre, celles de Cérès et de Charon ont fait tiquer de nombreux astronomes.
Si l’on “planétisait” Cérès, pourquoi pas aussi Pallas et Vesta, qui appartiennent aussi à la ceinture d’astéroïdes gravitant entre les orbites de Mars et de Jupiter ? Parce qu’ils ne sont pas assez sphériques, ont proposé certains. Ils le sont presque autant que Cérès, mais sans doute pas assez : nous sommes déjà en pleine “rigueur” scientifique. Certains participants, gênés aux entournures, ont alors proposé que seuls les astres correspondant aux deux critères ci-dessus et ayant une durée de révolution sidérale supérieure à celle de Pluton soient nouvellement “planétisables” : une solution bâtarde qui permettait de régler le problème Cérès en l’excluant.
Quant à la “planétisation” de Charon, c’est un autre problème : Charon est un vrai-faux satellite de Pluton, étant donné que le centre de gravité du système Charon-Pluton est situé à l’extérieur de cette dernière. De ce fait, le duo Pluton-Charon peut être considéré comme une double planète, d’autant plus que Charon est relativement volumineux (1207 de diamètre contre 2390 pour Pluton). Mais une double-planète, est-ce encore une planète se sont demandés certains ?
Bref, les astronomes pédalaient dans une sacrée choucroute. C’est la raison pour laquelle le 24 août 2006, la définition changea ; celle qui fut proposée est la suivante, basée sur trois points. Un corps astral était désormais une planète officielle :
▶ 1) s’il était en orbite autour d’une étoile, sans toutefois être une étoile ;
▶ 2) s’il était suffisamment massif pour que l’effet de sa propre gravité lui confère une enveloppe sphérique ;
▶ 3) s’il dominait son environnement en ayant “dégagé le voisinage autour de son orbite” (un concept qui est resté obscur et mystérieux) — ce qui n’est pas le cas de Pluton-Charon, de Cérès et de Xena.
Cette définition, toute aussi arbitraire que la première, permettait d’exclure Pluton, Charon, Cérès et Xena (et un maximum de transplutoniennes, en principe…) du cortège des planètes classiques, en créant pour elles une nouvelle catégorie : celle des “planètes naines”.
Tous les autres critères définissant des corps célestes gravitant autour d’une étoile tels que distances au périhélie et à l’aphélie, demi grand-axe, densité moyenne, durée révolution sidérale (quoi que ce critère ait été très brièvement évoqué à Prague : dans “les périodes dépassent les 200 ans. Bien entendu, Pluton sert et servira de référence à cette nouvelle catégorie”), vitesse, rayon, gravité à la surface, inclinaison de l’astre sur son orbite, inclinaison de cette orbite sur le plan écliptique, etc., n’ont pas été pris en compte. Pourquoi ? Parce que le choix des critères par l’UAI relève d’un pur arbitraire, d’une simplification nominaliste et non d’une rigoureuse démarche scientifique, c’est tout.
Et si ce n’était que ça… Mais c’est encore pire ! Toutes sortes d’arguments totalement non-scientifiques ont été brandis dans cette lutte à couteaux tirés pour inclure ou exclure Pluton. Florilège hallucinant :
André Brahic, astronome : “D’entrée, une polémique nous a opposés : je refusais que la réunion ait lieu dans un pays anglo-saxon. La langue de travail était en anglais, les documents étaient en anglais… c’était assez. J’ai proposé soit Paris, soit Tokyo. Et la réunion a eu lieu à Paris, le 30 juin, dans le plus grand secret. On est donc arrivés bien énervés mais très vite, et c’était le grand intérêt de monter cette réunion à Paris, la gastronomie française et surtout le Pomerol ont réchauffé l’ambiance. Et rapproché nos points de vue […] Pour moi, Pluton n’est pas une planète mais un astéroïde. Mais les autres n’étant pas tous d’accord, il fallait bien trouver une solution. L’idée nous est donc venue de faire comme dans le monde du travail quand quelqu’un gêne, lui donner une promotion. Nous avons donc donné une promotion à Pluton en transformant son nom en nom générique.”
Le chauvinisme linguistique et des cuites aux grands crus seraient-ils partiellement à l’origine de l’exclusion de Pluton ? En tout cas, les anglo-saxons avaient aussi leur par de nationalisme chauvin : “Le comité a dû tenir compte du choc historique qu’aurait provoqué le retrait de Pluton de la liste des planètes. Elle est la seule planète découverte par un Américain, ce qui a ajouté une touche politique au débat […] Sans compter que son déclassement causerait automatiquement celui de la mission New Horizon, du nom de la sonde lancée des États-Unis en 2004 dans le but d’explorer l’ultime ’planète’ du système solaire.”
N’oublions pas non plus que “Pour Owen Gingerich, le président de la commission de l’UAI chargée de définir une planète, les débats ont été particulièrement compliqués par le fait que Pluton ’dispose d’un énorme fan club parmi les astronomes’.” Un fan-club très énorme et très scientifique qui a perdu au finish, peut-être victime d’un simple tiret et d’une banale querelle linguistique : “Au centre des débats : les planètes naines (‘dwarf planets’ en anglais, langue de travail des scientifiques). Le texte, sur lequel les 2500 astronomes présents semblaient avoir atteint un début de consensus, parlait de ’dwarf-planets’ avec un trait d’union. Or le trait d’union a été abandonné. Les scientifiques ne voulaient, en effet, pas introduire la confusion que les planètes naines puissent être prises pour des planètes.”
Ultime problème : “la définition de l’UAI ne s’applique qu’au seul système solaire, au grand regret de ceux qui auraient souhaité un concept s’appliquant aux nombreuses planètes (on en a trouvé près de 200 à ce jour) que l’on découvre désormais régulièrement autour d’autres astres que notre Soleil.”
Certains, plus lucides que d’autres, se sont inquiétés :
“Le projet original de la direction de l’UAI, qui avait provoqué un intense intérêt médiatique la semaine dernière, prévoyait d’élargir le système solaire à 12 planètes : les 8 ’vraies’ planètes, plus les 3 naines, ainsi que Charon, qui reste cantonné dans son statut actuel de lune de Pluton. Tous ces débats dont les médias rendent compte depuis deux semaines donnent des astronomes l’image d’individus confus et capricieux, et le vote final, qui s’est fait à main levée, semble bien peu scientifique.” L’astronome britannique Michael Rowan-Robinson a d’ailleurs regretté qu’un projet de résolution ait été diffusé simultanément auprès des médias et des scientifiques, craignant qu’elle ne fasse passer les astronomes pour de “parfaits idiots” auprès de l’opinion publique. Trop tard, c’est fait !
Patrick Michel, astronome à l’Observatoire de la Côte d’Azur à Nice, et promoteur actif d’un système à huit planètes lors de la réunion de Prague : “D’un point de vue scientifique, cette nouvelle définition ne change absolument rien. Elle est uniquement importante d’un point de vue politique et culturel.”
Thomas Widemann, astronome de l’Observatoire de Paris-Meudon, spécialiste de Pluton : “Je suis triste pour Pluton. Je me faisais aussi une joie d’inscrire Cérès dans le bestiaire des planètes du système solaire ! Tant pis. Mais la question du statut de Pluton, planète ou pas planète, revenait régulièrement depuis quelques années. Je pense que c’est aussi absurde de demander à un botaniste de faire une distinction entre un arbuste et un arbre. Ce qui compte, c’est la diversité des milliers de corps différents qui peuplent le système solaire, planètes, astéroïdes, comètes et transneptuniens.”
24 août 2006 à Prague : il était exactement 15 h 33 lorsque Pluton a définitivement été exclu du cortège planétaire pendant la 26e assemblée générale de l’UAI : “tant de mains brandissant le bulletin jaune se sont levées pour approuver la résolution qu’il n’a pas été nécessaire de compter précisément les ‘pour’ et les ‘contre’. À 15 h 54, les mêmes votants ont rejeté l’amendement 5b qui proposait d’ajouter le qualificatif ‘classique’ devant le terme planète. Juste avant ce deuxième vote, la célèbre astronome Jocelyn Bell, chargée de modérer le débat devant une assemblée de plusieurs centaines de membres a précisé que : ‘Cette modification sémantique qui peut paraitre mineure a pourtant une grande importance. Si ‘planète’ est précédée du terme ‘classique’, cela signifiera qu’on a non pas trois catégories distinctes d’objets — les planètes, les planètes naines et les petits corps du système solaire — mais seulement deux, — les planètes réparties entre les classiques et les naines — et les petits corps du système solaire’. Après ce rappel, les membres ont entendu la courte plaidoirie de Rick Binzel (l’un des ‘6 sages’) et celle de l’anglais Mark Bailey, respectivement pour et contre l’amendement 5b. Là encore, le résultat était si net (et les applaudissements si nourris) qu’un comptage précis des votants n’a pas été nécessaire. ‘Aujourd’hui est un jour historique, a déclaré Rick Binzel lors d’une conférence de presse tenue vers 18 h 00. L’Humanité dispose enfin d’une définition de planète autre que le terme ‘astre errant’ proposé par les Grecs anciens’”.
Applaudissements nourris, votes à main levée non comptabilisés, cartons jaunes : nous sommes en pleine Science Objective, Mesurante et Expérimentale. Pluton a quand même eu un émouvant lot de consolation :
“Si, en ce jour historique, Pluton a perdu sa place au sein du cortège planétaire, il n’est pas pour autant relégué au rang de ‘petit corps du système solaire’. Comme tous les objets tournant autour du soleil suffisamment massif pour être sphériques, il entre dans la catégorie des planètes ‘naines’, tout comme le gros astéroïde Cérès. Mais les membres de l’UAI ont décidé de faire à Pluton une place d’honneur parmi ces planètes ‘naines’. À 15 h 54, ils se sont en effet prononcés à 237 votes contre 157 en faveur de la résolution 6a qui le reconnait comme étant le prototype de toute une famille de ‘gros objets trans-neptuniens’. Pour l’heure, cette famille dont Pluton est le représentant, ne possède pas de nom, le terme ‘objets plutoniens’ proposés par l’exécutif de l’UAI pour les qualifier n’ayant pas été retenu par l’Assemblée”.
Pluton est ainsi devenu le premier et principal représentant de cette catégorie d’“objets plutoniens” : normal, vue sa fonction de gestionnaire du multiple dans le R.E.T.
Pour les amateurs d’astrologie horaire (dont je ne suis pas), à noter :
▶ A 15 h 33 (13 h 33 heure locale), le vote de la résolution 5a a éliminé Pluton en tant que planète. Sa position réelle (domitude) dans la sphère locale de Prague était alors de 3° en Maison I (il était donc sur le point de se lever).
▶ A 15 h 54 (13 h 54 heure locale), le vote de la résolution 6a a classé Pluton dans la catégorie provisoire des “objets plutoniens”. Sa position réelle était alors de 26° en Maison XII : il venait juste de se lever.
Bref, en ce jour plus hystérique qu’historique, Pluton s’est fait descendre alors qu’il montait à l’horizon… Coïncidence ou synchronicité signifiante ? Je vous laisse juger… et choisir la version horaire que vous préférez.
Bouffonneries vues et entendues quand durant Pluton a perdu son statut de planète :
“Un ballon, un chien en peluche, un paquet de céréales et un citron sont disposés sur une table. Jocelyne Bell-Burnell, définit devant ses confrères le système solaire : le ballon représente les 8 planètes classiques (Mercure, Venus, la Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune). Le chien en peluche — en fait le célèbre Pluto de Walt Disney — tient le rôle de Pluton (Pluto en latin et en anglais). Un paquet de muesli est posé là, avocat des ‘planètes naines’. Enfin, tout au bout de la table, un citron représente les intérêts des ‘petits corps du système solaire’. L’intervenante sort de nulle part un parapluie, et la pose au dessus de la baudruche, de la peluche, et des céréales. Elle se lance alors dans une démonstration alambiquée où les termes ‘planètes’, ‘planètes classiques’, et ‘planètes naines’ s’entrechoquent. ‘Voyez, c’est simple comme un parapluie’, s’amuse le président de séance. Le public rit aux éclats, mais ne semble pas convaincu pour autant. C’est l’heure du vote : une forêt de bras se dresse, équipée de cartons jaunes. Mais le décompte s’éternise, et les votants fatiguent. ‘Nous aurions pu investir dans un système de vote électronique, mais nous avons pensé qu’investir cet argent dans des projets scientifiques serait plus utile’, s’excuse le maître de cérémonie. Finalement, Pluton (et la peluche qui le représente) est exclue du système solaire. À une assez large majorité. Résolutions, contre-résolutions et amendements s’enchaînent. ‘Certains d’entre nous sont certainement décédés pendant le recompte’, ironise une conférencière. Un dernier vote. Le maître de cérémonie s’interroge, à moitié sérieux : ‘Faut-il voter pour savoir s’il faut recompter les cartons un par un ?’”.
En ce qui concerne la place de Pluton dans le R.E.T., rien n’a changé n’en déplaise aux astronomes qui brandissent des peluches issues de Disneyland au cours de cette grotesque mascarade.
“Derrière le R.E.T., il y a le Logoscope, et s’il est facile de bidouiller les lettres, le diagramme, les définitions, pour un dépassement sérieux, ce n’est pas de la partie apparente de l’iceberg qu’il faut s’informer, mais de l’ensemble et de ses fondements… Le Logoscope est la face Intégration du R.E.T., le R.E.T. la face Relation du Logoscope… Ce micro-modèle d’interactions entre niveaux croissants et décroissants d’une progression binaire et de ses fonctions implicites, déjà confirmé dans les données astrométriques des demi-axes et gravités planétaires, a des chances d’être également présent dans la biologie et la microphysique… Si j’étais mon propre objecteur, je dirais que le Logoscope est un outil froid, presque sans âme. Alors qu’on vient à l’astrologie pour ses mystères et ceux de nos errances et complications humaines, on est frustrés par l’impitoyable simplicité du système” (J.-P. Nicola). Ce texte est suffisamment clair pour se passer de commentaires.
“Jamais transplutonienne ne fut tant attendue en une quarantaine d’années… Attente d’autant plus vaine qu’une 10e planète, et davantage, ne changerait rien au modèle. On peut parfaitement multiplier une fonction planétaire en affectant de coefficients différents les composants de sa formule. L’étonnant est qu’il n’y a, dans le système solaire, qu’une planète par fonction, au lieu de 2 ou 3. Celle de Jupiter, par exemple, pourrait se nuancer par différentes pondérations d’Existence, de Représentation, de non-Transcendance !” (J.-P. Nicola).
Je ne ferai qu’un commentaire : si l’UAI a in extremis (j’insiste sur ce terme) décidé, non de de faire d’un astre transplutonien (en l’occurrence Xena) une planète, mais de priver Pluton du statut d’objet planétaire, cela ne change rien. Voici ce qu’écrivait J.-P. Nicola dans un texte sur les astéroïdes datant de plus de 20 ans :
“Si la distance héliocentrique de 2,8 U.A. participe a la cohérence du système solaire, en l’absence de critères de sélection comme pourraient l’être le diamètre de la planète ou son excentricité, elle n’a pas de représentant exclusif. Avec une incertitude de 2 % les candidats se multiplient : Pallas (2,77), Laetitia (2,77), Eleonore (2,79), Kepler (2,68), Dembowska (2,92), Eunomia (2,64). L’utilisation des cycles correspondants ne permet pas des analyses contrôlables. À quel astricule revient le mérite de conduire la maturation a l’âge jupitérien. À Cérès, Cybèle, Pallas, ou au matricule 1668 (2,8 UA) ? L’hypothèse d’un effet global, guère mesurable, va à l’encontre du principe de fonctions différenciées qui, pour des raisons encore indémontrées impose un seul astre par fonction… Notre Soleil serait-il en ‘représentation de Représentation’ s’il n’était seul ? Peut-être, mais un peu moins. Ainsi, en astrologie, les éléments célestes multiples, astéroïdes, parts, aspects mineurs, foyers vides, rejoignent une fonction contraire au Soleil dans leurs significations. Pluton, probablement parce qu’il contribue à l’harmonie du système solaire, reste le représentant décisif, non pas exclusif, de la pluralité.”
“Parmi les astéroïdes, Cérès est le n° 1, le plus volumineux, le premier a avoir été découvert (G. Piazzi, janvier 1801), et il a l’immense quoique illusoire mérite de justifier une pseudo-Loi de Bode aussi illusoire que les pratiques de 1 jour = 1 an ou 4 minutes = 1 jour en matière de méthodes prévisionnelles chez les astrologues symbolistes. Ce présent-passé brillant en fait néanmoins un astéroïde (planiticule) représentatif. À diverses reprises, on a vu, en effet, que (son) rapport L/g… pouvait rivaliser avec Pluton […]. On en déduirait volontiers que Cérès a sa place dans un ciel de naissance, ce que beaucoup d’astrologues ne se privent pas de faire avec ou sans la caution du rapport L/g. En fait, ce rapport, dans la marge de 3 %, s’obtient avec d’autres astéroïdes, tel Vesta d’un rapport L/g sensiblement voisin de Cérès (10 au lieu de 9,54 en unités terrestres). L’astrologie symbolique n’a certes pas de souci de disqualification ou qualification d’astres. Pour cette école les vides (foyers d’ellipses, intersections de plans géométriques conventionnels) valent les pleins et se confondent dans le même langage de signes sans signaux. Sur ce problème des qualifications d’influence, l’astrologie naturelle soutient que les critères réclament un réseau d’interactions cohérentes et non des influences isolées. La cohérence du système solaire repose sur ses résonances avec les structures microphysiques de l’hydrogène et macrophysiques du Soleil. Les jumelages planétaires font partie des critères par résonance (les couples, en atomistique, sont monnaie courante). Un astre non formé ou éclaté n’a pas de partenaire exclusif. C’est pourquoi, la théorie qui a prévu de distinguer un R.E.T. lunaire, global, représenté par un seul astre, d’un solaire représenté par les planètes principales, a égalèrent prévu d’opposer l’homogénéité de la Lune à l’hétérogénéité des astéroïdes.”
En résumé simplificateur : il ne suffit pas à un astre de tourner autour du Soleil pour être astrologiquement influent, encore faut-il qu’il participe de couples et de résonances à l’intérieur du système solaire ; et par ailleurs Nicola avait déjà écrit il y a trente ans que “Pluton, probablement parce qu’il contribue à l’harmonie du système solaire, reste le représentant décisif, non pas exclusif, de la pluralité”.
Extrait de l’article Pluton ? Pluto non de Sylvestre Huet paru dans Libération : “Les Plutoniens, s’ils existent, doivent s’en foutre comme de l’an quarante. Une assemblée d’astrophysiciens […] a voté hier à main levée, leur déchéance. Ils n’habitent plus une planète du système solaire, mais une ‘planète naine’. L’avantage, avec les Plutoniens, c’est qu’ils ne risquent guère d’entamer la guerre des noms, à l’instar des Inuits combattant le vocable Esquimau.”
Je ne sais pas si l’auteur de cet article est astrologisant (c’est peu probable vu que c’est un journaliste scientifique), mais n’importe quel conditionaliste aurait pu signer ces phrases des deux mains. Bien entendu, Huet parle des hyper-hypothétiques (c’est une litote) habitants de la Pluton, alors que l’astrologie évoque les êtres humains nés sous une forte influence de cette planète, euh pardon, “planète naine”, “planetino” ou je ne sais quelle autre nouvelle dénomination (l’UAI changera-t-elle d’avis lors de son prochain congrès dans trois ans ? Mystère…).
Il n’empêche : tant d’un point de vue astrométrique (voir les travaux de J.-P. Nicola) que du point de vue de l’observation empirique, il est indéniable qu’il existe une fonction plutonienne et des individus plutoniens qui l’incarnent. Depuis plus de 35 ans que j’étudie et pratique l’astrologie, je ne peux plus en douter : j’ai trop rencontré de plutoniens, en consultation ou non, trop étudié de biographies de plutoniens pour pouvoir encore douter. J’ai même consacré une astrobiographie de près de 300 pages à François Mitterrand (plus d’un an de travail et de recherches), dont le Thème natal, je l’affirme catégoriquement, ne peut s’expliquer si l’on en enlève Pluton au MC : il ne reste alors plus qu’une angularité, Vénus, pour expliquer le fonctionnement de cet individu, qui avait certes du charme, de la sensualité et de la séduction, mais qui fonctionnait aussi dans l’hyper-complexité (tous ses biographes — et pas seulement l’astrologue que je suis — mettent au premier plan ce trait de caractère fondamental et très plutonien chez lui). Il n’y a pas de fumée sans feu, non ?
Imaginez que vous ayez un vélo, et qu’un scientifique verbalisateur débourre chez vous en te disant : “Ah, non, monsieur, vous êtes trop petit, trop jeune et vous n’avez pas assez le sens de l’équilibre pour monter sur un vélo. L’Académie des Chiances & Cycles va donc le rebaptiser ‘tricycle’ et noter ça dans les manuels scolaires, ce sera plus réaliste”.
Que se passera-t-il pour vous après cette décision ? Votre bicyclette se transformera-t-elle en tricycle par la grâce de ce coup de baguette magique verbal ? Les lois physiques qui président à l’équilibre sur votre vélo auront-elles soudain changé parce que des manuels scolaires auront été mis au pilon ?
Il en est de même pour la fonction plutonienne du Logoscope en général, et pour l’astre Pluton en particulier.
Pluton a donc été exclu du cortège planétaire par un vote à main levée. En quoi cette procédure, au demeurant fort démocratique mais aucunement scientifique, relève-t-elle des lois de l’astrophysique ? En rien. Cela ressemble plutôt à l’inverse exact de l’élection de Miss Univers : on ne vote pas pour inclure la plus belle dans le palmarès des Premières, mais pour exclure la dernière, la plus petite et la plus moche. Et dans les deux types d’élection, les choix sont également subjectifs et arbitraires, hyper-conditionnés par les poncifs et canons d’un milieu et d’une époque. Avec moins de Pomerol, sans traits d’union, plus d’américains, un fan-club plus maigre, plus de vraie science… et des astronomes conditionalistes, Miss Pluton aurait peut-être été élue à Prague.
Prague à part, Pluton se porte donc toujours très bien dans le R.E.T. et dans le ciel. Ce n’est pas parce qu’il a perdu son statut de planète qu’il s’est arrêté de faire sa révolution sidérale et que les plutoniens n’existent plus. Ce n’est qu’une péripétie qui fera vendre des manuels scolaires, rien de plus.
Hasard, coïncidence ou mystère de l’Intégration, c’est au moment même où l’UAI faisait perdre à Pluton son statut de planète “classique” que Science et Avenir publiait son Hors-série consacré aux Fictions de la science.
On y évoque les diverses conceptions de la science, telle que le Réalisme, “doctrine selon laquelle les théories physiques ont pour objectif de décrire la réalité telle qu’elle est en soi, dans ses composantes inobservables” ; l’Instrumentalisme, “doctrine qui considère les théories comme des outils servant à prédire des observations” ; le Fictionnalisme, “courant selon lequel le contenu référentiel des théories est un leurre, utile seulement pour assurer l’articulation linguistique des équations fondamentales”.
Dans un article intitulé Les lois de la physique sont fictives !, Nancy Cartwright, professeur de philosophie à la London School of Economics and Political Science et à l’université de Californie, fait cette très pertinente réflexion à propos des rapports entre théories scientifiques et le réel qu’elles sont sensées décrire : “Vous me demandiez comment la physique peut faire des prédictions précises en utilisant des énoncés hautement abstraits si ces énoncés ne sont pas vrais. J’ai répondu en disant que la manière dont la physique produit effectivement de bonnes prédictions est un argument en faveur de la fausseté de ces lois. Même dans les cas ou la théorie joue un rôle important, nous devons ajouter de nombreux correctifs et éléments additionnels ad hoc pour parvenir à ce que la théorie produise de bonnes prédictions. C’est le caractère ad hoc de ces correctifs et de ces éléments additionnels qui retient toute mon attention ; ni ils ne relèvent de la théorie ni ne sont contraints par elle. Cela veut dire que nous devons prendre au sérieux le fait que ces théories hautement abstraites pourraient, après tout, ne pas être vraies ou ne pas être ‘approximativement vraies’. Réalisme ou fictionnalisme, nous n’aurons certainement jamais les moyens de trancher cette alternative. Les réalistes soutiennent que leur position permet de rendre compte d’une manière satisfaisante de l’efficacité prédictive de la science. Mais je pense qu’une certaine forme de fictionnalisme remplit tout aussi bien cette fonction, un fictionnalisme qui tient les énoncés abstraits pour des simulacres, c’est-à-dire quelque chose qui possède simplement la forme ou l’apparence d’une certaine chose mais qui, au sens fort, ne possède pas sa substance ou ses qualités propres. Si je dis que les lois fondamentales de la physique sont fausses ou mentent, c’est parce qu’elles prétendent parler des objets, des choses réelles et concrètes qui existent ici dans notre monde matériel. En elles-mêmes, des équations fondamentales telles que les équations de Maxwell, l’équation de Schrödinger ou les équations de la relativité générale sont des structures mathématiques abstraites qui ne disent rien des phénomènes réels. Les réalistes soutiennent que les lois fondamentales sont des idéalisations ou des simplifications de ce qui se passe réellement. Mais alors, on voit mal pourquoi une équation fondamentale requiert tant de corrections phénoménologiques ad hoc et d’aménagements non dictés par l’équation elle-même, pour produire des descriptions correctes des phénomènes. La réponse tient selon moi dans le fait que, pour s’appliquer à la réalité, une théorie mathématique doit s’appuyer sur un modèle des phénomènes qui permet en quelque sorte de les exprimer dans le langage de la théorie. Le modèle est un travail de fiction, c’est-à-dire qu’il décrit des situations et des êtres fictionnels (fluide parfait, masse ponctuelle…). D’où mon refus de dire que les lois fondamentales gouvernent les objets dans la réalité alors qu’ils portent sur les objets du modèle.”
Et quand le modèle scientifique exclut l’objet astrologique, les scientistes en concluent que l’objet astrologique n’existe pas dans la réalité : CQFD. De ce point de vue, l’exclusion de Pluton du modèle des “planètes classiques” n’est qu’une insignifiante anecdote.
Article paru dans le n° 26 du Fil d’ARIANA (octobre 2006).
▶ La fonction plutonienne ‘tT’ (transcendance de la Transcendance)
▶ Profil psychologique du Plutonien
▶ Mercure-Saturne-Pluton : transcendance intensive
▶ Uranus-Neptune-Pluton : Transcendance extensive
▶ Soleil-Mars-Pluton : Pouvoir extensif
▶ Le temps de l’au-delà : de Neptune à Pluton
▶ Stade plutonien (de 164 à 248 ans) : l’âge de la disparition
▶ Soleil-Pluton, un couple particulier
▶ Psykott show n° 1 : Soleil-Pluton, les découvreurs dérangent
▶ Pluton-Hadès
▶ Élizabeth Teissier, Pluton en Scorpion & l’épidémie de Sida
▶ Orbes et transits de Pluton
▶ La déplanétisation de Pluton, une décision hystérique
▶ Les astres transplutoniens
Les significations planétaires
par
620 pages. Illustrations en couleur.
La décision de ne traiter dans ce livre que des significations planétaires ne repose pas sur une sous-estimation du rôle des Signes du zodiaque et des Maisons. Le traditionnel trio Planètes-Zodiaque-Maisons est en effet l’expression d’une structure qui classe ces trois plans selon leur ordre de préséance et dans ce triptyque hiérarchisé, les Planètes occupent le premier rang.
La première partie de ce livre rassemble donc, sous une forme abondamment illustrée de schémas pédagogiques et tableaux explicatifs, une édition originale revue, augmentée et actualisée des textes consacrés aux significations planétaires telles qu’elles ont été définies par l’astrologie conditionaliste et une présentation détaillée des méthodes de hiérarchisation planétaire et d’interprétation accompagnées de nombreux exemples concrets illustrés par des Thèmes de célébrités.
La deuxième partie est consacrée, d’une part à une présentation critique des fondements traditionnels des significations planétaires, d’autre part à une présentation des rapports entre signaux et symboles, astrologie et psychologie. Enfin, la troisième partie présente brièvement les racines astrométriques des significations planétaires… et propose une voie de sortie de l’astrologie pour accéder à une plus vaste dimension noologique et spirituelle qui la prolonge et la contient.
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Pluton planète naine : une erreur géante
par
117 pages. Illustrations en couleur.
Pluton ne fait plus partie des planètes majeures de notre système solaire : telle est la décision prise par une infime minorité d’astronomes lors de l’Assemblée Générale de l’Union Astronomique Internationale qui s’est tenue à Prague en août 2006. Elle est reléguée au rang de “planète naine”, au même titre que les nombreux astres découverts au-delà de son orbite.
Ce livre récapitule et analyse en détail le pourquoi et le comment de cette incroyable et irrationnelle décision contestée par de très nombreux astronomes de premier plan. Quelles sont les effets de cette “nanification” de Pluton sur son statut astrologique ? Faut-il remettre en question son influence et ses significations astro-psychologiques qui semblaient avérées depuis sa découverte en 1930 ? Les “plutoniens” ont-ils cessé d’exister depuis cette décision charlatanesque ? Ce livre pose également le problème des astres transplutoniens nouvellement découverts. Quel statut astrologique et quelles influences et significations précises leur accorder ?
Enfin, cet ouvrage propose une vision unitaire du système solaire qui démontre, chiffes et arguments rationnels à l’appui, que Pluton en est toujours un élément essentiel, ce qui est loin d’être le cas pour les autres astres au-delà de son orbite. Après avoir lu ce livre, vous saurez quoi répondre à ceux qui pensent avoir trouvé, avec l’exclusion de Pluton du cortège planétaire traditionnel, un nouvel argument contre l’astrologie !
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