Ce texte est la reproduction de l’introduction à la première partie de la thèse qui a valu à Jean-Pierre Nicola de devenir Docteur en Philosophie, mention Psychologie, de l’Université d’Honolulu des Arts, Sciences et Humanités. Ce travail remarquable intéressera non seulement tous ceux que l’astrologie savante passionne, mais aussi ceux qui s’intéressent à l’œuvre du psychologue analytique Carl-Gustav Jung. Richard Pellard
L’Université d’Honolulu des Arts, Sciences et Humanités est aussi loin de Paris que de Tourves en Provence où j’ai pris ma retraite avec mon épouse Yen Nicola, cofondatrice du COMAC (Centre d’Organisation des Méthodes en Astrologie Conditionaliste). Nous ignorions tout d’Honolulu et de son Université jusqu’au jour où M Truong Buu Lam, Professeur d’Histoire à cette Université, de passage en France pour consulter des archives à Aix-en-Provence, nous a régulièrement rendu visite.
L’historien nous a parlé de la guerre du Viêt-nam. Nous lui avons parlé d’astrologie… conditionaliste évidemment. Dans l’un de nos entretiens, j’ai comparé la victoire d’un “petit peuple” sur une armée aux moyens massivement destructeurs, à notre espérance de venir à bout, tôt ou tard, des contre-vérités, voire du délire (celui sur le décalage des Signes et Constellations annihilant l’effet des Signes n’est qu’un exemple) de l’anti-astrologisme scientiste, Sur cette remarque et nos explications, notre ami a compris le défi de l’école conditionaliste face à la désinformation sur l’astrologie, son histoire, ses chercheurs, ses défenseurs, les raisons de ses réussites et ses échecs, ses différentes hypothèses explicatives : un énorme pan de l’Histoire de l’Humanité qu’occultent les dictionnaires, encyclopédies et encyclopédistes conditionnés par le néototalitarisme scientiste. Sensible à l’analogie d’un combat pour l’identité, M. Truong Buu Lam m’a conseillé de m’inscrire à l’Université où il exerçait. Un diplôme officialisant le bilan d’un chercheur, un doctorat dérangeant, pourraient contribuer à la réalisation de nos objectifs statutaires : promouvoir l’astrologie en tant que science ou philosophie naturelle.
Sans garantir le succès de sa démarche, M. Truong Buu Lam est reparti pour Hawaii avec mes livres et la promesse de son soutien auprès du président et du Doyen de l’Université d’Honolulu. Le Président, M. Arthur O. Yamada, et le Doyen, M. Lee Gladden, ne sont pas des naïfs, comme en France on aime à le croire (naïvement ?) dès lors qu’un universitaire s’intéresse à l’astrologie, c’est-à-dire à une version différente de l’orthodoxie rationaliste, Ma candidature a été acceptée à partir d’un curriculum vitæ reconnu conforme aux exigences universitaires, et en toute connaissance de cause, que le Dr Lee Gladden précise :
“Nous pouvons reconnaître vos accomplissements hors-universitaires comme s’ils appartenaient à une discipline académique pourvu que vous puissiez démontrer que l’acquisition de vos accomplissements s’est réalisée selon les exigences d’une discipline académique, le curriculum vitæ que vous nous avez envoyé montre que c’est bien le cas.”
Ces accomplissements, étendus sur une quarantaine d’années, ont fait l’objet de publications déposées à la Bibliothèque Nationale. Mais il va de soi que la démonstration des fondements logiques, astrométriques et réflexologiques du zodiaque des Signes ou des déclinaisons n’intéresse pas les scientifiques pour qui une Constellation de 60° (tel le Lion) devrait coïncider avec un Signe qui n’en compte que 30, par définition depuis Hipparque, découvreur de la précession et néanmoins astrologue convaincu de l’efficace des Signes contre les Constellations. La démonstration d’une relation mathématique des demi-grands axes des orbites planétaires avec les formules des niveaux d’énergie de l’atome d’hydrogène est également sans intérêt pour des scientifiques persuadés que rien de sérieux ne peut venir d’un astrologue. Le modèle qui restitue les significations des planètes à partir de trois niveaux d’information (unique, duelle, multiple) et de leurs échanges, ne saurait ébranler un dogmatisme enraciné. Ce modèle, justifié par les demi-grands axes et les gravités planétaires moyennes, va bien au-delà de l’astrologie, mais, puisqu’il en procède, inutile de plaider, la cause est perdue d’avance ! Enfin, la corrélation plus que satisfaisante entre les durées des révolutions sidérales et les étapes de la maturation humaine, ne saurait émouvoir un physicien. S’il se réfère à la gravité de Newton pour disqualifier l’astrologie, absurde au regard des forces d’attraction, il revient béat et bêtifiant à l’espace-temps d’Einstein, à ses géodésiques excluant les “forces newtoniennes” lorsqu’il parle d’astrophysique. Je dois dire que les astrologues symbolistes n’ont pas réservé au conditionalisme un meilleur accueil que les anti-astrologues, les hypothèses d’explicative rationnelle étant à leurs yeux, malgré les Ptolémée et Kepler dont ils se réclament, une aberration irrecevable pour leur confort intellectuel, au nom de la “Tradition” tronquée de ses fondements astrométriques.
À l’intention de ceux qui n’ont ni les moyens, ni le temps, de réunir les principaux ouvrages sur les méthodes, concepts, perspectives et fondements du conditionalisme, un volume complémentaire de celui-ci paraîtra en 2005. Tout en conservant le sujet de la thèse, il comprendra des mises à jour et de nouveaux développements sur la globalité en conditionalisme. Les critiques y puiseront leur matière à redire, les continuateurs leurs raisons d’approfondir ou reprendre, contrôler et améliorer.
La mémoire de C.G. Jung n’est pas étrangère à l’admission d’un astrologue à une Université libre. Le Dr Lee Gladden savait que Jung utilisait l’astrologie en consultation, ce que les jungiens cachent prudemment, trahir les morts n’ayant jamais nui à personne comme l’attestent, sur ce point en accord, les astronomes qui dénient l’astrologue chez le fondateur de l’astronomie moderne Johannes Kepler, et les astrologues qui dénient l’astronome chez le précurseur de l’astrologie conditionaliste. C.G. Jung a subi un sort semblable, si ce n’est pire. Ses héritiers ont éliminé l’astrologie de sa biographie, tandis que ses critiques se réjouissent d’une pratique et déférence propices au dénigrement selon le consensus ambiant. De leur côté, les astrologues symbolistes lisent Jung comme ils lisent Kepler, en ne retenant que l’ésotérisme de l’un, le mysticisme de l’autre. Droit ou gauche, tous les borgnes se réclament d’un seul œil. Ce n’est pas la bonne façon de lire un astronome-astrologue, ou l’œuvre de C.G. Jung pénétré de l’union-désunion des contraires, quantité et qualité, matière et esprit.
Lorsque le Dr Lee Gladden m’a suggéré de choisir pour thèse “Jung et l’astrologie”, j’ai acquiescé spontanément. Mon directeur de thèse ne savait pas qu’il m’offrait une superbe occasion de rappeler aux jungiens que Jung pratiquait l’astrologie et aux astrologues symbolistes qu’il n’était borgne d’aucun œil. En dépit de sa prédilection patente pour les mythes anciens et modernes, d’Orient et d’Occident, son concept d’“archétype”, sa matière “psychoïde”, rejoignent l’axiome conditionaliste : symboles et signaux communiquent. Il n’y a pas de symboles qui ne s’interprètent sans recours aux signaux et il n’y a pas de langage qui, pour communiquer, n’use en des proportions variables, d’images, métaphores, symboles vivants d’autrefois.
J’ai ajouté la globalité à la suggestion du Dr Lee Gladden pour aller à l’essentiel de l’œuvre de Jung : la globalité, et comparer ses structures quaternaires à celles des différentes écoles d’astrologie. Du fait de sa recherche de synthèse, les modèles quaternaires globalisants abondent en astrologie conditionaliste alors qu’en astrologie traditionnelle ou astro-psychologique ils se limitent à l’ordonnancement de deux systèmes de symboles, les Éléments d’Air, Terre, Eau, Feu, pour les Signes et les divisions (Maisons) en analogie avec les Signes pour la sphère locale. La relation symbole-signal est exclue de ces ordonnancements et les efforts de globaliser les significations planétaires en une quaternité cohérente se sont révélés vains et attristants. Stériles, pour la simple raison qu’en général, les astrologues ne considèrent dans leur conception de la globalité que la partie des contraires qui ne les contrarie pas : le symbole sans le signal. Je montre dans le deuxième volume de cette publication, l’insuffisance des représentations symboliques dépourvues d’assises astrométriques élémentaires, certaines remontant pourtant à Ptolémée, comme par exemple, l’explicative des Signes équinoxiaux et solsticiaux par leurs déclinaisons. Mais l’on aurait tort de croire que les progrès réalisés par le conditionalisme en matière de relation entre symboles astrologiques et signaux astrométriques font fi de toute Tradition. Il s’agit là du dénigrement d’adversaires appliqués à marginaliser notre école et faire en sorte qu’il n’en reste que “des bouts de ficelle, de-ci, de-là…”, selon l’expression d’un ultra. À condition d’apprendre à lire, le deuxième volume ne le décevra pas.
Jung sera moins présent que dans ce volume où, à la suite de Marie-Louise Von Franz, je reprends dans un esprit différent la “structure des quatre premiers nombres” pour comparer les aspects quantitatifs (signaux) aux qualitatifs (symboles). Une dualité qui se reproduit indéfiniment, qui trouve son apogée dans le diptyque causalisme-acausalisme avec l’hypothèse jungienne d’une dimension du temps “synchronistique” légiférant l’Unus mundus, l’Unité du monde de l’atome à l’étoile, du microcosme au macrocosme.
L’astrologie n’a pas été admise à l’Académie des Sciences fondée par Colbert en 1666. Les raisons de cette discrimination sont beaucoup plus politiques, culturelles, religieuses que scientifiques. Colbert a évacué les polémiques sur l’astrologie en choisissant la pensée linéaire causaliste contre la pensée globaliste causale-acausale. Ce choix, simplifiant ou éliminant les débats philosophiques, a rapidement conduit la science technologique à une position de supériorité qui incite ses prosélytes à trancher de tout, y compris de ce qu’ils ne connaissent pas. Évincée des fonctions cognitives autorisées, la pensée globaliste n’en a pas moins persisté à inspirer les découvreurs quand elle ne s’est pas sclérosée en dogmes religieux, parareligieux, occultistes, astrologiques. Depuis la physique quantique qui rend la matière évanescente bien que descriptible par les nombres entiers chers à Jung, la pensée globale est de retour dans le monde savant, et avec elle la philosophie intégrant les acquis de la science reprend ses droits aux investigations et synthèses spéculatives. Pour Jung la globalité s’étudie et s’approche essentiellement sous l’angle psychologique. Pour le conditionalisme, l’astrométrie sous-jacente dans les symbolismes traditionnels des Signes et Planètes en témoigne et apporte une caution de poids aux explicatives “naturelles”, l’astrologie devenant non pas une “science exacte” (je doute qu’elle le soit jamais) mais une science-carrefour ou science du conditionnel. Ses concepts qui mettent en relation des niveaux d’énergie et d’excitabilité avec les fonctions neurologiques et noologiques sont théoriquement vérifiables “in vitro”, en laboratoire, indépendamment de toute référence aux configurations célestes. L’expérimentation demande des crédits et une équipe… ce qui risque de reporter les expériences envisageables à un futur lointain et incertain.
Pour l’heure, le lecteur ne trouvera dans les textes qui suivent qu’une confrontation strictement philosophique entre deux approches différentes de la globalité, l’une par le symbole, l’autre par le signal. Conformément au titre de ma thèse et au Doctorat qui m’a été décerné, je n’ai pas écrit un traité de physique, ni un traité d’astrologie.
▶ Remerciements
▶ Poème scientifique
▶ Au lecteur
▶ C.G. Jung se présente
▶ Avant-propos
Chapitre I — L’unique
▶ 1. Le “un”, roi des ensembles.
▶ 2. Symboles et Archétypes.
▶ 3. Transformations.
▶ 4. “Unus mundus”. Le monde est “Un”.
▶ 5. Le Soi, l’individuation.
Chapitre II — Les Dyades
▶ 1. Duo-duel du deux.
▶ 2. Symboles et signaux : intelligence et duplicité.
▶ 3. Du couple droite-gauche au cerveau dédoublé.
▶ 4. Un couple en duo-duel remarquable : symétrie-asymétrie.
▶ 5. Les dyades principales de la psychologie analytique.
▶ 6. En résumé.
Chapitre III — Ternaire et triades
Citation (Platon et dicton)
▶ 1. Des nombres et des mots.
▶ 2. Géométries ternaires.
▶ 3. Variétés de triangles sacres et euclidiens.
▶ 4. Le ternaire dans les sciences.
▶ 5. Problématique du ternaire en psychologie analytique.
Citation (La Nature et les Nombres).
Chapitre IV- Quaternaire et tétrades
Citations (Chanson et Horloge parlante).
▶ I — Globalité diabolique du quatre.
▶ 2. Exploits modernes de la quaternité.
▶ 3. Des nombres-points et figures aux quaternités divinatoires
▶ 4. Symbolisme et divinité de la quaternité par C.G. Jung.
▶ 5. Pour découvrir le Soi, un mandala personnalise.
Citation (C.G. Jung) et illustration (Marie la Prophétesse).
Chapitre V− Globalité et synchronicité
Citation (Jung et l’Alchimie).
▶ I — Les “maths” à Marie ou de deux nombres rivaux.
▶ 2. Récapitulatif pré-synchronistique.
▶ 3. L’individuation. Le Soi.
▶ 4. Exemples d’événements synchronistiques.
▶ 5. L’astrologie, le paranormal et les conditions de synchronicité.
▶ 6. Science et synchronicité élargie. Modèle de Jung.
▶ 7. Hypothèses.
▶ 8. Observations critiques.
▶ 9. … et contre-critiques.
▶ 10. Deux messages.
Causalisme-acausalisme en astrologie.
▶ Rappel des notes .
▶ Éloge d’une bibliothèque.
▶ Bibliographie
▶ Lettres du Président et du Doyen de l’Université d’Honolulu.
▶ Publications conditionalistes.
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