Comme celles de toutes les sciences, les racines de l’astrologie sont enfouies dans une lointaine époque où l’homme vivait en symbiose mystique et superstitieuse avec le monde. Et comme toutes les sciences, l’astrologie est née d’une interrogation sur la condition humaine et sur l’avenir. Chercher à prévoir et à comprendre est le propre de l’homme. Que va-t-il se passer demain ? Comment se fait-il que les êtres et les choses sont ce qu’ils sont ?
En observant le ciel nocturne peuplé d’étoiles scintillantes, nos lointains ancêtres Mésopotamiens se sont rendu compte que la course des planètes était un phénomène régulier, donc prévisible. C’est ainsi qu’ils eurent l’idée de rédiger les premières calendriers et éphémérides, qui avaient dans l’esprit de leurs concepteurs une double utilité. D’une part, les astres mobiles (Lune, Soleil et planètes) étant considérés comme des dieux célestes influant directement sur la destinée des êtres et des choses terrestres, les prêtres-astrologues babyloniens étaient convaincus qu’ils pourraient ainsi prévoir les desseins divins. D’autre part, une meilleure connaissance des cycles saisonniers leur permettait de mieux organiser les activités agricoles et pastorales.
Pendant des centaines d’années, la pratique de l’astrologie se confondit avec d’autres techniques divinatoires comme celle des haruspices (estimation de la volonté des astres-dieux par l’examen des entrailles d’animaux sacrifiés). Il n’y avait pas de nette ligne de partage entre la science balbutiante (astronomie-astrologie) et les superstitions magico-animistes. Tout était bon pour essayer de prévoir l’avenir et conjurer les éventuels courroux de la nature et des dieux. Pour la proto-astrologie mésopotamienne, l’horoscope individuel n’existait pas. On interrogeait le ciel pour connaître les destinées collectives, anticiper et faire en sorte de pouvoir se prémunir contre les fléaux humains et naturels : guerres, révolutions de palais, inondations, famines.
La pratique de l’astrologie primitive n’avait donc aucun lien avec l’étude de la psychologie individuelle, qui ne commença à intéresser et passionner les hommes que bien plus tard…
Pour qu’un embryon de science astro-psychologique puisse naître, il fallait impérativement qu’apparaisse l’horoscope individuel. Dressé pour la date, l’heure et le lieu d’une naissance, il permettrait d’examiner dans quelle mesure le destin individuel pouvait être influencé par les positions planétaires et zodiacales. Les plus vieux horoscopes connus (une trentaine) sont chaldéens et datés entre −409 et −68. C’est de la même époque que datent les premières mentions des Signes du zodiaque. Les textes accompagnant ces horoscopes se divisaient en deux parties. L’une, astronomique, décrivait l’état du ciel au moment de la naissance. L’autre, astrologique, en tirait diagnostics et pronostics.
Voici quelques exemples de traduction approximative de ces interprétations astrologiques (dont nous ignorons la plupart des règles) : “la place de Jupiter signifie que sa vie sera régulière, heureuse, il deviendra riche, il vivra vieux, ses jours seront nombreux… La place de Vénus signifie qu’où il puisse aller, les choses seront favorables pour lui ; il aura des fils et des filles… La place de Mercure signifie que ce courageux sera le premier du rang. Il sera plus important que ses frères… Si un enfant naît quand Jupiter se lève alors sa vie sera régulière, heureuse… Si un enfant naît quand Saturne se lève alors sa vie sera sombre, obscure… Si un enfant naît quand Vénus se lève et Jupiter se couche, sa femme sera plus forte que lui… Si un enfant naît quand Mars se lève et Jupiter se couche, la main de son ennemi personnel le fera prisonnier.”
L’analyse de ces textes montre que les interprétations astrologiques chaldéennes avaient une vocation essentiellement événementielle-prédictive (ex : “il deviendra riche… sa femme sera plus forte que lui”) dans un contexte qui décrit les relations de l’individu avec son environnement humain (“fils, filles, frères, femme, ennemi”). Les premiers horoscopes personnalisés ne contiennent aucune mention ni description du fonctionnement psychologique individuel. Il n’y a donc aucun doute à ce sujet : si l’on se réfère à ses lointaines origines, l’astrologie est étrangère à la psychologie individuelle telle que nous la définissons aujourd’hui.
C’est dans le Tetrabiblos de Claude Ptolémée (100–170 apr. J.-C.) que l’on trouve les premières (et très rudimentaires) corrélations astro-psychologiques. Le Tetrabiblos est une compilation du savoir astrologique de l’époque. L’astrologie chaldéenne avait alors été adoptée par les grecs, qui l’avaient adaptée à leur vision du monde. Les préoccupations astro-psychologiques sont loin d’être dominantes chez Ptolémée : la plupart des chapitres de son ouvrage sont en effet consacrées à des considérations astro-physiques, astro-météorologiques, astro-médicales, astro-prévisionnelles, basées sur la doctrine hellénistique des quatre états (chaud-sec-froid-humide), théorie explicative des phénomènes que partageait l’immense majorité des savants de l’époque. C’est cette doctrine qui a donné naissance à celle des quatre Éléments (le Feu chaud-sec, la Terre froide-sèche, l’Air chaud-humide, l’Eau froide-humide).
Voici quelques exemples d’interprétations astro-psychologiques basées sur les planètes dominantes que l’on peut trouver dans le chapitre De l’âme du Tetrabiblos : “Saturne fait ceux qui on un grand soin de leur personne, qui sont graves, pensent profondément, qui sont tristes, solitaires, laborieux, impérieux, etc. Jupiter fait les hommes magnanimes, bienfaisants, religieux, donnant honneur aux autres, gaillards, humains, splendides, libéraux, etc. Mars fait les hommes de bonne race, propres à gouverner, coléreux, désireux de richesses, débauchés, robustes, s’exposant aux périls et les méprisant, etc. Vénus fait les hommes affables, bons, qui aiment les délices, propres pour gagner l’affection d’autrui, etc. Mercure fait les hommes intelligents, avisés, flexibles, qui s’informent de beaucoup de choses, subtils à inventer, ingénieux, imitateurs, etc.” On trouve aussi des interprétations des planètes prises par deux ou trois. Les Signes du zodiaque sont également l’objet d’interprétations astro-psychologiques. Exemples : les Signes “tropicaux” (Cancer-Capricorne) “font les esprits plus populaires, retors et ambitieux, ingénieux, muables, diligents en la recherche et l’examen des choses, etc.”. Les Signes “fixes” (Taureau-Lion-Scorpion-Verseau) “les rendent justes, n’aimant point les flatteries, constants, solides et sûrs, intelligents, patients, etc.”.
Le IIe siècle après J.-C. voit donc apparaître les bases sur lesquelles se développera, au fil des siècles suivants, l’astro-psychologie individuelle. Voici par exemple ce qu’écrivait un chroniqueur du XIIIe siècle (texte traduit et adapté de l’ancien français) : “Si un Roi voulait sagement vivre, il assemblerait cinq bons astrologues, les mieux renommés en expérience qu’on pouvait trouver et ferait savoir le temps, mois, jour et heure de sa nativité, et leur demanderait par écrit qu’ils lui fassent son thème, pour savoir les bonnes et mauvaises inclinations auxquelles par le jugement des étoiles il serait enclin, et leur ferait jurer de lui dire sans restriction la vérité sur ce sujet, afin qu’il puisse multiplier les bonnes conditions qu’il doit au ciel et éviter, par le conseil de sages, les mauvaises conditions auxquelles il inclinerait et ainsi ferait son profit.”
On retrouve dans ce texte quelques-uns des éléments qui sont à la racine de l’astro-psychologie moderne : évaluation des forces et faiblesses du caractère par le truchement du thème de naissance (psychologie du comportement), conseils pour tirer le meilleur parti des influences astrales. Mais il faudra encore cinq siècles avant qu’elle devienne la connaissance subtile et sophistiquée qu’elle est devenue aujourd’hui.
Au cours du XVIIe siècle en Europe, l’astrologie tombe en désuétude. Pendant deux siècles et demi, seuls quelques rares esprits marginaux l’étudient encore. Mais il s’agit d’un savoir momifié, qui en fait n’a guère évolué depuis Ptolémée. Tout change à partir de la fin du XIXe siècle, qui voit l’apparition d’une toute nouvelle science : la psychologie expérimentale. Des savants comme Wundt, Pavlov, Galton, Binet, Janet, Charcot et Freud commencent à essayer de percer aussi rationnellement et objectivement que possible les mystères du langage, de la pensée, des émotions, du caractère, de la “folie”. Ils s’intéressent à la mesure de l’intelligence, à l’analyse des comportements. Ils prennent conscience des multiples conditionnements qui sculptent et déterminent le fonctionnement psychologique des individus et des foules.
On assiste alors à la renaissance de l’astrologie, ce qui n’a rien d’étonnant : n’est-elle pas la première science à s’être intéressée au fonctionnement psychologique de l’individu ? Les traités et manuels de psychologie ou de caractérologie se multiplient dans les universités et sur les rayons des librairies. Ils sont bien souvent inspirés — qu’ils le revendiquent (rarement) ou non — des vieilles typologies planétaires et zodiacales. La psychanalyse freudienne ou la psychologie des profondeurs jungienne font irruption sur la scène psy. Les “sciences humaines” sont nées. La psychologie va progressivement s’émanciper de la philosophie pour devenir une discipline “scientifique”.
Les astrologues suivent le mouvement général au début du XXe siècle : “Les éléments en jeu, écrit l’astrologue-polytechnicien Paul Choisnard (1867–1930), précurseur de l’astrologie moderne, dans son Langage astral, sont constitués d’une part par les facultés humaines ou les événements humains, et d’autre part par les données astronomiques du ciel de naissance : la question essentielle est de montrer que la correspondance entre ces deux catégories de choses est réelle ou qu’elle n’est pas. Or les traités d’astrologie — invariablement composés de règles anciennes sans aucun souci de la critique scientifique — n’ont jamais apporté la moindre preuve valable là-dessus.” Pour l’essentiel, tout est dit : l’astrologie est sortie des catacombes du savoir où elle se morfondait, mais elle doit faire ses preuves en se confrontant aux nouvelles méthodes scientifiques.
À l’exception notable de Carl Gustav Jung et d’Emmanuel Mounier, la plupart des penseurs et théoriciens de la psychologie moderne se montreront indifférents, voire hostiles à l’astrologie. En revanche, nombreux sont les astrologues du XXe siècle qui saisiront l’intérêt de ces nouvelles découvertes pour dépoussiérer, réactualiser et faire reconnaître leur antique savoir. Les plus audacieux ou les plus soucieux de ne pas rater le train de la modernité adoptent et adaptent les concepts de la psychologie (par ex. “extraversion”, “introversion”) ou de la psychanalyse (par ex. “surmoi”, “inconscient”) au discours astrologique traditionnel. Ils oublient en général de se demander si ces concepts sont pertinents et cohérents avec le savoir astrologique traditionnel, qu’ils ne se résignent pas à abandonner franchement.
On sait l’hégémonie que la psychanalyse freudienne exerça sur la psychologie pendant les trois quarts du XXe siècle. Hors du “Ça”, du “Surmoi”, de “l’Inconscient” et de “l’Œdipe”, point de salut ! En 1961, l’astrologue André Barbault publia coup sur coup deux livres, le Traité pratique d’astrologie et De la psychanalyse à l’astrologie (Éd. Seuil), dans lesquels il prétendait faire une synthèse de la psychanalyse freudienne et de l’astrologie traditionnelle. Ces ouvrages rencontrèrent à l’époque un énorme succès.
Aujourd’hui, les astrologues sérieux se demandent pourquoi l’auteur a attribué le “stade oral” au Taureau, le “stade anal replié” au Signe de la Vierge et le “stade sado-anal” au Signe du Scorpion. Les trois stades de l’enfance selon Freud s’étaleraient-ils sur 90° de longitude zodiacale, et seraient-ils l’apanage exclusif de ces trois seuls Signes ? En fait, A. Barbault s’est contenté d’opérer une analogie superficielle entre stades freudiens et significations zodiacales traditionnelles : selon la tradition astrologique, le Taureau est censé gouverner la bouche, la Vierge les intestins et le Scorpion les parties génitales. Mais alors, pourquoi pas un “stade cérébral” pour le Bélier (Signe du crâne) ou un “stade génuflecteur” pour le Capricorne (Signe des genoux) ? L’incohérence est manifeste. La greffe d’un mythe moderne (la psychanalyse freudienne) sur une astrologie archaïque s’est révélée stérile et désastreuse sur le plan de la logique.
D’autres astrologues, plus cohérents et plus malins que ce dernier, ont vite compris que le nombre de “complexes” identifiés par la psychanalyse freudienne était insuffisant pour couvrir l’ensemble des tendances astro-psychologiques. Ils ont donc imaginé des dizaines de “complexes” nouveaux, qui auraient sans doute tétanisé Freud s’il avait pu connaître l’utilisation qui serait faite de son œuvre, lui qui traitait les astrologues de “minus habens” (médiocres). De nombreux astrologues, enfin, ont préféré accommoder leur savoir à la sauce jungienne, séduits par son spiritualisme et son intérêt pour l’ésotérisme. Ils essayèrent d’adapter les quatre “types psychologiques” définis par C.J. Jung (sensation-sentiment-pensée-intuition) aux significations classiques des Signes et Planètes, sans plus de succès. Il ne suffit pas en effet d’opérer de vagues analogies entre des disciplines aussi étrangères l’une à l’autre que la psychanalyse et l’astrologie, il faut en démontrer la réalité objective et la nécessité.
De toute évidence, la greffe de la psychanalyse sur l’astrologie a mené à une impasse, ce qui n’a rien d’étonnant. On estime en 1997 que les psychothérapeutes ne sont pas plus de 8 à 10 % à utiliser les différentes formes de psychanalyse. Depuis une vingtaine d’années en effet, les praticiens se sont rendus compte qu’elle n’était en général pas d’une grande efficacité pour traiter les troubles psychologiques, alors que d’autres techniques offraient des résultats infiniment plus rapides et plus performants… L’astrologie psychanalytique a donc son avenir derrière elle.
L’objectivité du savoir astrologique. Tout praticien de l’astrologie qui a sérieusement étudié cette science et qui dispose d’une solide expérience le sait : l’étude du ciel de naissance d’un individu permet d’évaluer avec objectivité et réalisme les lignes de plus grande pente de son univers psychique et la manière dont se structurent les différents pôles psychologiques qui constituent l’armature et l’architecture de sa personnalité. Un astrologue compétent et disposant de méthodes d’interprétation fiables et rationnelles peut décrire avec pertinence les tensions et convergences qui sont à la base d’un comportement individuel. Bien sûr, il ne sait pas tout de la personnalité de l’individu dont il étudie le thème natal : le sexe, l’éducation, la culture, les expériences personnelles et bien entendu l’âge sont autant d’influences extra-astrologiques qui contribuent à sculpter le caractère et à orienter les tendances astrales innées.
L’opération inverse est également possible : en observant et analysant les comportements d’un individu dont il ne connaît pas le thème, un astrologue qui maîtrise bien son savoir est capable d’en déduire empiriquement les grandes structures astro-psychologiques de la personnalité. Il est difficile de confondre un “jupitérien” volubile, extraverti, sûr de lui avec un “saturnien” sceptique, peu loquace et introverti. Telle personne se caractérise-t-elle par un tempérament énergique, combatif, ambitieux, impatient et colérique ? Elle est très probablement née sous une dissonance Mars-Jupiter. Telle autre est-elle indolente, rêveuse, dépendante, affectueuse, très sensorielle et esclave de ses désirs lascifs ? Son thème natal comporte sûrement une dominante Lune-Vénus.
En fait, très peu d’astrologues sont capables de réussir à “prédire” quelles sont les structures planétaires dominantes d’un individu en analysant ses réactions et comportements caractéristiques. Il faut pour cela pratiquer une astrologie expérimentale, méthodique, rigoureuse, imaginative, à mille lieues des recettes archaïques et stéréotypées de l’astrologie traditionnelle. Le problème est qu’elle est encore massivement prise comme référence par la plupart des astrologues. Il n’en reste pas moins que, même si ses représentants sont peu nombreux, cette astro-psychologie réaliste et expérimentale existe. Avant d’étudier les rapports qu’elle entretient avec la psychologie contemporaine, il convient de cerner son territoire.
Il est courant de distinguer ou d’opposer les sciences “dures” aux sciences “molles”. La physique, l’astronomie, la biologie sont des sciences “dures” : elles concernent les réalités quantifiables et mesurables. La psychologie, la sociologie ou l’anthropologie sont des sciences “molles” : les réalités qu’elles s’efforcent de cerner sont qualitatives et si fluctuantes qu’elles sont extrêmement difficiles à mesurer. On les appelle aussi les sciences “humaines”. Cette opposition formelle entre sciences physiques et sciences humaines est dans une large mesure artificielle. En fait, au sein du cosmos et plus précisément du système solaire (astronomie), la combinaison des atomes (physique) produit des molécules organiques (biologie) qui, en s’assemblant, donnent naissance, entre autres, à des êtres humains dotés de caractéristiques collectives communes (étudiées par l’anthropologie et la sociologie) et de fonctionnements individuels caractéristiques (psychologie).
L’astrologie se situe au carrefour ou à la frontière des sciences physiques et des sciences humaines. Aux sciences physiques elle emprunte les lois astronomiques (y compris celles qui sont encore inconnues) et le caractère quantifiable, mesurable des astres du système solaire, de leurs distances, cycles, rythmes et durées. Par ailleurs, c’est très probablement notre système nerveux central qui “traite” les signaux physiques en provenance des planètes pour les transformer en comportements caractéristiques : l’astrologie est donc concernée par la neurophysiologie, autre science “dure”. C’est par l’intermédiaire de sa matérialité, de son corps que l’homme réagit aux signaux astrologiques, qu’il traduit par des attitudes psychologiques, dont l’étude relève des sciences humaines.
Les astres influeraient donc sur notre fonctionnement psychologique par l’intermédiaire de notre système nerveux supérieur. À sa naissance, chaque individu reçoit une une organisation psychique qui est, dans une large mesure, déterminée par l’organisation astronomique du système solaire. Il y a là une part d’inné neurophysiologiquement déterminé. Mais cette structure astro-psychologique va se développer à l’intérieur d’un milieu socio-culturel qui va faciliter ou contrarier l’expression de ces tendances innées. Le caractère et la personnalité se forgent au carrefour des influences génétiques, astrologiques et socio-culturelles. Deux individus nés à la même date, à la même heure et au même endroit vivront différemment les potentialités inscrites dans leur ciel de naissance selon que la famille au sein de laquelle il va grandir est riche ou pauvre, noire ou blanche, et selon le type d’éducation qu’elle lui dispensera, le type de rapports affectifs et intellectuels qu’il développera avec ses éducateurs.
La psychologie contemporaine offre un visage si divers, si multiple, si contradictoire parfois, qu’il paraît difficile de saisir ce qui constitue son unité. La figure ci-dessous va nous aider à nous repérer dans ce foisonnement quasi-anarchique d’écoles, de points de vues, de méthodes et de disciplines spécialisées.
L’axe horizontal oppose le social au biologique. Notre caractère, notre personnalité, notre fonctionnement psychologique se constituent en effet, d’une part sous l’influence des normes et structures de notre vie en société, et d’autre part sous celle de l’organisation de notre système nerveux. L’axe vertical oppose le normal au pathologique. Le “normal” concerne l’étude des divers modes de fonctionnement psychologique individuels et collectifs chez les individus “normaux” ; le pathologique traite des carences ou des excès de cette “normalité”, qui se manifestent sous la forme de “maladies mentales” (névroses, psychoses, etc.).
L’astrologie se trouve à la croisée de ces deux axes : c’est logique, puisqu’elle traite des structures innées et fondamentales du caractère, de la personnalité, du comportement. Les multiples disciplines de la psychologie contemporaine sont réparties de part et d’autre des deux axes. Voyons quels peuvent être les rapports entre l’astrologie et elles :
Neuropsychologie-psychobiologie : comment les astres influent-ils sur notre système nerveux ? Comment les neurones ou groupes de neurones reçoivent-ils et traitent-ils les variations en distance, durée, périodicité et gravité du Soleil, de la Lune et des planètes ? Par quels processus nos horloges biologiques internes s’adaptent-elles aux horloges externes de notre environnement géosolaire ?
Psychologie animale-éthologie : dans quelle mesure les rythmes et cycles astraux conditionnent-ils les comportements des animaux ? Faut-il impérativement appartenir à la classe des mammifères supérieurs, c’est-à-dire pourvus d’un système nerveux complexe et sophistiqué, pour être sensible aux subtiles influences astrales ?
Psychologie du sport : y-a-t-il des configurations planétaires et zodiacales qui favorisent les performances sportives ? Des travaux statistiques ont déjà démontré que les très grands athlètes avaient plus fréquemment que les autres tendance à naître avec un Mars dominant.
Psychologie développementale-psychologie de l’enfant : chaque stade ou période de la vie voit l’apparition et le développement de nouvelles aptitudes psychologiques, affectives, cognitives. L’astrologie a démontré que ces stades de développement étaient synchronisés avec les durées de révolution sidérale des astres du système solaire prises dans leur ordre croissant. Les astres rapides (de la naissance à 2 ans : Lune, Mercure, Vénus, Terre-Soleil, Mars) régissent les apprentissages de la petite enfance : réceptivité, communication, sensorialité, imitation intentionnelle, confrontation au monde extérieur). Jupiter régit l’intervalle entre 2 ans (fin du 1er cycle de Mars) à 12 ans : enfance, apprentissage du langage, des normes sociales, de la négociation, de la raison pratique. Le stade suivant (12 à 30 ans, durée arrondie du cycle saturnien) voit l’apparition de l’adolescence : intériorisation, remises en question, apparition de l’intelligence abstraite et spéculative. Et ainsi de suite pour les autres planètes. La “théorie des âges” découverte par l’astrologue Jean-Pierre Nicola a déjà permis d’anticiper et d’éclairer les recherches en psychologie du développement.
Psychologie différentielle : cette discipline étudie les différences individuelles. L’astrologie est bien entendue concernée au plus haut point puisqu’elle prétend, dès la naissance d’un individu, être capable de prédire quelles seront les grandes tendances de son tempérament…
Psychologie expérimentale : la méthode de base de cette branche de la psychologie est, en partant d’une hypothèse, de modifier un aspect précis de la situation dans laquelle est plongé un individu ou un groupe pour analyser les variations éventuelles que cette modification produit. Si la psychologie expérimentale était systématiquement appliquée à l’astrologie sérieuse, elle permettrait sans aucun doute de valider expérimentalement le fait astrologique : il est évident qu’en modifiant à l’identique leur situation, individu fortement marqué par Mars n’aura pas du tout les mêmes réactions qu’un autre, marqué par Vénus…
Psychologie cognitive : la façon dont nous apprenons à connaître, à symboliser, conceptualiser, à nous représenter l’univers et les êtres qui l’habitent est très nettement conditionnée par l’influence des astres. Dans un contexte socio-culturel identique, un “mercurien” ne pense pas le monde comme un “uranien”.
Psychologie de l’éducation : comment faire en sorte que l’éducation tienne à la fois compte de chaque stade de développement astro-psychologique (voir plus haut) et des différences individuelles ? Un petit Bélier “vénusien” ne comprend et n’apprend pas de la même manière qu’un petit Cancer “plutonien”.
Psychologie du travail : selon leur thème de naissance, certains individus sont plus dotés d’aptitudes et de compétences innées. Un jupitéro-saturnien est plus doué pour la gestion concrète qu’un mercuro-vénusien. On est plus à l’aise et plus performant quand on a un travail qui correspond à ses compétences innées (donc astrologiques) et acquises (scolarité, formation professionnelle, expérience).
Psychologie de la santé : l’astrologie médicale telle qu’elle est actuellement enseignée et pratiquée ne repose sur aucune base sérieuse. En revanche, la “santé mentale” et la psychosomatique intéressent au premier chef l’astrologie : selon leur thème natal, les individus ne réagissent pas de la même façon à leurs problèmes de santé…
Psychopathologie, psychologie clinique : les dysfonctionnements psychologiques d’un individu sont évidemment liés à la manière dont il a intégré ou désintégré son ciel de naissance. Un neptunien ou un solaire auront un rapport différent et spécifique à la névrose ou à la psychose qu’ils auront développée. Vaste domaine à explorer !
Psychanalyse : le conscient et l’inconscient de chaque individu sont, entre autre, structurés et déterminés par son thème natal et par sa manière de le vivre. Si l’objectif des divers psychanalysmes est de libérer l’individu de ses “complexes” et aliénations pour le faire advenir à lui-même, l’astrologie a son mot à dire. Etre pleinement soi-même, c’est en effet accepter son propre mode de fonctionnement psychologique, en renonçant à imiter celui des autres, en prenant conscience de la manière dont l’éducation nous a parfois amené à abdiquer de certaines parties de nous-mêmes…
Psychiatrie : les graves troubles du raisonnement ou de l’affectivité ne sont pas inscrits dans le ciel de naissance. Mais certaines planètes incitent, lorsque leur influence est mal intégrée, à développer des psychopathologies caractéristiques qui relèvent bien d’une astro-psychiatrie.
Psychopharmacologie : à chaque astre, à chaque Signe son médicament ? Non, bien entendu, ce serait trop simple. Mais un tempérament vif, ardent, réactif (Mars) n’aura pas les mêmes réactions vis-à-vis d’une substance psychotrope qu’un tempérament patient, secondaire, dubitatif (Saturne). La chronobiologie nous a également appris que l’efficacité de très nombreux médicaments dépendait de la saison et de l’heure à laquelle ils sont ingurgités, ce qui renvoie à l’influence éventuelle des transits planétaires : y aurait-il des périodes de la vie où certaines médications seraient optimalement efficaces ?
L’astrologie sérieuse se trouve bien exactement au centre (névralgique ?) des axes qui structurent la psychologie contemporaine. Et pourtant, l’immense majorité des psychologues, neurologues et psychiatres ignore, méconnaît, méprise ou rejette ce savoir essentiel. Lorsqu’ils laissent entrer l’astrologie dans leurs questionnaires, leurs statistiques et leurs laboratoires, c’est toujours pour en tester les aspects les plus archaïques et les plus contestables, et en tout cas sans qu’aucun d’entre eux n’ait pris la peine d’étudier sérieusement le sujet. En cela, l’infime minorité de marginaux qui accepte parfois de participer à des expériences avec des astrologues pour essayer de valider empiriquement l’astrologie est objectivement la complice des anti-astrologues. En effet, les psychologues universitaires favorables à l’astrologie, sans doute fatigués du rationalisme étroit et du positivisme borné de la psychologie officiellement enseignée et pratiquée, choisissent presque toujours les astrologues les plus archaïques et les plus irrationnels pour mener à bien leurs expériences…
Les astrologues qui pratiquent à leur manière la psychologie se voient toujours taxés de charlatanisme par la psychologie officielle… alors que la psychanalyse, qui ne correspond en rien aux critères de la science objective et s’apparente beaucoup plus à une obscure et irrationnelle croyance, n’est que très peu contestée. Personne ne pourra jamais prouver expérimentalement, en laboratoire, l’existence du complexe d’Œdipe… normal, ce n’est qu’un mythe. En revanche, il ne serait pas très difficile de mettre en place des protocoles expérimentaux pour démontrer “noir sur blanc” qu’un individu né au lever de Jupiter n’a pas du tout les mêmes réflexes, les mêmes réactions, la même vision du monde, le même caractère, la même personnalité, bref la même organisation psychologique qu’un individu né au lever de Saturne…
Ce jour n’est pas encore venu. Il viendra, n’en doutons pas : en dépit de tous les mensonges, censures et aveuglements, volontaires ou non, le réel — astrologique ou autre — finit toujours par s’imposer. Pour cela, il suffira que la population des astrologues et astrologisants sérieux, responsables et compétents ait atteint une masse critique qui rende sa vision du monde incontournable… ou bien que quelque découverte scientifique imprévue n’amène soudain — tout est possible — de l’eau au moulin de l’astrologie.
Article paru dans le n° 2 d’Astrologie naturelle (avril 1998).
Les significations planétaires
par
620 pages. Illustrations en couleur.
La décision de ne traiter dans ce livre que des significations planétaires ne repose pas sur une sous-estimation du rôle des Signes du zodiaque et des Maisons. Le traditionnel trio Planètes-Zodiaque-Maisons est en effet l’expression d’une structure qui classe ces trois plans selon leur ordre de préséance et dans ce triptyque hiérarchisé, les Planètes occupent le premier rang.
La première partie de ce livre rassemble donc, sous une forme abondamment illustrée de schémas pédagogiques et tableaux explicatifs, une édition originale revue, augmentée et actualisée des textes consacrés aux significations planétaires telles qu’elles ont été définies par l’astrologie conditionaliste et une présentation détaillée des méthodes de hiérarchisation planétaire et d’interprétation accompagnées de nombreux exemples concrets illustrés par des Thèmes de célébrités.
La deuxième partie est consacrée, d’une part à une présentation critique des fondements traditionnels des significations planétaires, d’autre part à une présentation des rapports entre signaux et symboles, astrologie et psychologie. Enfin, la troisième partie présente brièvement les racines astrométriques des significations planétaires… et propose une voie de sortie de l’astrologie pour accéder à une plus vaste dimension noologique et spirituelle qui la prolonge et la contient.
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Pluton planète naine : une erreur géante
par
117 pages. Illustrations en couleur.
Pluton ne fait plus partie des planètes majeures de notre système solaire : telle est la décision prise par une infime minorité d’astronomes lors de l’Assemblée Générale de l’Union Astronomique Internationale qui s’est tenue à Prague en août 2006. Elle est reléguée au rang de “planète naine”, au même titre que les nombreux astres découverts au-delà de son orbite.
Ce livre récapitule et analyse en détail le pourquoi et le comment de cette incroyable et irrationnelle décision contestée par de très nombreux astronomes de premier plan. Quelles sont les effets de cette “nanification” de Pluton sur son statut astrologique ? Faut-il remettre en question son influence et ses significations astro-psychologiques qui semblaient avérées depuis sa découverte en 1930 ? Les “plutoniens” ont-ils cessé d’exister depuis cette décision charlatanesque ? Ce livre pose également le problème des astres transplutoniens nouvellement découverts. Quel statut astrologique et quelles influences et significations précises leur accorder ?
Enfin, cet ouvrage propose une vision unitaire du système solaire qui démontre, chiffes et arguments rationnels à l’appui, que Pluton en est toujours un élément essentiel, ce qui est loin d’être le cas pour les autres astres au-delà de son orbite. Après avoir lu ce livre, vous saurez quoi répondre à ceux qui pensent avoir trouvé, avec l’exclusion de Pluton du cortège planétaire traditionnel, un nouvel argument contre l’astrologie !
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