Si l’on accorde l’imagination à la Lune, il faut rendre l’image au Soleil… et l’image est à l’œil ce que l’œil est au Soleil : son image. En tant que modèle, son pouvoir est extensif. Il s’étend, il se généralise. Un modèle peut changer, s’enrichir, s’appauvrir, devenir désuet, mais, pour le temps de son efficacité, il donne le ton d’une mode ou d’une pensée, il gouverne les paradigmes.
Le R.E.T. est un modèle d’autant plus solaire qu’il procède du système du même nom. Il vient des significations planétaires. Il a été trouvé grâce à elles. Il débouche sur de nouvelles formulations mais il n’a pas fabriqué celles qui existent déjà, et encore moins des attributions artificielles. Si la majorité des astrologues refuse encore de comprendre que le R.E.T. n’est pas une invention gratuite mais un modèle issu des faits… cela tient à l’anti-publicité qui en est faite par les tenants d’autres modèles. Mais si vous en connaissez un qui respecte plus que celui-ci les significations traditionnelles et astro-psychologiques classiques, il serait égoïste d’en priver la recherche… et je dis bien la recherche, car aucun modèle ne peut faire autorité s’il n’est pas produit par les faits ou si les faits ne le confirment pas.
La compétition, normale entre plusieurs modèles, se tranche par l’expérience. C’est pourquoi Mars est au centre du R.E.T., au centre des centres. Il juge de ce qui marche… mais comme en astrologie tout a réputation de marcher… pour faire une sélection des concurrents, il faut savoir sur combien de jambes, comment et jusqu’où.
Au R.E.T. planétaire à trois niveaux pour 9 planètes principales, il était facile d’ajouter un R.E.T. lunaire, concentrant globalement et dans son unité toutes les fonctions planétaires… un peu comme la lumière blanche ou noire contient tout le spectre des couleurs. Plutôt que les couleurs, pour rendre la différence des deux R.E.T. compréhensible, montrer leur continuité, j’utilise le cycle des phases.
À elle seule, la Lune les contient toutes. D’où son pouvoir intensif. Dans le R.E.T. extensif, il n’y a qu’une phase par planète. Ce schéma est pédagogique, il faut remplacer phase par fonction. Il est aussi analogique, et permet de comprendre que si la Lune est “globale-homogène”, du fait de son lien avec la Terre elle ne peut pas se détacher du système solaire. La globalité ne suffit pas, comme nous l’avons vu pour la Mère qui doit assurer la continuité, passer le relais au Père. Nul ne peut se flatter de rester dans la Lune. En tout cas, cela entraîne des ennuis.
D’après un hymne babylonien adressé à Sin, la Lune est “un fruit qui croît de lui-même”… mais le fruit vient de l’Arbre.
Dans le système solaire, chaque planète, vue de la Terre, a ses propres phases et ses satellites. Il n’est pas interdit de les représenter à l’intérieur de chaque case planétaire, comme on peut représenter l’orbite avec apogée et périgée ou indiquer la position en Signe, en Maison, selon une suggestion de François Bourdillat. Le R.E.T. exposé aux Actes du Colloque Astrologie et Spiritualité où chaque carré du diagramme est subdivisé en 10, supporte l’indication de tous les aspects par leurs idéogrammes. Voilà tout ce que permet le R.E.T. en diagramme qui passe pour rigide et dogmatique… et je ne vous parle pas de la recherche de la fonction d’appel fondée sur les symétries et complémentarités des cases.
Chaque planète à une fonction, une capacité qui revient à donner cette fois au mot pouvoir le sens de pouvoir faire, être capable de… La Lune devient alors la Dame du Faire… faire de l’homogène.
Ce qui différencie les fonctions Soleil, Mars, Pluton des autres, c’est leur situation de centre auto-réflexif (représentation de Représentation, ‘rR’ pour le Soleil ; existence d’Existence, ‘eE’ pour Mars ; transcendance de Transcendance, ‘tT’ pour Pluton) que l’on désigne plus précisément par homéostasie (maintien du même). La triade est connue en termes moins savants par les pouvoirs du Roi, du Soldat, du Sorcier (ou du Prêtre).
▶ Soleil : ‘rR’ : le Roi, pouvoir de décision-représentation
▶ Mars : ‘eE’ : le Soldat, pouvoir d’exécution-réalisation
▶ Pluton : ‘tT’ : le Prêtre, pouvoir de transvaluation-persuasion
Chaque centre a ses alliés, ses servants, ses fonctions synergiques ou antagoniques. Mais comme il existe des alliances communes… les trois pouvoirs indépendants entre eux sont solidaires par leurs alliances, il ne leur reste qu’à se confronter, s’intimider ou s’associer pour trouver un équilibre relatif, généralement instable.
Que Ies planètes soient ou non dominantes, le R.E.T. conduit nécessairement à l’interprétation de la globalité du thème, donc à celle de la hiérarchisation individuelle et de son interférence avec la hiérarchisation du modèle de référence.
Celles et ceux qui ont suivi mes cours savent tout ce que l’on peut obtenir d’original, impossible en lecture directe du thème, par cette méthode, aboutissement incontournable des prémices posés dans La condition solaire.
Celles et ceux qui ont refusé d’aller jusqu’au bout de la logique ordinale du R.E.T., tout en l’appliquant à la sauvette, se sont séparés du conditionalisme tel que je l’enseigne, et je les remercie de ne plus encombrer une voie supérieure de recherche.
À propos du ternaire et du pouvoir (substantif), John Kenneth Galbraith, Professeur émérite à l’Université d’Harvard, ancien ambassadeur des États-Unis en Inde, auteur de L’Anatomie du Pouvoir (Seuil), écrit :
“L’analyse du pouvoir se prête assez bien au petit jeu des ‘trois’. Il existe trois instruments pour l’exercer et trois attributs ou institutions en confèrent le droit. On mesure l’insuffisance de l’étude du pouvoir à l’absence de termes communément admis pour en designer les trois instruments, pourtant assez évidents. Nommons-les donc : ce sont la dissuasion, la rétribution et la persuasion, ou le conditionnement” (au sens de dressage, c’est moi qui précise). “Ces trois procédés d’exercice du pouvoir découlent de trois sources — les attributs ou les institutions qui distinguent ceux qui manient le pouvoir de ceux qui s’y soumettent. Ces trois sources sont la personnalité, la propriété (y compris, bien entendu, le revenu disponible) et l’organisation.”
On n’aura pas de mal à reconnaître, dans les sources :
▶ Soleil pour la personnalité
▶ Jupiter pour la propriété
▶ Uranus pour l’organisation
Sans faire le tour des diverses sensibilités aux pouvoirs politiques, des anarchistes aux légalistes… tel qu’en lui-même, le pouvoir solaire, lorsqu’il est restrictif comme une Mère-sorcière, est celui des modèles et paradigmes ambiants qui règnent en despotes sur des ouailles béates. Nous sommes tous imprégnés des interdits “faire et ne pas faire”, “dire et ne pas dire” de la vie socio-culturelle, domaine idéal du pouvoir solaire consensuel.
Si vous ne comprenez pas le conditionalisme c’est parce qu’il n’est pas dans l’air du temps et parce que l’astrologie régnante ne peut pas vous y préparer. Galilée ne s’est pas contenté de regarder le ciel avec sa lunette pour voir les phases de Vénus qui justifiaient l’héliocentrisme… II a regardé le ciel avec les théories coperniciennes qu’il connaissait… et il a vu le réel avec ses apparences grâce aux yeux de l’Esprit, préparés et entraînés par ses connaissances.
En ce sens, l’attribution Soleil = Esprit paraît correcte et séduisante. Sauf que ce même Esprit imprégné de savoirs interdits, d’idoles et de poncifs légitimes, empêche aussi de voir l’inconnu du savoir possible. Nous baignons dans les modèles politiques et scientistes… qui font que les astrologues (entre autres corporations) raisonnent comme des politiciens parce que la politique est à la mode. De même, du fait de l’image d’autorité objective quasi absolue que la science à réussi à donner d’elle-même, rares sont ceux qui ont conscience des relations du scientisme avec les idéologies totalitaires et avec les dérives, carences morales du monde moderne créées par les succès des technologies au-dessus de toute métaphysique.
Au plan des typologies, l’auto-reflexivité du Soleil (‘rR’) à été décrite par Frédéric Paulhan (1856–1931), philosophe et psychologue, dans son ouvrage L’activité mentale et les éléments de l’Esprit (Éd. Alcan. 1889).
Je cite : “Il n’est pas à nier que les formes psychiques supérieures n’aient été longtemps négligées par les psychologues qui tentaient de séparer la psychologie de la métaphysique…” (page 157). “Le pouvoir de l’homme à de s’emparer de ses capacités naturelles et de les diriger, fait de lui une personne,. et c’est parce que les choses n’exercent pas ce pouvoir en elles-mêmes, qu’elles ne sont que des choses” (page 159). “L’attention volontaire, la délibération, la volonté, la conscience réfléchie, sont des formes diverses du ‘pouvoir personnel’” (page 170). “Nous n’avons guère jusqu’ici considéré dans le pouvoir personnel que la réflexion, mais il y à quelque chose de plus à examiner, c’est la décision, c’est le moment où la croyance se fixe, où la volonté se décide…” (page 171).
Paulhan associe réflexion, retour sur soi, pouvoir personnel… et, par conséquent : décision, volonté, détermination. Un enchaînement auto-réflexif qui, pour nous, peut se réduire à la formule ‘rR’ du Soleil.
Dans les Caractères, en application de son premier ouvrage, Frédéric Paulhan, dresse une galerie de portraits que l’on ne peut apprécier ou critiquer valablement qu’en connaissant bien la théorie qui le guide. Elle diffère considérablement des méthodes d’interprétation courantes, et se rapproche davantage des interprétations synthétiques préconisées dans “Le Héros et son Ombre”. Compte tenu que la Lune contient toutes les fonctions, elle se rattache à une variante de ce que Paulhan appelle l’association systématique, et aux types équilibrés… une forme de globalité que Paulhan ne voit pas forcément sous un angle flatteur et dynamique : “On peut être équilibré dans la médiocrité comme dans le génie, et naturellement le premier cas est le plus fréquent. Manger, boire, dormir, voir quelques amis, faire une promenade ou jouer aux dominos peuvent être les seules préoccupations de l’existence. Le caractère équilibré confine (en ce cas) à l’absence de caractère… Nous connaissons tous des personnes qui, sans nous plaire par aucune haute qualité de cœur ou de l’intelligence, nous charment cependant par la grâce de leur vie, par la fraîcheur, par l’harmonie de leurs idées, peut-être parfois un peu courtes et assez peu nombreuses, et de leurs sentiments lorsqu’ils sont bons mais sans grandeur particulière, surtout lorsque l’harmonie physique et la grâce du corps viennent se joindre à l’harmonie morale et à la grâce de l’esprit.” Pour F. Paulhan, la médiocrité est une moyenne sans relief.
Lorsque l’équilibre tend vers la perfection, il se rapproche du solaire de l’astro-psychologie théorique. Paulhan ne semble pas toujours faire nettement de distinction entre équilibre plat et équilibre supérieur… II rejoint en cela la Tradition qui rattache l’équilibre, ni au Soleil, ni à la Lune… mais au rapport des deux… donc au couple Roi et Reine en un seul corps et âme, comme l’expriment les symboles alchimiques.
La deuxième série des types “systématisés” comprend, selon Paulhan, les “Unifiés”… qui, eux, se rapprochent davantage de la fonction solaire. Pour être “Unifié” par une vocation, une idée maîtresse, une passion exclusive, il faut parfois ajouter l’inhibition à l’association systématique. Elle se charge d’expurger les tentations, les à-côtés… et de subordonner ainsi toutes les autres fonctions à la dominante (pages 16 à 22).
Lorsque l’unité est conquise par une plus grande part d’effort de contrôle que de naturel, Paulhan parle de types produits par la prédominance de l’inhibition systématique… encore plus solaire que les “Équilibrés-Unifiés” et, cette fois, proches de la fonction “petit r” (représentation intensive). Les types de ce mode d’organisation des tendances comprennent selon Paulhan, les “Maîtres d’eux-mêmes” et les “Réfléchis”… Deux qualités obtenues au prix de dures luttes entre tendances antagonistes… ce qui nous conduit maintenant à passer du couple Soleil-Lune (Roi et Reine) aux rapports du Roi avec le Guerrier et le Sorcier (rapports du Législatif avec l’Exécutif et le Persuasif). S’ils sont discordants, non soumis à une règle commune, donc hétérogènes … nous rejoignons les impulsifs, les incohérents, les émiettés en bas de l’échelle des Types de Paulhan pour ce qui concerne l’ordre ou le désordre des tendances.
Que ce soit par des tests d’expérience ou par le raisonnement déductif, il est impossible de dissocier les éléments du Ciel. On peut les hiérarchiser, les ordonner mais non les isoler. C’est là une réalité astrométrique indéniable que les partisans des méthodes statistiques devraient méditer en pensant, comme le font les jardiniers “bio”, et comme je le fais pour mon propre jardin, aux cultures “associées” (quoique théoricien je sais, en effet, planter des choux et des pommes de terre).
Les modèles conditionalistes de hiérarchisation prennent en compte toutes les planètes, et si l’interprétation peut ensuite en négliger certaines cela viendra de la démonstration d’une analyse, autant que du principe : “L’horoscope n’est pas le Sujet”, car suivant le bagage terrestre, il est des dominantes bien ou mal vécues.
Si les pouvoirs sont liés aux planètes comme aux ambitions, les centres doivent l’être aussi… Pour savoir comment, faut-il consulter l’astronomie, la physique, ou la symbolique ?
Du côté de la symbolique contemporaine, il n’est pas question de lier les centres. Ainsi, j’ai lu, de l’encre d’une symboliste (1) très engagée dans la censure du conditionalisme, que le Soleil devait gouverner le cœur parce qu’il était au centre du système solaire (2).
Référence astrométrique malheureuse. Les orbites planétaires ne sont pas des cercles à centre unique, mais des ellipses avec un centre et deux foyers, ce qu’une adepte de la Lune noire devrait savoir. Le Soleil n’est pas un centre mais un multi-centre (les masses planétaires, notamment celles de Jupiter et Saturne, déterminent chacune un “centre de masse” qui ne coïncide pas avec le centre géométrique). Le Soleil et le système solaire tournent en 200 millions d’années autour d’un autre centre relatif : le noyau de la galaxie. Un centre tournant autour d’un autre ne convient plus à l’image d’un cercle. Celle de plusieurs spirales, pour les mouvements planétaires, autour d’un axe dont le Soleil est le pôle, conviendrait mieux… à une astronomie élémentaire et à la symbolique d’une flèche de feu, avec le Soleil à sa pointe comme en haut du diagramme R.E.T.… Une position éminente d’œil de bœuf au dôme d’un toit que j’ai choisie et défendue contre d’autres choix possibles.
Celui qui décide, dirige, guide, ouvre la voie, ne se place pas au centre mais devant : il indique le cap… en capitaine, cap signifiant tête, chef et non pas cœur (3). La référence anatomique n’est guère plus heureuse, sauf s’il s’agit de tératologie, science des monstres, car il faut un estomac hors-série pour mettre le cœur au centre du corps. La référence analogique est incomplète ; le Soleil gouverne également le dos qui n’est pas le centre vital du moi… et je ne sais à quel intuitif on doit ces correspondances pertinentes, l’œil droit, la mœlle épinière, l’épine dorsale font partie de ses attributions.
L’œil dirige la tête que prolonge l’épine dorsale, à l’opposé d’un centre d’un monde statique inexistant (en astrologie géocentrique, ce centre ne peut être que la Terre), voila la véritable image analogique du Soleil conduisant, dans la galaxie, ses pouvoirs et ses alliés comme un vol de cigognes.
Je ne peux qu’ébaucher la diversité des Représentations des “axes de pouvoirs” c’est-à-dire de centres alignés, homogènes par leur consubstantialité lunaire, cohérents par leur ordonnancement Solaire.
Dans le domaine minéral, la pierre levée, la montagne, la pyramide, sont les premiers symboles d’organisation hiérarchique… dressée vers le Soleil.
Dans le domaine végétal, l’arbre se prête à une hiérarchisation différenciable dans l’espace par les niveaux du R.E.T. :
▶ Pluton : les racines
▶ Mars : le tronc
▶ Soleil : feuilles, fleurs
▶ Lune : fruits et graines
Le végétal diversifie l’universel comme une hiérarchie personnelle change celle du R.E.T. Aucun arbre ne ressemble à l’arbre-type (diversité des formes et dimensions pour les troncs, racines, feuilles, fruits).
Dans le domaine animal, l’axe des pouvoirs (colonne centrale) devient ondulant, mouvant, mobile. De structure à dominante horizontale chez la plupart des animaux… nos ancêtres hominiens auraient acquis ou conquis par hasard la structure verticale. Elle nous vaut d’être plus près du ciel… en pensée. C’est peut-être là, en effet, une acquisition majeure que j’ai versée au profit des gravités planétaires, forces discrètes édificatrices du squelette, cet arbre de l’esprit…
Et, dans le domaine céleste, l’axe des pouvoirs apparaît avec les distances (L) et gravites planétaires moyennes (g) traitées comme des pendules simples (rapports L/g). Ainsi, au positif, le pouvoir aurait le don d’élever, bâtir, structurer… s’il est cohérent, homogène, ordonné avec ses alliés. Une tête sans épine dorsale n’a pas plus de pouvoir d’élévation qu’un cœur sans queue ni tête. La stature d’un chef tient debout par son squelette.
La revue “Diogène” d’octobre-décembre 1992, à publié un texte d’Hélène Legendre-De Koninck : “Espace, lumière, soleil : les figures du vol.” Un très bel article sur le mythe, la symbolique de l’Oiseau, L’Homme-Oiseau et tout ce qu’implique le vol d’aspiration au pouvoir Solaire… pouvoir de lumière, d’élévation, de regard sur le Tout par l’œil qui, intimement uni au corps, lui communique la vision, la communion transparente au monde par le flux de la lumière perçue.
“Au sommet du vol : le soleil”, écrit l’auteur. Et, citant Jules Michelet : “C’est dans le meilleur âge, […] que parfois l’homme a la bonne fortune d’oublier qu’il est homme, serf de la pesanteur et lié à la terre. Le voilà qui s’envole, il plane, il domine le monde, il nage dans un trait du soleil, il jouit du bonheur immense d’embrasser d’un regard l’infinité des choses.” (J. Michelet, L’Oiseau, Paris, Hachette 1856).
Bonheur incomplet, si l’on oublie “qu’on raisonne d’autant mieux sur des problèmes abstraits qu’on se les représente visuellement” (Michel Denis, Le cerveau et l’intelligence. Science & Vie hors-série de décembre 1991).
Mais la vision du monde, que ce soit celle de l’Homme ou de l’Oiseau, ne passe par un seul œil. La symbolique a bien prévu d’accorder la Lune à l’œil gauche mais n’en parle guère… comme si le regard suffisait à unir la Reine et le Roi, le gauche et le droit, les pouvoirs intensif et extensif. Unis, ils rendent stériles toutes les approches fragmentaires du réel, car le rée1 n’est pas fragmenté. La science à réussi à briser l’atome parce que contrairement à ce qui à été conçu, ce n’est pas la partie qui est insécable mais le Tout.
1) - Si cela peut vous intéresser, il s’agit de Mme Solange de Mailly-Nesle. Dans Astrologie passion, ouvrage collectif sous la férule d’Élizabeth Teissier (qui organise des séminaires dans le monde entier), elle est présentée en astrologue créatrice du Groupement des Astrologues Psychoprofessionnels qui enseigne une astrologie à la fois symbolique et intégrée dans la réalité du XXe siècle.
▶ En dépit de nos nombreuses publications, du renom que lui ont donné l’engagement notoire de Françoise Hardy, aux yeux de Madame de Circonstance, dans cette réalité du XXe siècle il n’y a pas de place pour le conditionalisme… d’où le soin, infiniment maternel, qu’elle a pris, depuis plus d’une dizaines d’années, à ne jamais en parler.
▶ Probablement parce que nous n’œuvrons pas dans le “psychoprofessionnel” ou parce qu’elle a des raisons viscérales qui m’échappent fondamentalement. Ne s’agirait-il pas, en tout bien, tout honneur, d’une vengeance d’Hécate, la fesse dure de la Lune noire ?
▶ Je ne sais… mais je constate qu’en l’ouvrage d’Élisabeth Tessier, Solange de Mailly-Nesle, termine son article “L’astrologie face à la science” par le schéma du R.E.T.… sans citation du créateur du modèle déposé (mis à l’abri de la déontologie des astrologues) après un texte qui va exactement à l’opposé de l’illustration.
▶ Provocation de l’auteur ou de sa tutelle directrice… Si madame Solange de Mailly-Nesle n’est pas en cause par l’intention, je l’invite à méditer sur le concept d’lntégration, créé par le conditionalisme pour comprendre que ce n’est pas seulement le symbolisme et la censure qui décident de l’Histoire de l’astrologie.
2) - Je n’oppose pas, comme on le fait couramment, la pensée logique à l’analogique, en laissant entendre, selon le camp d’où l’on se place, que l’une des deux est supérieure à l’autre. La pensée logique a ses succès et ses erreurs, elle est ancienne ou nouvelle, propre à son époque ou non. Une pensée analogique dynamique devrait s’adapter à son temps et, dans le notre, le concept de “centre” à considérablement évolué. Lorsque j’identifie Mars au “centre des centres” et à la spiritualité du “Hara” (voir “Astrologie et spiritualité”, page 134), il ne s’agit pas d’une localisation organique et statique (le ventre) mais d’un centre de gravité, et le rapport L/g qui place Mars au centre des couples R.E.T., est concret par ses données, abstrait par son résultat.
3) - Mais, puisque les centres communiquent pour former un axe, et en raison des interférences entre la hiérarchie universelle et la hiérarchie personnelle, on peut Atre dirige par le cœur, par l’amour, la haine, comme par le sexe ou l’intérêt. C’est peut-être la planète en position n° 1 qui donne cette indication solaire.
▶ Cette affaire de cœur rappelle l’affectation sans-gêne du “grand R” à l’affectivité. Pour ce qui concerne les planètes, l’enseignement conditionaliste repose sur la théorie des âges et le Logoscope, matrice-mère du R.E.T. La théorie des âges est chronologique (référentiel Temps), le R.E.T. ne l’est pas (référentiel Structure). Ce sont des référentiels distincts que les mythes les plus anciens ont tenté de réunir et non pas de confondre.
Au plan mathématique, j’ai réuni le chronologique (valeurs croissantes des cycles planétaires liés aux demi-grands axes) et l’intemporel (valeurs des rapports demi-grands axes/gravites moyennes) dans une seule formule (page 120 des Éléments de Cosmogonie Astrologique).
Au plan du discours, j’ai souvent traité de l’interaction du “chronologique et du simultané”… le simultané étant l’ensemble des planètes, il est facile de le convertir en ordonnancement R.E.T. Si cet ensemble n’agissait pas de façon non-chronologique, l’enfant né sous une dominante uranienne, attendrait d’être adulte pour en montrer les traits… et celles ou Pluton, “petit t” est en cause ne feraient preuve de sens critique qu’entre 164 ans et 250 ans.
L’être humain est affectif de puis sa gestation à sa mort et au-delà si l’autre monde existe, mais avec le temps, il perd de cette affectivité, il se cérébralise ou s’endurcit. De chair, il devient squelette et la mort nous renvoie à l’intemporel, à la structure.
Par conséquent, si le premier âge nous fait vivre le ‘R’ plus affectivement qu’au deuxième, au troisième ou au dernier, ce n’est pas à cause des planètes “affectives grand R” mais à cause du bagage humain. D’année en année, jusqu’à la dernière, elles ne restitueront pas l’amour de l’enfant de 1 an, mais la permanence de la Représentation extensive. À 20, 30, 40, 50 ans, elle se vit avec les moyens du moment (interférence structure-temps).
Comparons l’ordre chronologique à l’ordre structural du R.E.T. A 1 an, l’enfant a vécu les stades Lune, Mercure, Vénus, Soleil… donc, la Lune et la famille “grand R”, mais pas dans l’ordre de cette famille qui est Soleil, Vénus, Mercure… Énorme distorsion qui exclut l’identification du stade solaire à l’intégration du groupe. Sachant que, dans le R.E.T., les fonctions planétaires (et non les âges) sont couplées autour de Mars, pour que la chronologie recompose l’ensemble, il faut les acquisitions de toutes les planètes de la partie “claire” du R.E.T., soit, après Mars, atteindre l’âge de Jupiter. En dépit d’une distribution chronologique différente de celle du R.E.T., nous disposons, alors, de toutes les fonctions pour imaginer, concevoir, vivre ou symboliser l’ordre R.E.T. Pour cela, il faut s’abstraire de la chronologie. Cette opération qui se fait probablement dans l’axe des pouvoirs et ses correspondances neurobiologiques, correspond à l’âge de Saturne à partir duquel l’ordre chronologique (Saturne, Uranus, Neptune, Pluton) est identique à l’ordre structural. Y a-t-il un changement plus important que celui-là ?
On ne peut donc pas déduire le R.E.T. de la chronologie et encore moins le réduire à elle. Le procédé revient à nier la structure, faire du R.E.T. une psychologie des âges et, finalement, araser sans aucune espèce de démonstration toute l’originalité des recherches conditionalistes sur ce modèle. Une opération de retour au “Sujet” et de dénaturation que j’ai dénoncée au grand émoi des esprits “tolérants” qui auraient souhaité le sacrifice d’une quarantaine d’années de travail pour satisfaire des dérives fantaisistes.
Je rappelle que si le R.E.T. est venu après la théorie des âges, c’est parce que j’avais réduit la chronologie à la vitesse de cicatrisation… c’est-à-dire à une fonction mathématique.
Article paru dans le n° 18 des Cahiers conditionalistes (3e trimestre 1993).
▶ Profil psychologique du Solaire
▶ Stade solaire (de 7 mois 1/2 à 1 an) : l’âge de l’identification
▶ Soleil-Mercure-Vénus : Représentation extensive
▶ Soleil-Jupiter-Uranus : représentation intensive
▶ Soleil-Mars-Pluton : Pouvoir extensif
▶ La dialectique des pouvoirs dans le système R.E.T.
▶ Apollon et son ombre : quand le Soleil se fait violence
Les significations planétaires
par
620 pages. Illustrations en couleur.
La décision de ne traiter dans ce livre que des significations planétaires ne repose pas sur une sous-estimation du rôle des Signes du zodiaque et des Maisons. Le traditionnel trio Planètes-Zodiaque-Maisons est en effet l’expression d’une structure qui classe ces trois plans selon leur ordre de préséance et dans ce triptyque hiérarchisé, les Planètes occupent le premier rang.
La première partie de ce livre rassemble donc, sous une forme abondamment illustrée de schémas pédagogiques et tableaux explicatifs, une édition originale revue, augmentée et actualisée des textes consacrés aux significations planétaires telles qu’elles ont été définies par l’astrologie conditionaliste et une présentation détaillée des méthodes de hiérarchisation planétaire et d’interprétation accompagnées de nombreux exemples concrets illustrés par des Thèmes de célébrités.
La deuxième partie est consacrée, d’une part à une présentation critique des fondements traditionnels des significations planétaires, d’autre part à une présentation des rapports entre signaux et symboles, astrologie et psychologie. Enfin, la troisième partie présente brièvement les racines astrométriques des significations planétaires… et propose une voie de sortie de l’astrologie pour accéder à une plus vaste dimension noologique et spirituelle qui la prolonge et la contient.
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Pluton planète naine : une erreur géante
par
117 pages. Illustrations en couleur.
Pluton ne fait plus partie des planètes majeures de notre système solaire : telle est la décision prise par une infime minorité d’astronomes lors de l’Assemblée Générale de l’Union Astronomique Internationale qui s’est tenue à Prague en août 2006. Elle est reléguée au rang de “planète naine”, au même titre que les nombreux astres découverts au-delà de son orbite.
Ce livre récapitule et analyse en détail le pourquoi et le comment de cette incroyable et irrationnelle décision contestée par de très nombreux astronomes de premier plan. Quelles sont les effets de cette “nanification” de Pluton sur son statut astrologique ? Faut-il remettre en question son influence et ses significations astro-psychologiques qui semblaient avérées depuis sa découverte en 1930 ? Les “plutoniens” ont-ils cessé d’exister depuis cette décision charlatanesque ? Ce livre pose également le problème des astres transplutoniens nouvellement découverts. Quel statut astrologique et quelles influences et significations précises leur accorder ?
Enfin, cet ouvrage propose une vision unitaire du système solaire qui démontre, chiffes et arguments rationnels à l’appui, que Pluton en est toujours un élément essentiel, ce qui est loin d’être le cas pour les autres astres au-delà de son orbite. Après avoir lu ce livre, vous saurez quoi répondre à ceux qui pensent avoir trouvé, avec l’exclusion de Pluton du cortège planétaire traditionnel, un nouvel argument contre l’astrologie !
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